Témoignage de Christelle, Lucie et Gilles

Je ne vais pas passer en revue tous les bons souvenirs que nous avons avec maman, nous n’aurions clairement pas assez de temps pour cela…

Mais je voudrais plutôt vous demander de penser au meilleur souvenir que vous avez eu avec elle, faites-le, maintenant et dans le futur, et souriez, souriez d’avoir eu ce moment avec elle.

La prochaine fois que vous entendrez une chanson entrainante, fredonnez les paroles, car elle aurait continué à le faire pour se donner et nous donner du courage, de la joie, de la bonne humeur

La prochaine fois que vous entendrez un rythme endiablé, levez vous et allez danser, dansez jusqu’à n’en plus sentir vos pieds, comme elle l’aurait fait.

On fera tout ce qu’on peut pour que tu sois fière de nous maman, on pensera toujours à toi, tu seras toujours près de nous dans toutes les décisions que nous prendrons. On fera en sorte que nos petits nounous se souviennent de toi et de tout ce que tu as déjà fait pour eux.

Accueillez toujours les membres de votre famille à bras ouverts, comme elle nous l’a appris.

On ne mangera peut-être plus aussi bien à la ferme mais on fera tout, maman, pour que grâce à tout ce que tu nous as appris on dise un jour « on ne mange pas si mal à la ferme, merci tonton Mimich » et on pensera tous, tout bas : « merci tante Catherine »

Et, maman, cette dernière phrase de papa : « Si j’avais su que je t’aimais autant, je t’aurais aimée encore d’avantage. »

 

Texte des frères et sœurs

Catherine notre sœur :

Haute comme trois pommes, chaussée de bottes de sept lieues, tu partais à la conquête du jardin, tu suivais papa dans les étables : déjà une fille de la terre !

Tu n’avais pas ton pareil pour ramener parrain de Baulers lorsqu’il faisait une fugue, pour apprivoiser les chats de la ferme ou rentrer dans la maison les portée de chiots, au grand désespoir de maman.

Tu ne savais pas encore lire que tu grimpais sur une chaise pour mettre le disque de « Minnie petite souris » d’Henri Salvador en dansant sur la chaise ; grâce à toi, nous avons appris la chanson par cœur.

Ta discrétion  ne cachait pas du tout ta gentillesse, ta chaleur humaine, ta générosité, ta ténacité au travail et surtout ton courage.

Nous te voyons encore rire, danser, t’occuper de tes petits enfants.

Tu vas nous manquer, Chère Catherine, nous te gardons dans notre cœur. 

Nous aimons penser que tu es partie danser avec les étoiles.

 

De Jean-François …

A l’accueil :

Il y a des musiques qui vous accompagnent durant toute votre vie. Catherine avait six ans à l’époque de Procol Harum, A Whiter shade of pale, et ce morceau que nous venons d’entendre est toujours resté parmi ses préférés. Notez que cette musique n’est pas que profane, elle a quelque chose de spirituel et trouve sa place pour introduise notre célébration, car elle est inspirée d’un morceau de  Jean Sébastien Bach, le musicien le plus spirituel, sans doute, de l’histoire de la musique.

 

Cette célébration est un cadeau spirituel fait par Michel et ses enfants qui ont choisi des chansons comme elle les aimait. Comme le pain et le vin vont devenir pour nous souvenir de toute la vie de Jésus, pour nous bénir et nous donner la paix ; ainsi ces musiques vont devenir pour nous mémoire de Catherine et signes sensibles de la paix que le Seigneur veut nous donner dès que l’amour est présent, et il est aujourd’hui présent très fort.

 

Catherine, tu as chanté la vie, tu as écrit une belle page d’Evangile. Nous te confions au Seigneur pour mieux te garder dans notre cœur.

 

A l’homélie :

Chaque vie est une mélodie. Chacun chante la vie à sa façon. C’est la mélodie de la vie intérieure, la façon d’accueillir la vie, qui est personnelle à chacun. Catherine a chanté la vie bien fort. Comme croyants, nous avons l’espérance que cette mélodie ne se perd pas à la fin d’une vie : Dieu a écouté cette mélodie, et il en garde la mémoire, cette mélodie chante en lui. Dieu est notre allié dans le souvenir, il est notre joker pour que la symphonie ne soit jamais oubliée.

 

Nous l’espérons, nous le savons, puisque cette mélodie continue de chanter en nous plus fort que jamais. La mélodie de Catherine s’est imprégnée dans nos mémoires, elle est inoubliable. Chacun en connaît un couplet, certains en connaissent plusieurs, et tous ensemble nous nous souvenons du refrain. Ainsi, elle reste présente.

 

Comme dans la parabole, Catherine a semé. Beaucoup. Généreusement, sans calculer, comme le semeur de la parabole. Tout n’a pas poussé : il y a des terrains durs, il y a des ronces et des épines dans la vie, il y a parfois un soleil écrasant. Mais elle n’a pas renoncé ! L’amour est le plus fort et trouve toujours une bonne terre, et ce qu’elle a semé a germé dans sa famille, dans son entourage, chez ses amis. Chacun sait, le trente pour un, le soixante, ou le cent pour un grain.

Elle a jeté des semences d’optimisme : Catherine a semé partout une confiance dans la vie. Elle a semé des sourires, de l’hospitalité : elle avait le sens de l’accueil. Elle a semé de l’esprit de famille : on se souvient des rassemblements des  cousins qui ont eu lieu à la ferme de Vieux-Genappe ; mais là, elle n’était pas la seule, Michel et leurs enfants ont aussi beaucoup donné. Des semences de courage : elle était tenace à la tâche, vigoureuse au travail. Des semences de vérité, car elle était vraie, spontanée, sans arrières pensées. Discrète, elle ne se mettait pas en avant, mais on pouvait compter sur elle et ses initiatives. Efficace. Elle a semé des pas de danse, elle aimait bouger, chanter, elle a semé de la joie, de la légèreté. Elle a semé dans l’écoute et le respect de chacun, avec un cœur maternant, prenant soin des malades et des cœurs blessés. Elle a semé du bonheur, pour tous, et les animaux ont eu leur part de sa tendresse, car elle les aimait beaucoup. Gille lui a fait le plus beau compliment, qui résume tout cela : elle pensait au bonheur des autres avant le sien. Son grand et vrai bonheur a été de rendre les autres heureux.

 

C’est ainsi que, spontanément, elle a semé l’évangile, et accompli la volonté de Dieu qui veut que nous soyons heureux par l’amour donné.