MEURS Donat Joseph
Donat Joseph (1) MEURS, né à Soignies le 11 avril 1810. Fils de Pierre Meurs (Naast 18 décembre 1764, Soignies le 14 octobre 1828, fils de Thiry Meurs) débitant de bière, et Marie-Joseph LEMPEREUR, Cabaretière, mariés en 1809.
Il est décédé à Liège le 23 novembre 1867, Major d’artillerie, domicilié à Liège, rue d’Hemricourt, veuf de Louise Joséphine Antoinette Eugénie JAMME (2) dite Eugénie. Au moment de son décès, il était sous-directeur de la fonderie de canons, et c’est le Capitaine Wolff, qui fait la déclaration de décès, qui le remplacera provisoirement.
Il avait épousé à Liège le 11 septembre 1851 (3) Louise Joséphine Antoinette Eugénie JAMME, nommée couramment Eugénie, née à Liège le 5 septembre 1819, fille de Jean-François JAMME (4), propriétaire, présent au mariage, et de Marie Joséphine Antoinette LAGUESSE, décédée le 2 décembre 1829. L’acte dit que Donat était domicilié à Soignies (5), ne connaissant rien au sujet de ses aïeux, et signale que le mariage a été autorisé par arrêté royal du 17 août 1851.
Le couple est resté sans enfant.
Il a fait carrière militaire dans l’artillerie, à Liège. Il semble avoir fait une carrière assez exemplaire.
Sa carrière
- 1832, 31 juillet, nommé aspirant d’artillerie le 31 juillet
- 1834, 12 février, nommé Sous lieutenant d’artillerie
- 1834, 16 mars, placé à la 8e Batterie d’artillerie de campagne
- 1834, 27 mars, placé à la 3e Batterie d’artillerie de campagne
- 1839, 5 février, nommé Lieutenant d’artillerie
- 1844, 31 (janvier), détaché au cours d’équitation
- 1844, 29 novembre, détaché à l’Ecole militaire
- 1846, 16 août, nommé Capitaine de 2e classe désigné pour servir à la 7e Division montée du 2e régiment d’artillerie
- 1848, 5 août, nommé Capitaine Commandant désigné pour servir à la 7e Division montée du 2e Régiment d’artillerie
- 1851, le 7 août, autorisation de mariage
- 1854, 12 décembre, nommé Instructeur désigné pour servir au 2e Régiment d’artillerie
- 1861, 20 juillet, nommé Major, désigné pour le 3e Régiment (commandant le personnel des troupes à Charleroy)
- 1863, 24 décembre, ordre de rejoindre son régiment
- 1866, 8 février, désigné par l’Etat Major de l’armée pour être sous directeur à la fonderie de canons
Tiré d’un rapport, sans date :
- Manière dont il sort et connaissances acquises par lui : sort avec zèle et intelligence ; possède les connaissances requises d’un bon officier d’artillerie.
- Conduite et manière de vivre : Très bonne, très régulière.
Donat Joseph écrit sa demande d’autorisation de mariage le 5 juin 1851. Celle-ci lui est accordée par arrêté royal du 17 juin suivant. Le Ministre de la Guerre lui accorde l’autorisation de mariage à Bruxelles le 6 septembre 1851.
Pour pouvoir contracter mariage, un officier doit répondre à plusieurs conditions, et notamment jouir de suffisamment de revenus pour le train de vie exigé. Raison pour laquelle le couple Donat Meurs et Louise Joséphine Antoinette Eugénie Jamme demandent une inscription hypothécaire, au profit du gouvernement, grevée sur un ensemble d’habitations situées au Boulevard de la Sauvenière à Liège, numérotées 94, 94bis et 96 (6). Cette propriété et les immeubles appartiennent à sa future épouse, les n° 94 et 94bis étant en indivision avec le frère de celle-ci. Cette inscription hypothécaire entraîne une expertise grâce à laquelle nous connaissons la valeur estimée de la propriété. Elle s’élève à 110.875 francs.
Le 24 août 1851, Donat verse la somme de 850 francs à la caisse des veuves et orphelins d’officiers du corps auquel il appartient (La 3e Division territoriale, le 2e Régiment d’artillerie), comme il est exigé, afin de compter au nombre des participants de cette caisse.
Une enquête a lieu pour connaître la situation financière des futurs, leur statut social et la moralité. On trouve dans le dossier conservé au Musée de l’Armée, une lettre du Bourgmestre de Liège, Mr Pierco, reflétée dans celle du Chef de corps, ainsi que des billets donnant l’avis de chefs militaires.
« Le chef de corps fait connaître que la future appartient à une famille très honorable et qu’outre la pension exigée, elle a en perspective l’héritage de ses parents ; l’officier de son côté est l’héritier naturel d’un oncle célibataire (7) qui jouit d’une fortune honnête.
Le Général Major et l’Inspecteur général émettent également un avis favorable.
Le Capitaine Meurs produit à l’appui de sa demande les titres en vertu desquels sa future possède la moitié indivise dans une propriété divisée en 4 habitations avec jardin, située à Liège. Cette propriété est évaluée par expertise à la somme de 110.875 frs. ; elle est quitte et libre de toutes charges et la propriétaire consent à ce que le Gouvernement prenne hypothèque pour garantie du revenu exigé par le gouvernement.
Le Bourgmestre de Liège déclare que Mlle Jamme jouit ainsi que ses parents de l’estime et de la considération publique, tant sous le rapport de la moralité que sous celui du rang qu’ils occupent dans la société. Il déclare en outre qu’il est de notoriété publique que les parents de cette demoiselle possèdent une fortune qui leur permet d’assurer à chacun de leurs deux enfants le revenu de 1200 francs fixé par le règlement. »
Enfin, la future épouse doit signer une déclaration dans laquelle elle renonce à suivre son mari dans certaines circonstances :
« Je soussignée, m’engage à ne pas suivre mon mari en campagne, dans les camps ou les cantonnements. E. Jamme ».
En novembre 1868, le frère d’Eugénie veut sortir de l’indivision, et le couple met en vente l’immeuble n° 96 hypothéqué au Bd de la Sauvenière. Il sera vendu en février 1859. Entretemps, les courriers vont se croiser, car Donat Meurs pensait devoir reporter l’hypothèque sur un autre immeuble qu’il se proposait d’acheter.
« Gand le 8 novembre 1858. Monsieur le Ministre, En exécution de l’arrêté royal du 23 juillet 1848, il a été pris inscription hypothécaire à Liège le 28 mai 1851, sur une propriété divisée en quatre habitations et jardins située Boulevard de la Sauvenière portant les numéros 94, 94bis et 96, d’une superficie totale de deux mille cent quatre-vingt mètres, dont ma femme est propriétaire avec son Frère. Voulant sortir de l’indivision, je viens vous prier, Monsieur le ministre, de vouloir consentir à la radiation de l’inscription hypothécaire et à la vente de l’immeuble qu’elle grève. Mon épouse et moi, nous nous engageons à fournir hypothèque sur la maison n° 96 que nous avons rachetée en 1852. »
Les choses se résolvent grâce au notaire Renoz qui éclaircit la situation, et au Ministre qui dispense Donat, en sa qualité d’officier supérieur – par sa conduite et sa manière de servir -, de prendre une nouvelle hypothèque. La main-levée est finalement accordée le 20 novembre 1859.
Jean-François Meurs
Avec mes remerciements :
- à Mme Thérèse Deguent qui m’a contacté pour m’envoyer l’acte de décès de Donat Joseph Meurs et qui m’a permis de retrouver la trace de ce porteur du nom Meurs. Elle travaille sur le patronyme JAMME.
- à mon neveu Valéry Letroye qui est allé au Musée de l’Armée pour photographier le dossier de Donat Joseph Meurs
Notes
- On trouve Donat Joseph LEMPEREUR comme témoin lors du mariage religieux des parents, sans doute frère de Marie-Josèphe. Etait-il le parrain de son neveu ? Je n’ai pas consulté les registres paroissiaux de Soignies.
- Acte de décès, déclaration par Matthieu Auguste Wolff, âgé de 45 ans, Capitaine commandant d’artillerie, domicilié à Liège, et Gustave Laguesse, cousin, âgé de 24 ans, artiste peintre, domicilié à Bruxelles. Laguesse est le patronyme de la mère d’Eugénie Jamme.
- Témoins du mariage : Charles Adolphe Joseph LECOCQ, âgé de 45 ans, Colonel commandant le 2e régiment d’artillerie ; Jean Laurent MICHEEL, 41 ans, Major d’artillerie, sous directeur de la manufacture d’armes de l’Etat ; Charles Joseph JAMME, avocat, âgé de 39 ans ; Emile Victor Arnold LAGUESSE, 36 ans, ingénieur au corps des mines, cousin de l’époux.
- Le père et la fille sont domiciliés à Liège, Boulevard de la Sauvenière.
- Donat était toujours domicilié à Soignies, et les publications du mariage ont eu lieu à Soignies le 31 août et le 7 septembre.
- Il y a un 94ter qui n’apparaît que dans l’acte d’expertise, mais qui doit consister en dépendances, et n’est pas repris comme habitation.
- Je n’ai pas pu identifier cet oncle fortuné … S’agirait-il de ce Donat Joseph Lempereur, frère de sa mère, cf. note 1 ci-dessus ?