Maximilien MEURS

Il est l’ancêtre de la famille MEURS d’Obaix par sa fille Désirée Meurs. Celle-ci, en effet, va épouser son cousin germain Jean-Baptiste MEURS, fils de
Vincent. Les liens familiaux sont restés très forts, surtout avec la plus jeune des filles de Maximilien, Aurélie MEURS.

Maximilien Joseph, fils de Jean François Meurs et Jeanne Rosalie GREER, né à Ronquières le 18 juin 1794. Il est le neuvième enfant de Jean Meurs, et l’aîné
de Jeanne Rosalie Greer (Jean-François était veuf de Marie-Joseph Pierart, dont il avait eu 8 enfants). Maximilien est décédé à Ecaussinnes-Lalaing le 19
janvier 1875.

Il épouse à Ecaussinnes Lalaing le 12 juillet 1837 Angélique DUBOSQUEILLE, née à Ecaussinnes-Lalaing le 20 mai 1807 (mais domiciliée à Ecaussinnes Lalaing
seulement le 12 mai 1816), fille de Jean-François Dubosqueille et de Marie Catherine LEPAGE (décédée le 17 mai 1855), y décédée le 11 novembre 1884.


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Le couple a eu cinq filles, toutes nées et baptisées à Ecaussinnes-Lalaing :

1. Euphémie, née le 29 juillet 1838, décédée à Ecaussinnes Lalaing le 4 octobre 1927 (voir le dossier Euphémie Meurs et Célestin Pète)

2. Désirée, née le 3 septembre 1840, décédée à Fayt-lez-Manage le 18 mai 1927 (voir les dossiers consacrés à Jean-Baptiste Meurs, la descendance, les
personnages)

3. Victoire, née le 12 mars 1843, décédée à Ecaussinnes Lalaing le 6 mars 1926 (voir le dossier Victoire Meurs et François Dubrulle, les familles
Peterbroek et Dejean)

4. Marie, née le 24 décembre 1845, décédée à Ecaussinnes Lalaing le 4 mars 1939 (voir le dossier Marie Meurs)

5. Aurélie, née le 30 novembre 1848, décédée à Ecaussinnes Lalaing le 20 mars 1938 (voir le dossier Aurélie Meurs et Aimé Debacker, la famille Piette)

Maximilien Meurs et Angélique Dubosqueille

Cultivateur, il a exploité la cense de Scouflény, à Ecaussinnes-Lalaing. Cette ferme se trouve à l’écart du village, non loin des immenses carrières de
Scoufflény. Les bâtiments actuels n’ont rien de remarquable, si ce n’est un linteau avec un blason au-dessus de la porte d’entrée.




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Par contre, la chapelle qui se trouve juste à côté, de grandes dimensions et de style gothique, a beaucoup d’allure.




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Maximilien s’est marié tardivement, âgé de 43 ans, en 1837, mais le cas n’est pas rare du tout à l’époque. Il résidait déjà à Ecaussinnes au moment de son
mariage, quoique toujours domicilié chez son père (1). La ferme de Scouflény, avec la cour, le jardin et le verger, faisait 1 hectare, 27. La vente du
mobilier de la ferme eut lieu le 21 février 1875, soit peu de temps après son décès, à la requête de son épouse.

Angélique Dubosqueille avait 30 ans quand elle s’est mariée, et avait 13 ans de moins que Maximilien. Elle était aussi « fille de cense ». Son père
Jean-François et son oncle Maximilien, originaires de Meslin-l’Evêque, étaient arrivés aux Ecaussinnes comme marchands de lin (2). La ferme Dubosqueille
était située au Bois d’Hauru, non loin du plan incliné de Ronquières, mais toujours sur le territoire d’Ecaussinnes Lalaing. En fait, elle se trouvait sur
le chemin que devait faire Maximilien pour aller de la ferme paternelle jusqu’à celle de Scoufflény.

Les Dubosqueille se rattachent à la généalogie de Bay (3). Les alliances entre la famille Dubosqueille et la famille Meurs sont nombreuses (4). Philibert,
frère d’Angélique, jouera un rôle politique dans la vie d’Ecaussinnes Lalaing, comme échevin. On trouve dans le cimetière d’Ecaussinnes Lalaing un monument
remarquable, citant toute une famille Dubosqueille. Un des descendants, Jean-Baptiste Dubosqueille sera l’artisan principal de l’érection de Luttre en
commune et en paroisse autonome.

Vers 1863, toute la famille a eu le typhus. Une femme du village est venue durant longtemps pour assurer les soins, faire le pain (5) …

Quand Maximilien fut trop vieux pour tenir la ferme, et comme il n’avait pas de fils, il se retira dans une petite maison qu’il avait achetée à l’endroit
dit : « La Bassée », qui est le berceau historique d’Ecaussinnes Lalaing, le long de la Sennette. La maison devint un magasin, divisé en deux. Aurélie, la
plus jeune, tenait l’épicerie, mais elle ne s’est jamais sentie épicière dans l’âme : elle voulait être fermière, elle aimait les chevaux. Sa sœur Marie,
célibataire, vivait avec elle et tenait le magasin d’aunages.

Alphonse Gilbert, petit-fils de Marie-Thérèse Meurs (sœur aînée de Maximilien), auteur de « carnets généalogiques », où il avait recensé les cousins, fait
remarquer que les filles de Maximilien sont les seuls petits-enfants de Jean Meurs encore en vie en 1926. De fait, Victoire est morte cette année là (83
ans), Euphémie et Désirée en 1927 (respectivement 89 et 87 ans), Aurélie en 1938 (90 ans), et Marie en 1939 (94 ans). On peut parler d’une belle longévité
pour toute la famille.

À Ecaussinnes, on ne disait pas « Meurs », mais « Meûs’ » : on allait « à Meûs’ », chez Meurs. J’ai entendu aussi l’expression : « des Meûs’, y n’da t’ôssi
spès qu’dèle pwèye d’yerbe » : des Meurs, il en pousse aussi épais que des brins d’herbe (6).

On sait que Maximilien, Angélique et ses filles parlaient volontiers le wallon, mais ils savaient lire et écrire tous les deux, même s’ils n’usaient guère
les livres. J’ai pu voir (et photocopier quelques pages) le livre de prières d’Angélique Dubosqueille, sur lequel on trouve un échantillon de son écriture
(elle prie celui qui retrouverait ce livre, de le lui remettre à son nom). Sa piété ne fait aucun doute, si j’en crois le témoignage des pages noircies et
usées par les doigts qui en firent usage. Ce sont notamment les pages qui comportent les prières à dire durant la sainte messe (7).

Maximilien est mort âgé de 81 ans ; le registre civil des décès d’Ecaussinnes Lalaing porte en marge, au crayon : « bronchite ». C’est la seule fois où
j’ai vu un registre de décès portant ce type d’indication pourtant précieuse. Angélique est décédée le 11 novembre 1884 à l’âge de 76 ans. A la fin de sa
vie, elle était presque paralysée, et sa fille Aurélie, qui était vigoureuse, était capable de la soulever toute seule et de la monter dans sa chambre.

Les textes choisis pour les souvenirs mortuaires donnent quelques indications concernant leur personnalité : « Ayant vécu dans la crainte du Seigneur, il
est mort dans la paix », et encore : « Il a eu les yeux ouverts sur tout ce qui se passait dans sa maison, et il n’a point mangé son pain dans l’oisiveté
». Un vrai père de famille comme on les imagine autrefois. « Elle a aimé son Dieu et l’a servi dans la droiture et la simplicité de son cœur. », « Sa mort
fut douce, calme et pleine d’espérance. Sa bonté, sa douceur l’ont fait chérir… ».

Maximilien et Angélique ont eu la bonne idée de se faire photographier dans leur vieillesse, ce qui nous donne un précieux témoignage de leur physionomie.
On était dans les tout débuts de la photographie (8). Maximilien a un maintien digne et quelque peu sévère, Angélique se tient droite, tendue en avant,
avec la bouche ouverte, comme étonnée : les circonstances étaient inhabituelle et sans doute intimidantes, c’était la première fois que cela leur arrivait,
et il ne fallait pas bouger. Maximilien a un air patriarcal, avec son grand front dégarni, ses longs favoris blancs, ses sourcils épais surmontant des
orbites profondes, et les plis sévères de sa bouche. Cette photo, conservée dans l’album de famille, a été formellement identifiée par Pierre Piette,
témoin très proche de la source, puisqu’il a habité la maison familiale de La Bassée avec sa grand-mère Aurélie Meurs. Lui-même possède cette photo, que
l’on retrouve également dans les archives de la famille Dejean (descendants de Victoire Meurs).

La tombe de Maximilien Meurs, qui se trouvait dans le cimetière d’Ecaussinnes Lalaing, a malheureusement disparu sans que la famille soit prévenue : le
cousin Pierre Piette en était scandalisé. Par contre, il subsiste un monument surmonté d’une croix adossé au mur de l’église, à la mémoire de Jean-François
Dubosqueille et Catherine Lepage. D’autres Dubosqueille et Meurs sont cités.

Notes :

1) Un article de Mr l’abbé Jous dans le Val Vert n° 136, page 139, renseigne qu’il était locataire en 1845, et de 1858 à 1867.

2) Déjà le plus ancien ancêtre que j’ai pu repérer à Meslin-l’Evêque est qualifié d’ « épeigneur de lin ». Le frère, Maximilien, fera un bref passage à
Buzet où naîtra un de ses enfants, et il y est qualifié de marchand de lin.

3) Voir le dossier Dubosqueille. Deux membres de cette famille de Bay, qui furent célèbres professeur de théologie à Louvain, ont fondé des bourses
d’études au bénéfice des descendants de leur famille … On bénéficie donc de crayons généalogiques qui retracent les liens de parenté des prétendants aux
bourses : voir les Tablettes du Hainaut.

4) Polydore Meurs épouse Lydie Dubosqueille. Les Dubosqueille sont encore liés aux Delvienne, descendants de Nicolas Meurs. Voir le crayon généalogique
Dubosqueille et la descendance de Nicolas Meurs.

5) Témoignage de Pierre Piette qui se souvenait de ce que racontait sa grand mère Aurélie Meurs : cette dame avait la goutte au nez quand elle pétrissait,
et les gouttes tombaient dans la pâte. Dégoûtée, Aurélie a vite repris le travail à sa place !

6) Témoignage de Pierre Piette, de même que pour une série de détails repris dans ce qui précède et ce qui suit.

7) A l’époque où la messe se disait en latin, le fidèle s’adonnait à des dévotions personnelles pendant que le prêtre priait pour son compte à voix basse.
Des livres pieux suggéraient des réflexions, des méditations, des formules de prière.

8) Cette branche de la famille laisse un album avec de nombreuses photos, une tradition culturelle que je n’ai pas retrouvé dans les autres branches de la
famille que j’ai contactées et visitées.