Descendance de Maximilien Meurs

Victoire MEURS

 

 


Elle est la troisième des cinq filles de Maximilien Meurs et Angélique
Dubosqueille. Il y eut avant elle Euphémie, l’aînée, épouse de Célestin Père ;
ensuite Désirée, qui épouse son cousin Jean-Baptiste Meurs dont sont issus les
cousins Buidin ; après elle, Marie, restée célibataire à la Bassée ; et enfin
Aurélie, épouse d’Aimé Debacker, dont sont issus les cousins Piette, lesquels
ont passé leur enfance à La Bassée aux Ecaussinnes.

 

 

Victoire Thérèse, née à
Ecaussinnes-Lalaing le 12 mars 1843, décédée à Ecaussinnes-Lalaing le 6 mars
1926. Fermière (acte de mariage), ménagère.

 

Elle épouse à Ecaussinnes-Lalaing le 24 mai 1871
François DUBRULLE, fils d’Augustin
(décédé à Mons le 8 juin 1860) et de Marie-Thérèse ANTOINE, petit-fils de
Léopold DUBRULLE et Catherine LAURENT. Témoins au mariage : Célestin Pète,
maître de Carrière, 34 ans, beau-frère de l’épouse, Pierre Joseph Dubrulle,
employé, 32 ans, frère germain, Pierre Joseph Dubrulle, cultivateur, 50 ans,
oncle, Florent Delvienne, cultivateur, 42 ans, cousin. Contrat de mariage passé
devant Maître Saliez à Braine-le-Comte le 15 mai 1871.






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François est né à Ecaussinnes-d’Enghien le 10 mai 1841 et est
décédé à Braine-le-Comte le 30 juillet 1929, chez sa fille Angèle, où il est
allé vivre après la mort de sa femme. Il était sculpteur (acte de mariage) et
tailleur de pierre (Contrat de mariage en 1871 et acte de vente d’un terrain en
1899), puis employé (acte de naissance de sa fille Alice). En 1875, le 14
novembre, François Dubrulle achète pour lui et son épouse un terrain de 3 ares
situé le long du chemin qui conduit au château fort (Notaire Pourcelet). Il y
fera construire sa maison. Le 12 novembre 1899 il achète, avec son frère Jules,
une parcelle de terrain de quatre ares à bâtir sise à Ecaussinnes d’Enghien, au
« champ de Ofsecu ».

 

Dont, tous nés à Ecaussinnes-Lalaing :

 



1.1.  
Ernest Ghislain Joseph, né le 2 février 1872, baptisé le même jour (ss
Maximilien Meurs et Marie-Thérèse Henriette Antoine), décédé le 19 février 1872

 



1.2.  
Ernest Ghislain Joseph, né le 30 mars 1873, baptisé le lendemain (ss
Maximilien Meurs, le grand-père maternel et Marie-Thérèse Antoine, la grand-mère
paternelle). Décédé à Jemappe le 30 décembre 1935 (mais domicilié à
Braine-le-Comte). Electricien, employé. Il a fait son service militaire au
génie, à Anvers, en 1893. Il a travaillé à la « Compagnie des bronzes » à
Bruxelles, selon Pierre Piette. Cette société, qui fabriquait des supports de
lampes et des installations électriques, a cessé ses activités dans les années
1980.

Il a épousé Denise Clara BALLIEUX, née à Ecaussinnes d’Enghien
le 29 décembre 1870, décédé à Braine-le-Comte le 21 juillet 1948. Elle est fille
de Philibert Ballieux, maçon, de Ronquières, et de Adèle Thérèse HANNART, native
de Ronquières. Sans postérité.

 



1.3.  
Angèle Marie Joseph, née le 3 février 1876, baptisée le même jour à 3h00
(Angelica Maria Joseph, ss Jules Dubrulle et Euphémie Meurs). Décédée à
Braine-le-Comte le 11 mai 1956. Diplôme de 1ère communion par le curé
Anceau le 27 mars 1887. Elle épouse Ernest DEJEAN, fils de Florian (dit Florent)
et de Gabrielle BAUDRENGHIEN, né à Feluy le 22 mai 1874, décédé à
Braine-le-Comte le 18 janvier 1923. Chef garde principal, brancardier des
Chemins de fer, décoré de la médaille civique.

 

Dont :

 



1.3.1.     

Georges
, né à Braine-le-Comte le 27
mai 1899, décédé à Braine-le-Comte le 21 août 1971 « après une vie intense
consacrée à la Santé et à l’Education ». Professeur agrégé. Chevalier de l’Ordre
de la Couronne. Directeur fondateur de l’Ecole de Cadres de Belgique et de la
revue « L’EFFORT ». Auteur littéraire. Il fut Directeur des Cours Normaux
d’Education Physique du Hainaut, Commissaire Provincial des Boy-Scouts de
Belgique, Secrétaire de la Croix-Rouge locale, Secrétaire des Amitiés
Françaises.

Il épouse à Braine-le-Comte le 1er août 1922
(Bénédiction nuptiale à Sous-les-Bois le 1er août 1922) Louise
Valérie DEFIZE, fille de Jules Defize et Jeanne DEWILDE, née à Braine-le-Comte
le 26 août 1903, y décédée le 3 décembre 1992.

 



1.3.2.     
Fausse couche

 



1.3.3.     
Enfant sans nom, mort à la
naissance

 



1.3.4.     

René
, né à Braine-le-Comte le 3 juin
1905, décédé le 19 novembre 1968. Inhumé à Ecaussinnes Lalaing, dans la même
tombe que sa tante Alice Dubrulle.

 



1.4.  
Jeanne Rosa, née le 6 février 1878, baptisée le même jour. Décédée à
Ecaussinnes Lalaing le 15 janvier 1911. Epouse de Nestor PETERSBROEK, dont
postérité (voir l’Agence de change Petercam à Bruxelles).

 



1.5.  
Alice (Alise) Marie Joseph, née le 21 septembre 1879, baptisée le 22
septembre. Décédée à Braine-le-Comte le 4 novembre 1961. Inhumée dans le
cimetière d’Ecaussinnes-Lalaing. Sans alliance.

 

 

Victoire MEURS et François DUBRULLE

 

Le 12 novembre 1899, devant le Notaire Hanon de Louvet de
Braine-le-Comte, François et son épouse, conjointement à son frère Jules
Dubrulle, achètent quatre ares de terrain à bâtir sis à Ecaussinnes-d’Enghien au
lieu dit « champ de Ofsecu »

 

François Dubrulle et la tante Victoire habitaient rue du
Berceau, n° 112, le petit chemin qui va du Pilori à la ferme du Château-fort. La
maison comprenait une remise qui servait d’abri pour la voiture du « mononc »
Célestin Pête, époux d’Euphémie Meurs. François avait acheté le terrain en 1875
aux tenanciers de « l’hostellerie de Vilvorde », et avait fait construire la
maison, en 1876 (1).

 

La tante Victoire venait faire ses courses avec son grand panier
noir chez sa sœur Aurélie à la Bassée ; en passant par une petite ruelle, ça
faisait environ 200 mètres. Pierre Piette, son petit neveu, devait parfois
reporter le panier. Il recevait alors un « social », un biscuit rond, plus blanc
et plus dur que le bien connu « petit beurre ».

 

François Dubrulle avait des expressions et un humour bien à lui.
Un jour qu’il venait de semer, une nuée d’orage est arrivée subitement, et il
s’est mis à pleuvoir (c’était peut-être de la grêle). François appelait au
secours pour couvrir les semis en criant : « à djakètes, cotes è guènèyes »
(jacquettes, robes et guenilles). Il aimait les devinettes imagées typiques de
l’esprit wallon : « des passants, des ra-passants è dès moûrts dè l’anéye
passéye : qu’èst-ce què c’est ? » (réponse : des haricots secs en train de cuire
dans l’eau bouillante).

 

François prêtait à « ceux de la Bassée » une brouette étroite
qui permettait de passer plus facilement dans la petite ruelle, notamment quand
il fallait rentrer le charbon. Un jour, la roue de cette brouette a cédé, et
Aimé De Backer, époux d’Aurélie Meurs, qui était charron, l’a réparée. Alors,
François disait malicieusement qu’il était encore propriétaire du tiers de la
roue.

 

La famille conserve une lettre écrite élégamment par lui,
adressée à Saint Nicolas, Bruxelles : Mon
cher St Nicolas, n’oubliez pas un petit tambour pour mon petit garçon et une
poupée pour ma petite fille avec la tête en bois. Venez faire une petite tournée
de la semaine pour voir s’ils ne sont pas méchants. En attendant votre visite,
nous vous souhaitons toute sorte de bonheur. F Dubrulle. Arrêter le 25 Novembre
1877
.

 

Pour ceux de la Bassée, les Dubrulle étaient « d’avant-garde » :
ils aimaient la nouveauté, les voyages, les distractions, et ils avaient plus
d’audace dans leur façon de s’habiller.

 


Le petit carnet de François Dubrulle

 

En 1917, durant la guerre, la famille a reçu une aide pour
l’alimentation, comme un témoigne un carnet (2) dans lequel sont inscrits les
montants, de décembre 1917 jusqu’en mai 1919. Alice vivait encore à la maison,
et elle est inscrite sur le carnet comme bénéficiaire. En 1917 également,
François Dubrulle a hébergé deux réfugiés français, selon une carte
« d’admission » signée par le bourgmestre.

 

François Dubrulle devait avoir un beau petit verger dont il
s’occupait volontiers et qui lui rapportait quelques francs. Isabelle Jerôme,
son arrière-petite-fille conserve un petit carnet qui commence le 18 septembre
1921 et qui se termine en janvier 1926. François y note toutes sortes de choses,
évènements de famille, mariages de voisins, menus achats, et très souvent les
récoltes des fruits ainsi que le produit de la vente. Ce carnet renseigne de
belles récoltes de poires aux noms évocateurs, certaines variétés ont peut-être
disparu aujourd’hui : les Délice Cuvelier, les Beurré Diel, les Bachelier, les
Doyenné de Comis, les Durondeau, les Louise Bonne, les Parrain Goret ( ?), les
Napoléon, les Joséphine de Malines …

 

La récolte était parfois abondante, comme cette année 1922, ou
il  note : 12 septembre, cueilli et
vendu 24 kilos de durondeau à 60 ctm, 20 kilos sur la puramide (sic), 4 kilos à
espalier ; 14 sept, vendu à Elyza Duval 10 kilos de durondeau à 60 ctm ; 15
sept, vendu à la voisine 5 kilos de durondeau et 5 kilos de Carlier à 60 ctm ;
20 sept, cueilli Louise bonne 23 kilos, vendu 10 kilos à Alice Decamps, vendu 5
kilos Parrain Goret à 60 ctm ; 23 sept, cueilli les beurré Diel 20 kilos à 60
ctm sur la cuisine, vendu 10 kilos à Mme Servais et à C. Biesman 20 kilos pour
les 2 ; 25 sept, poires vinées 10 kilos ½ à Marie du grec à 50 ctm ; 27 sept
vendu à M. du grec 3 kilos Louise bonne à 50 ctm, à E. Duval 10 kilos de beurré
Diel à 60 ctm ; 30 sept, échange de 6 kilos de poires pour 6 kilos d’oignons,
soit 3 fr ; 2 oct, vendu à Marie du bon Joseph 8 kilos de poires divers à 5
ctm ; 3 oct, vendu à Irma Leclercq 9 kilos beurré Diel à 60 ctm ; 5 oct, vendu à
Braine 2 kilos de poires à 60 ctm ; 7 oct, cueilli les Napoléon, 6 kilos ; 17
oct, cueilli les Joséphine de Malines, 14 kilos.

 

Cette année 1922 était pourtant une drôle d’année, car il
signale le 12 octobre : « on a fait la moisson du courant du mois d’octobre ».
Le même jour, il signale qu’il a « gelé à glaces ».

 

Il y avait les groseilliers « à grappes », dont il vend les
groseilles par kilos ; ainsi le 10 juillet 1922, il a vendu à Irma 8 kilos de
groseilles à grappes à 1 f 20 ctm, 1 kilo à Marie et 1 à Julia la voisine. Belle
récolte. Il y avait les « groseilles à poils », pour les tartes, vendues par
pintes : 8 juin, vendu 17 pintes de groseilles à poils pour tartes à 45 ctm

 

Il signale les plantations et les greffes, ainsi, le 5 mars
1922, « Léon Jean Donat est venu greffer nos deux pruniers Double Altesse. Il a
planté chez Julia et Rosalie chaune un Doyené de Comis. » Lui-même s’occupe du
verger de sa fille Angèle, à Braine-le-Comte, où il plante un Double Renette, un
« spalier » Doyené Comis, un prunier sauvage venant de Virginal (sans doute de
la ferme des cousins Meurs de Virginal).

 

Il est aussi question de son jardin, où il plante chaque année
une série de routes de pommes de terres en plusieurs fois, de fin mars à début
avril. Cependant, il note aussi régulièrement qu’il achète des pommes de terres
« chez Robert », sans doute Gustave Robert qui a épousé la cousine homonyme
Victoire Meurs, fille de Nicolas, et qui est fermier non loin de Triboureau. Ces
pommes de terre, il faut les « endammer » et enlever les gâtées. Il signale
aussi la date du 7 mai, à laquelle il a planté les fèves à perches.

 

Parmi les achats récurrents, il y a les « sabots de flamand »
pour lui ou pour Victoire, achetés chez divers marchands, pour un prix variant
entre 6 f 50 et 7 f 25.

 

Il y a également les « bobos » divers et les accidents : au 27
juillet 1922, il note « je m’ai fait arracher une dent chez Planque, 3 francs ».
Une autre fois, il s’agit de ses lunettes, pour lesquelles il faut aller à
Bruxelles. Le 17 octobre 1922, « Victoire est tombée des escaliers ».

 

Il est question aussi de quelques phénomènes météorologiques
remarquables, à l’instar de cette moisson tardive d’octobre 1922 dont il est
question plus haut :

8 mars 1922 : grande tempête comme en 1876 le 12 mars : 25
mètres par seconde.

28 nov 1923, tombé beaucoup de neige

24 juillet 1924, l’orage est tombé sur l’église de Ronquières

28 nov 1925, Florentine est mariée ce jour, 30 cm de neige

30 déc 1925, tempête et inondation

 

Bien sûr, il y a aussi les petits et grands événements
familiaux, comme le dîner chez Denise 
(leur belle-fille, épouse d’Ernest), ou la naissance d’un garçon « chez
Meurs » le 11 juin 1922 (il s’agit de Gabriel Piette, né « chez les Meurs » à la
Bassée). L’installation du « thélophone » le 4 mars 1923 chez son petit-fils
George Dejean à  Braine-le-Comte.
Sans doute une des premiers appareils, puisque le numéro d’appel est le 102. Le
correspondant à Ecaussinnes doit être un certain Piron, puisqu’il note un numéro
d’appel : 38 Ecaussinnes. François s’intéresse de près à ses deux petits fils de
Braine-le-Comte : il note que Georges Dejean, fils d’Angèle, a trouvé du travail
à la banque Simono ( ?) à Bruxelles le 12 mars 1923, mais le 21 mars de l’année
suivante, il entre à l’école moyenne de Braine-le-Comte comme  régent. Le 18 août, René Dejean « est
parti pour Beverloo pour être soldat ».

 

Une curiosité : François ne manque pas de noter chaque fois que
le « verratier » passe à la ferme Carlier (la ferme du château fort). Il lui
arrive une fois de noter la portée, peut-être parce qu’elle était  remarquable : 14 gorets.

 

La tante Victoire est morte une semaine avant la communion de
Pierre Piette. Ce dernier est allé chercher son cierge de communion avec sa
maman, et puis ils sont repassés voir la tante sur son lit de mort.

 

Notes :



1)     
voir article de Claude
Brismé dans le Val Vert n° 148, 2009, page 148. Le vendeur était François
Delaplarière.



2)     
Les archives de famille
sont conservées par Mme Isabelle Jérôme, petite fille de Georges Dejean.
Beaucoup de renseignements ont été puisés dans ces archives que j’ai eu le
bonheur de consulter. Merci à elle.

Ernest DUBRULLE et Denise BALLIEUX

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Angèle DUBRULLE et Ernest DEJEAN

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Jeanne DUBRULLE et Nestor PETERSBROEK

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Alice DUBRULLE

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