Descendance de Maximilien Meurs

Marie MEURS

Elle fut la dernière de sa génération (le dernier des petits-enfants de Jean-François Meurs de Ronquières) à s’éteindre, … à l’âge de 95 ans.

 


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Marie Joseph Delphine Meurs, fille de Maximilien et Angélique Dubosqueille, née à Ecaussinnes-Lalaing le 24 décembre 1845, décédée à Ecaussinnes le 4 mars 1939 dans sa 95e année. Elle était la dernière des petites filles de Jean-François Meurs de Ronquières à s’éteindre.

 Elle boîtait. Sa sœur Euphémie l’avait laissée tomber quand elle était petite, et la hache démise ou cassée n’avait jamais été bien réparée. .

 Elle a appris le métier de couturière – tailleuse avec sa sœur Désirée. Elle a eu – était-ce à la ferme de Scouflény ou plus tard à la Bassée ? – un petit atelier avec des apprenties, et elle allait husqu’à Bruxelles vendre ses robes. Plus tard, elle a tenu le magasin d’aunages à la Bassée, tandis que sa sœur Aurélie s’occupait de l’épicerie.

 Les cousins Piette, petits enfants d’Aurélie Meurs, l’appelaient « tante Ninette ». Pour la famille Dejean, c’était « tante Mardjo », pour Marie Joseph. La tante Ninette parlait beaucoup aux enfants, au contraire de sa sœur « Bonne Lèlie ». elle disait : « Je suis presque aveugle », et elle ne parvenait plus à enfiler ses aiguilles pour faire ses petits travaux. Alors, il y avait « la corvée » pour les enfants : les filles enfilaient toute une série d’aiguilles jusqu’à ce que les deux pelotes en soient remplies. En récompense, elles recevaient un carré de chocolat qu’elle prenait dans sa boîte.

 Elle recevait de temps en temps du chocolat comme cadeau. Elle avait l’habitude de le couper tout de suite en petits morceaux carrés qu’elle mettait dans sa boîte. Parfois elle prenait un morceau pour elle, toujours parcimonieusement. Il est vrai qu’elle avait peu de gâteries, et peu de choses en général. Elle vivait de très peu.

Un monsieur Baudet, dont parle François Dubrulle dans son carnet, venait souvent causer avec Ninette ; notamment d’actions. C’était l’époque où tout le monde jouait à la bourse, et la tante Ninette avait engagé ses maigres économies. Un jour que ce Mr Baudet est venu, Anne-Marie Piette, qui était effrontée, a ouvert la porte en criant « hi han ! », puis s’est enfuie.

 Les cousines Piette ont dormi dans la chambre de la tante. Marie-Thérèse, qui vivait à Bogota, a parfois rêvé qu’elle dormait encore dans cette chambre. Tous les soirs, la tante Ninette montait avec son cruchon dans lequel elle mettait de l’eau tiède, du miel et du vin.

Elle aimait les choses délicates. Un voisin piégeait des oiseaux, notamment des alouettes, et lui en donnait. Elle les cuisait dans une toute petite casserole et mettait un temps infini à les manger. Anne Marie se rappelle en avoir partagé un avec elle, et elles en ont eu assez pour deux.

Elle mangeait peu, et invariablement tous les soirs, une soupe de lait : elle mettait du miel, versait du lait et trempait une ou deux biscottes. Lorsqu’elle a renoncé à ce repas rituel, on a su que c’était la fin. Elle est morte une dizaine de jours plus tard.