Vincent MEURS
Vincent de Vèznau ne manquait pas d’humour…
Vincent Joseph Philibert Meurs, 13ème enfant de Jean-François Meurs, et 5ème enfant de Jeanne-Rosalie GREER, sa seconde épouse.
Il est né à Ronquières le 21 janvier 1800, à la veille d’un siècle nouveau, mais peut-être n’en avait-on pas conscience avec la même force que nous avons pris conscience de l’an 2000, puisque son acte de naissance porte la date du 2 Pluviose de l’an huit de la République Française. Quoiqu’il en soit, il s’agissait d’une époque troublée…
Il est décédé à Virginal le 13 novembre 1875.
Dans la famille, il était devenu « Vincent de Vèznau » parce qu’il exploitait la ferme d’Henrimont à Virginal, qui se dit en wallon : « Vèznau »
Il épouse à Virginal le 23 janvier 1833 (témoins : Maximilien Joseph Meurs, cultivateur, âgé de 38 ans, Floriste Charles Joseph Meurs, cultivateur, âgé de vingt deux ans, frères de l’époux, domiciliés à Ronquières, de Emmanuel Joseph Dusausoy, secrétaire communal, et de Charles Denayer, garde-champêtre) : Amélie LEJOUR, née à Bornival le 11 août 1809, fille naturelle de Marie-Barbe Lejour, cultivatrice. Amélie est décédée à Ronquières chez sa fille Lucie et son gendre Jules Meurs le 28 décembre 1897 dans sa 89ème année.
Ils eurent 10 enfants, tous nés et baptisés à Virginal :
- Pierre Joseph, né le 13 novembre 1833, marié, avec descendance.
- Silvie Ghislaine, née le 29 mars 1835, décédée à Virginal le 3 août 1849, âgée d’environ 14 ans.
- Jean Baptiste, né le 2 août 1836, décédé à Bellecourt le 22 août 1905, marié deux fois, avec descendance, qui suit
- Charlotte, née le 8 mai 1839, décédée à Bornival le 1er janvier 1891, mariée avec Vincent Ballieu, dont descendance.
- Nicolas Joseph, né le 10 octobre 1840, décédé à Virginal le 4 août 1917, sans alliance.
- Firmin Ghislain, né le 11 février 1842, décédé à Virginal le 11 mai 1916, marié, avec descendance.
- Victor, né le 9 septembre 1843, décédé à Nivelles le 4 septembre 1925, curé doyen de Wavre
- Emile, né le 10 août 1845, décédé à Virginal le 10 septembre 1846, âgé de 13 mois
- Marie, née le 23 mai 1847 (ou le 20 ?), décédée à Mons le 1er juin 1912, mariée avec Alphonse Lenoir, dont descendance.
- Lucie, née le 16 octobre 1849 (ou le 15 décembre ?), décédée à Nivelles en 1920 ; mariée avec son cousin Jules Meurs, sans descendance.
Vincent Meurs est vraisemblablement arrivé à la ferme de Virginal par son mariage en 1833 avec Amélie Lejour, fille unique de Marie-Barbe Lejour, laquelle n’a pas eu d’enfant issu de son mariage avec Pierre-Joseph COMPAS, occupant de cette ferme. Bon nombre des garçons de « Djan Meûs » (Jean Meurs, de Ronquières) ont épousé des filles de gros fermiers des environs – par exemple Nicolas, qui épouse Gertrude Meynart de Feluy, ou Maximilien qui épouse Angélique Dubosqueille d’Ecaussinnes -. Vincent a sans doute exploité la ferme de Henrimont (parfois Henriamont) avec son beau-père ; un indice : ils déclarent ensemble le décès de Marie-Barbe Lejour.
Quatre générations Meurs se sont succédés dans cette ferme sur une durée de 150 ans, si bien qu’elle porte plus couramment le nom de « ferme Meurs » :
- Vincent
- Firmin, et son frère Nicolas, resté célibataire
- Jules Meurs
- Simone Meurs, épouse de Marcel HAULAIT
Vincent n’était pas propriétaire de cette ferme, mais il avait quelques biens, déjà vers 1850 : 3 bons hectares de prés sur Virginal, au lieu-dit « Passavant », 1 hectare ½ de verger au « Petit Rapois » sur Ittre, et 11 hectares sur lesquels était bâtie une maison sur le territoire de Ronquières, à la limite de Virginal.
En 1873, le 7 février, il fait encore l’acquisition (pour 14.740 francs « en bonnes espèces métalliques ») d’une maison de ferme avec cour et verger nommée « ferme à Jean Druet », bâtie sur un terrain de deux hectares, neuf ares et nonante centiares, située à deux pas de la ferme qu’il exploite. Le propriétaire était le Baron Georges Snoy demeurant à Braine-le-Château, qui avait acquis le bien, en 1854, de Ghislain Delcorde et son épouse Marie Florence Meynart de Virginal, qui l’avaient eux-mêmes acheté à Pierre Joseph Godeau de Virginal en 1852. Vincent Meurs occupait déjà la maison au moment de l’achat.
Dans la famille, on appelait cette fermette « la petite maison dans la prairie », et on se plaît à rappeler que Vital et Omer, enfants de Firmin, y sont nés pendant qu’on refaisait le corps de logis de la grande ferme. Nous savons donc qu’une transformation importante de la ferme Meurs eut lieu dans les années 1882-83. Cet agrandissement correspond à la période où l’on commence à employer les engrais chimiques : les rendements augmentaient, et l’on ajoutait souvent un étage au corps de logis, destiné au grain.
Amélie Lejour a quitté Virginal le 21 mai 1896 pour se fixer à Ronquières, chez sa fille Lucie et son gendre Jules Meurs, sans enfants, qui habitaient au centre, près de l’église. C’est là qu’elle est décédée.
Le cadastre de Popp renseigne qu’elle possédait personnellement une maison accolée à la collégiale de Nivelles. Le cadastre date de 1850 environ, et à cette époque, Vincent Meurs vivait toujours, ce n’est donc pas suite à son veuvage qu’elle possédait cette maison. C’est là que Pierre Meurs, le fils aîné, ira habiter et tenir un commerce de graines avec son épouse Julienne Decock.
Les Lejour ont été des fermiers importants à Bornival et Ittre un siècle plus tôt, mais il est difficile de dire, les documents – s’ils existent – sont encore à découvrir, s’ils étaient encore d’importants propriétaires à l’époque. Mais ils ont été alliés aux de Lalieux (même souche que les de Lalieux de la Rocq, voir note *1), aux Moriaux/Moreau, aux Delamotte, des grandes familles terriennes du coin.
A propos de Vincent Meurs, je tiens encore une anecdote qui m’a été rapportée par Philippe Despontin. C’est sa grand mère Laure Lenoir, fille de Marie Meurs et Alphonse Lenoir, qui la racontait. Elle concerne Victor Meurs, le futur doyen de Wavre, qui fêtait à la ferme, avec quelques compagnons de séminaire, la réussite d’un examen (Etait-ce la fin des études au séminaire, ou la fin des études à l’Université de Louvain ?). Victor remontait de la cave paternelle les bouteilles de vin que les ecclésiastiques vidaient avec enthousiasme sous l’œil du papa. À ce moment, un domestique entre et annonce que le veau qui vient de naître ne veut pas boire :
- Patron, èl via n’vû nî beûre ! Qu’èst-ce qui faut fé ?
Et Vincent Meurs qui contemplait la scène avec quelque inquiétude pour sa cave répond :
- Fèyéz-li ène tonsure ! (*2).
Jean-François Meurs
(*) Notes :
- J’ai retravaillé la généalogie publiée par René Goffin mais qui avait été établie par Mr Emile de Lalieux
- Patron, le veau ne veut pas boire ! Que faut-il faire ? … Faites-lui une tonsure !
Jean-Baptiste MEURS
Jean-Baptiste, fermier du Comte de Baudémont
Affaire à suivre dans l’article suivant