Descendance de Maximilien Meurs

Euphémie MEURS

 

Elle est l’aînée des cinq filles de Maximilien Meurs et Angélique Dubosqueille. Il y eut après elle Désirée, qui épouse son cousin Jean-Baptiste Meurs dont sont issus les cousins Buidin ; puis Victoire, qui épouse François Dubrulle, dont sont issus les cousins Dejean, Petersbroek, etc. ; ensuite Marie, restée célibataire à la Bassée ; et enfin Aurélie, épouse d’Aimé Debacker, dont sont issus les cousins Piette, lesquels ont passé leur enfance à La Bassée aux Ecaussinnes.

 




Euphémie   
La « Bassée »

Euphémie Ghislaine, née à Ecaussinnes Lalaing le 29 juillet 1838, y décédée le 4 octobre 1927. Elle épouse à Ecaussinnes Lalaing le 2 décembre 1858 Célestin PETE, fils de Benjamin Pête, maître de carrière, et de Nathalie LEKIME, né à Ecaussinnes-d’Enghien le 23 avril 1837, décédé à Ecaussinnes Lalaing le 6 février 1907. Il eut des funérailles civiles.

Célestin était qualifié d’ « appareilleur », c’est-à-dire tailleur de pierre, sur son acte de mariage. Il fut Maître de carrière à Mayeurmont et à la carrière « du Village ». On ne sait pas exactement quand Célestin Pête acheta la carrière « du Village », mais d’après un recensement de 1896, il y occupait 130 ouvriers et produisit cette année-là 1.000 m3 de pierre de taille, 200 m3 de moellons, 1.000 m3 de chaux et 200.000 pavés. Ce n’était pas une grosse production. La profondeur du « trou » d’extraction avait atteint 40 mètres. A sa mort, Euphémie et ses enfants revendirent la carrière à la Société Ernest Lenoir et Cie (1).

Célestin Pète, bourgmestre libéral d’Ecaussinnes Lalaing de 1879 à 1884, lisait « Le Petit Bleu ». Il vivait dans une grande maison située sur la place du Pilori, construite en 1882. La tante Euphémie avait beaucoup d’autorité, notamment pour les décisions de famille. Les cousins Piette, petits-fils d’Aurélie Meurs, disaient alors qu’il y avait « conseil de guerre au Pilori ». Elle était un peu « collet-monté » et veillait à « la bonne morale » depuis sa maison qui lui servait d’observatoire.



La Maison d’Euphémie

Pendant la « guerre scolaire », Célestin Pète, bien que bourgmestre, fut mis en minorité : la plupart des membres du conseil communal étaient d’appartenance catholique. Il eut beau s’opposer à une pétition contre la révision du projet de loi de l’enseignement par Walthère Frère-Orban ; la loi organique du 18 juillet 1879 obligeait toutes les communes du pays de créer une école primaire neutre et laïque, l’enseignement de la religion était exclu du programme officiel et renvoyé en dehors des heures de classe. Il ne put faire autrement que d’envoyer la pétition (2).

Comme ses filles Aglaé et Esther ont fréquenté l’école normale laïque de Mons, elles sont tombées sous le coup de l’excommunication décrétée par l’Eglise après la « Loi de malheur » contre ceux qui fréquentaient les écoles « sans Christ » (1874). « Eles z’ont yeû èle plantche », comme on disait : le curé leur a refusé l’absolution alors qu’elles étaient dans le confessionnal, en refermant la petite porte coulissante. La tante Euphémie a quand même été enterrée à l’église, mais « à l’brune », au crépuscule.

Célestin Pète fait partie des fondateurs du « Club de la Lanterne », qui organisa la 1e ducasse du « P’tit Villâdje en 1879 » (3).Il a fait partie de la confrérie des Archers de Saint Sébastien d’Ecaussinnes-Lalaing. Il a prononcé l’éloge funèbre de Jean-Baptiste Wastiau le 10 juin 1887 (4).

Les Pète avaient une belle bibliothèque, abondante, et ils prêtaient volontiers leurs livres. C’est ainsi que François Meurs (5), à 12 ans, a découvert sa grande passion pour la série des livres d’Alexandre Dumas, « Les Trois Mousquetaires » et « Le Comte de Monte Cristo ». Il a hérité de ces livres, qui figuraient encore dans la bibliothèque familiale à Obaix. Il lui arrivait de les relire, et l’auteur de ces lignes les a lus lui aussi.

Célestin Pète avait une voiture, qu’il remisait dans le garage de son beau-frère François Dubrulle, époux de Victoire Meurs, lequel habitait le petit chemin qui conduit à la ferme du chaâteau-fort.

Le couple a eu trois enfants :


1.1.   Aglaé, née à Ecaussinnes Lalaing le 6 juillet 1859, décédée à Ecaussinnes d’Enghien en 1939. Elle fit sa première communion le 29 mars 1884 (et à cette occasion, elle donne un souvenir à son cousin Jules Meurs). Institutrice, elle a enseigné dans une école privée, fondée, peut-être par son père, au moment de la montée des libéraux ? Cette école n’aurait pas subsisté après elle.

Elle avait une très belle écriture, et c’est elle qui faisait les étiquettes pour le magasin de la Bassée. Elle a peint les fleurs (coquelicots et bleuets) que possèdait tante Odile, épouse Paul Meurs : elle faisait des choses fines. Elle est restée célibataire.

1.2.   Esther Marie, née à Ecaussinnes Lalaing le 3 mai 1861, décédée à Ecaussinnes d’Enghien le 7 mars 1939, sans profession. Elle épouse à Ecaussinnes Lalaing le 4 mars 1884 Maximilien Léon BARBIER, fils de Charles et de Constance TELLIER ; né à Paris le 12 avril 1850, décédé à Ecaussinnes d’Enghien le 25 mai 1907, enterré civilement. Le contrat de mariage a été établi devant Maître Vander Schueren à Soignies le 3 mars 1884.

 

Léon Barbier et Esther Pète

Léon Barbier était « ingénieur des arts et manufactures » et dirigeait la construction du Pont de chemin de fer qui passe près du château de la Follie, et que l’on appelle « Pont de la Comtesse ». Il a remarqué Esther – qui était très jolie – lors du bal donné à la maison communale en l’honneur des constructeurs.




Esther    
Aglaé

Léon Barbier a racheté la carrière de son beau-père Célestin, parce que Marcel, le fils, avait laissé aller l’affaire : il sortait jusqu’à deux heures du matin, alors que le travail commençait à 6 heures.

Tous les mercredis, jour de marché, et les dimanches, la cousine passait à la maison de la Bassée. Il y avait alors ce que les cousins Piette appelaient « la séance de perroquetage » : la cousine Esther, qui avait la voix perçante et éraillée comme un perroquet, passait en revue tous les ragots. Anne-Marie, à l’instigation des plus grands, l’avait un jour appelée « cousine Pesther ».

Le couple habitait une grosse maison retirée derrière un jardin et des grilles, située non loin de la gare, dans la rue principale qui conduit à la gare.



La Maison d’Esther

Ils n’ont pas eu d’enfant. La cousine Esther est morte après une longue maladie, et a été enterrée civilement.


 


1.3.   Marcel, né à Ecaussinnes Lalaing le 20 mars 1863, décédé à Bruxelles le 26 février 1932. Il avait pour marraine sa tante Désirée Meurs, épouse de Jean-Baptiste Meurs. D’abord appareilleur de carrière, il est voyageur de commerce lorsqu’il figure comme témoin au mariage de sa sœur Esther en 1884. Il épouse à Etterbeek le 17 novembre 1910 Isabelle Lucienne CHARLENT.

 

Marcel Pète

M. L’Abbé Jous le cite comme boute en train au Pilori vers 1890, c’est-à-dire comme « mayeur de la ducasse » (6).

En 1905, il travaillait aux carrières Alfred Dapsens (Grès, marbres et petits granits) à Yvoir. C’est de là qu’il écrit une lettre de condoléances à sa tante et marraine Désirée lors du décès de  son oncle Jean-Baptiste Meurs. Il se sert d’un papier à en-tête de l’exploitation. En janvier 1911, il travaille aux Carrières du Lion à Frasnes-lez-Couvin.

Après le décès de Marcel, sa femme a habité Bruxelles et a tenu une maroquinerie aux Marolles. Elle s’est remariée et a habité près de la gare de l’Ouest où elle tenait un magasin de tabac, rue de l’Indépendance à Molenbeek (7). Puis, elle est allée non loin de l’église des Servites et de l’Avenue Brugman.

Dont un fils :

 


1.3.1.      Léon, né vers 1911-1912. Lorsque la guerre a éclaté, « ça chauffait » du côté de Namur, et la maman s’est réfugiée aux Ecaussinnes dans la maison familiale, tout au moins dans les débuts de la guerre. Il a probablement habité chez sa grand-mère en 1921-1923, car son oncle François Dubrulle, époux de Victoire Meurs, note à plusieurs reprises dans son petit carnet qu’il lui coupe les cheveux. Il a épousé une fille dont les parents tenaient un petit hôtel au Boulevard Bauduin (avenue des Boulevards, plus loin que la Place Rogier), à St-Josse ou à Bruxelles 2ème district (Laeken). Il ne faisait pas grand chose, était un peu bricoleur.

 

Notes :


1)      Voir le livre de Mr Baguet sur les carrières d’Ecaussinnes.


2)      Val Vert n° 131, p. 103.


3)      Val Vert n° 131, p. 113.


4)      Val Vert 134, 2e trimestre 2006, p. 58.


5)      Petit fils de Désirée Meurs, sœur d’Euphémie.


6)      Val Vert n° 109 de janvier 2000.


7)      Témoignage de Pierre Piette, qui a habité près de là au début de son mariage en 1946/47.