Untitled Document

Calixte Soquette, 1924 – 1989

Sauvenière le 26 juin 1924, Mont-Godinne le 16 août 1989
Epoux de Flora Piret

Pour ce petit mot sur Calixte, je suis allée recueillir les propos de papa et maman qui le connaissaient mieux que moi.

Maman : C’était un homme très intelligent ! Si au début de son mariage avec Flora on l’a un peu méconnu, avec le temps, on a apprécié toutes ses qualités. Il avait un sens profond de la famille.

Papa enchaîne : C’était un homme de « mécanique ». Les machines à monter et à démonter étaient son fort et il travaillait parfois tard dans la nuit. Il aimait beaucoup son métier.

Maman : Il connaissait beaucoup de choses et se souciait de tout, même de ce qu’il avait appris en humanités.

Papa : Il tenait à ses idées.

Michèle : T’as une anecdote à raconter ?

Papa, en wallon : Siya, siya ! A côté de chez Calixte et Flora habitait une famille fort démunie. Calixte, par souci pédagogique, venait en aide à une des enfants, qui le suivait dans toutes les besognes de la ferme. Elle s’appelait Lucia.
Ce jour-là, une génisse avait vêlé, toute seule, dans la prairie, et le veau était magnifique. Je m’en vais le voir avec Calixte et Lucia. En s’approchant de la génisse au bord de l’Orneau, on n’aperçoit pas le veau. Il avait disparu !
Calixte crie : « Hé, Lucia, regarde si l’via est dins l’Ornia !? »
Lucia, au lieu de longer les berges, saute toute habillée dans l’Ornia et entame ses recherches avec de l’eau jusqu’au nombril. « Je ne vois rien, savè Calixte », dit-elle en remontant frèche comme ène cane. Et elle fait peur au via qui doûrmoût doulà !
Le veau était retrouvé, mais on ne revit plus Lucia ce jour-là !

Maman : A Mont-Godinne, il avait beaucoup d’amis et il était très courageux devant la maladie.

Papa : Dans leur chambrée, les malades partageaient toutes les gâteries qu’ils recevaient lors des visites. Et il n’était pas le dernier pour taquiner les infirmières.

Il aimait ses animaux, ses chiens et chats, qui le lui rendaient bien, eux qui sont restés silencieux lors de son grand départ de la ferme.

Voilà comment j’ai entendu parler de Calixte, comme je l’aimais bien. Et comme j’ai vu tant de monde à ses funérailles, je me suis dit que tout le monde devait l’aimer. Comme Flora et ses enfants à qui, pour terminer, nous envoyons un petit baiser.

Michèle Plasman