Jean MEURS

Venu de la Gueldre Autrichienne ou de la région de Bavai en France ?

Nous ne
connaissons ni le lieu, ni la date de sa naissance. Il est décédé entre 1708
(naissance de son fils Thirij) et 1713 (remariage de son épouse).

Il épouse Catherine STASSIN, fille de Ghislain et de Catherine FOURNEAU, née à Naast le
14 octobre 1670 et y décédée le 18 janvier 1728.
Jean Meurs et Catherine Stassin ont eu au moins quatre enfants baptisés à Naast :

  1. Jeanne (Jeanne Catherine), née le 25
    février 1700 (ss Jean FRANCOIS et Marie-Jeanne STASSIN), décédée à Naast le 30 juin
    1760. Elle épouse à Horrues le 19 août 1727 Thomas LEFEBVRE (témoins Philippe
    Joseph PLETAIN et J.B. DUBOIS). Thomas Lefèbvre était tailleur et demeurait
    près de l’église. Le couple a fait baptiser 6 enfants à Horrues :

    1.1. Marie Joseph, née le 26 juillet 1728 (ss Conrard ROUSSEAU de Naast et Marie Apolline DEFOSSEZ de Naast)

    1.2. Martin, né le 8 septembre 1730 (ss Martin BORREMANS et Jenne FRIART)

    1.3. Marie-Catherine, née le 10 décembre 1732 (ss Nicolas URBAIN et Jenne Michel LELIEVRE)

    1.4. Jean-Joseph, né le 30 avril 1735 (ss Thierry MEURS et Marie Appoline DEFOSSEZ, tous deux de Naast)

    1.5. Jean-Baptiste, né le 13 juin 1738 (ss Jean-Baptiste DUBOIS et Marie Madeleine BLONDEAU)

    1.6. Arnould, né le 16 avril 1741 (ss Arnould Constantin CONIAUX et Catherine Joseph FRANCOIS)

  1. Marie-Magdeleine, née le 2 octobre 1702 (ss Anthoine GHIO et Marie Magdeleine DEFFAUT ?), pour laquelle je ne trouve aucune trace.
  2. Jean-François, né le 10 janvier 1706 (ss Jean-François HORLET et Marie Catherine COCLET), pour lequel je ne trouve aucune trace.
  3. Thiry, né le 24 août 1708, notre ancêtre, qui suit (ss Tirij DELMOTTE et Jeanne Marie HORLET)

Catherine Stassin, veuve, épouse en secondes noces, à Naast, le 28
novembre 1713, Conrard ROUSSIAU ou Rousseau (Témoins : Jeanne Moers et
Martin Guarite). Sans descendance (connue).

Remarques :

  1. On ne trouve aucun Meurs comme parrain des
    enfants, tandis que l’on trouve au moins une fois le patronyme Stassin,
    celui de la mère. D’où l’hypothèse que Jean Meurs est isolé, sans famille
    proche.
  2. A la seconde génération, on trouve Thiry comme
    parrain, mais aucun des autres frères et sœurs ; par contre, on
    trouve Conrard Rousseau, le second époux de Catherine Stassin.
  3. Thiry est graphié de plusieurs manières,
    notamment Thirij …
  4. Alphonse Gilbert (1854-1939), pharmacien,
    petit-fils de Marie-Thérèse Meurs (la « tante de Dinant » à
    Baulers), est l’auteur de plusieurs carnets distribués dans différentes
    branches de la famille, dans lesquels il recense, de mémoire, les très
    nombreux descendants de son arrière-grand-père Jean-François Meurs de
    Ronquières, dit couramment « Djan Meûs ». Il varie dans ses
    introductions, et il n’est pas toujours fiable. Ainsi, il inverse les
    enfants des deux épouses de Jean-François, il comporte de nombreuses
    erreurs de prénoms, des confusions (par exemple, il fait de Jean-Baptiste
    Meurs, médecin à Braine-le-Comte, un fils de Jean Meurs de Ronquières,
    alors qu’il s’agit d’un petit fils de Charles-Eloi). J’ai pu voir au moins
    quatre carnets rédigés de sa main, dans quatre familles différentes, et
    ces notes ne concordent pas toujours. Voici deux de ces
    introductions :

    4.1. Les fondateurs de la
    famille Gilbert sont : du côté maternel Jean Meurs dit Djean Meus vers
    1750 époux Gréer et Piérart venu croit-on de l’Autriche, en tout cas de Moers
    en Gueldre autrichienne, (ndlr : Moers ou Mörs se prononce Meurs) s’est
    rendu en France puis à Ronquières où il s’est marié deux fois et a eu 19
    enfants… (daté de 1925)

    4.2. La famille Djean Meus,
    on la croit d’origine autrichienne habitant Moers vers 1700. Ce pays (comme le
    nôtre) dépendant de l’empire d’Autriche. Après l’annexion de cette province
    (Gueldre) Jean Meurs vint habiter Ronquières dans une ferme qui existe encore,
    se maria deux fois… (Original daté de 1930, en possession de Simone Meurs, qui
    a recueilli les archives de la branche de Virginal, Vincent Meurs)

    La Gueldre autrichienne (Geldern) se situe
    près de la Gueldre Hollandaise (Gelderen), et on y trouve la ville et le comté
    de Mörs, transcrit Moers en allemand et en flamand, et habituellement Meurs en
    français (Les Comtes de Meurs). Il est possible et même probable, selon moi,
    qu’Alphonse Gilbert a fait lui-même le rapprochement entre le nom de famille et
    la ville. Il faut donc rester prudent. D’autre part, c’est à Jean Meurs de
    Ronquières qu’il pense, et pas au grand père de celui-ci. S’il a recueilli une
    tradition ancienne, il court-circuite au moins deux générations. Mais derrière
    les approximations, comme souvent, on peut penser qu’il y a un fond de vérité.

  1. Armand Meurs, de Tubize (1918-2000), a entendu
    son père Lié Meurs (qui ne racontait pas beaucoup !) dire que
    l’ancêtre Jean Meurs était un soldat, venu lors de la première ou seconde
    occupation autrichienne. De fait, pendant le 17ème siècle, les
    troupes autrichiennes affrontent Louis XIV lors de la guerre de succession
    d’Espagne. Et l’affrontement a lieu dans la région de Seneffe, du Roeulx
    et de Soignies – Naast (Steenkerque). Lié Meurs est petit-fils de
    Félicien.
  2. Pierre Piette (1916-2002), descendant de
    Maximilien Meurs, tenait une version similaire : « originaire de
    la Gueldre Autrichienne » ; mais dans quelle mesure n’est-il pas
    contaminé par les écrits d’Alphonse Gilbert, qu’il a connu ? Il
    parlait d’ailleurs de Jean Meurs de Ronquières, ignorant encore à l’époque
    le Jean Meurs de Naast ainsi que Thiry. Il pensait même que les enfants
    aînés avaient pu naître ailleurs qu’en Belgique.
  3. Pierre Piette dit aussi que Jean Meurs avait fait
    des études et qu’il parlait français, alors que, dans la famille, tout le
    monde s’exprimait en wallon. Il écrit à son cousin François Meurs le 7
    septembre 1978 : « J’ajouterai pour la petite histoire qu’à la
    ferme de Ronquières on parlait le français. Une cousine Hélène Meurs qui
    avait vécu à Bruxelles était fille de Polydore Meurs et avait résidé en sa
    jeunesse à la ferme « Jean Meuse » et disait qu’on y parlait
    français. Quand j’étais jeune et que je parlais à table, tante Marie Meurs
    me disait que cela ne se faisait pas (pour les enfants) et que son
    grand-père, Jean Meurs, obligeait au silence en tapant de son couteau la
    table à côté de son assiette en disant : « taisez-vous
    Nicolas » (ou encore : « Nicolas, vous parlerez quand vous
    aurez mangé »). Il était sans doute le plus bavard, mais cela se disait
    en français. Un siècle plus tard, la race n’avait pas amélioré »… Je
    lui ai entendu raconter une version à peine différente, mais qui met en
    relief le contraste entre l’usage du français au milieu du wallon :
    « Lorsque la tante Marie, qui s’exprimait toujours en wallon,
    racontait certains faits et dits, elle passait abruptement du wallon au
    français lorsqu’elle citait son grand-père, lui faisant dire : Nicolas,
    vous parlerez quand vous aurez mangé
    ; et, imitant l’ancêtre,
    elle frappait la table avec son couteau. ». Pierre Piette ajoute, à
    l’appui de cette culture française, que « Jean Meurs avait fait son
    séminaire à Bavai, commencé tout au moins ».

Notez également la prononciation wallonne
du patronyme : « Meûs ». Que l’on retrouve dans une citation rapportée
par Pierre Piette : « A Scaussènes, des Meûs, y n’da t’ôssi spais
qu’d’èle pwèye d’yerbe
», « A Ecaussinnes, des Meurs, il en
pousse aussi dru que du poil d’herbe ».

Le cousin Pierre Piette est un témoin
privilégié, puisqu’il a vécu avec sa tante Marie, la dernière en vie des
petits-enfants de Jean Meurs de Ronquières. Il avait une mémoire phénoménale et
j’ai toujours pu vérifier l’exactitude de ce qu’il racontait. Son père était
connu pour être présent à tous les enterrements dans la famille, s’attardant le
dernier, connaissant tout le monde…

  1. L’hypothèse d’un émigré, voire d’un soldat, est
    plausible. Parmi mes ancêtres Piret, j’ai découvert Etienne Wandor,
    prononcé et aussi transcrit Vandor, provient de « Glaive en
    Prusse », selon la déclaration de son petit-fils, lors du décès de
    son père. Il s’agit probablement de Kleve, en français Clèves, à la
    frontière hollandaise, c’est-à-dire la même région que Mörs. Etienne
    Wandor s’est établi à Feluy vers 1700, et ce n’est vraiment pas loin de
    Naast.
  2. La revue Entre Senne et Soignes » n° 67,
    1990, p. 3 parle du régiment du Comte de Wrangel installé dans la province
    de Gueldre en 1702 (date proche de celle de l’apparition de l’ancêtre).
    Cette unité fait partie du prestigieux régiment des Gardes Wallonnes attachés
    à la personne du roi d’Espagne lui-même… Est-ce une piste ?
  3. Que Jean Meurs ait des liens avec la France n’est
    pas impossible. Au cours de mes recherches, je suis entré en lien deux
    généalogistes Meurs de France, appartenant tous les deux à la même souche.
    Ils remontent jusqu’à un ancêtre qui a vécu à la même époque que notre
    Jean, de Naast, et qui fait souche dans la région de Bavai en France,
    c’est-à-dire à moins de 100 km de Naast. On peut faire le recoupement avec
    l’affirmation de Pierre Piette qui dit que « Djan Meurs » a fait
    son séminaire à Bavai. Il suffirait peut-être de remonter une génération
    pour faire le lien ?…
  4. Enfin, on trouve la présence du patronyme Meurs à
    Mons en 1550 (Josine Meurs, venant du Nord de la France), à Bousval dès
    1633 (trois sœurs s’y marient), à Nivelles dès 1711 ; et le patronyme
    Moers (transcrit parfois Meurs, par Popp par exemple, ce qui est un indice
    de la prononciation du nom Moers) à Feluy, puis à Nivelles, autour de
    1800. Le patronyme est rare, mais il on le trouve donc en Belgique avant
    l’apparition de Jean Meurs à Naast.

Jean-François Meurs

Thiry MEURS

Il épouse une descendante des ducs de Bourgogne…

Affaire à suivre dans l’article suivant