ROCA “Hay algo denso, unido, sentado en el fondo repitiendo su número, su señal idéntica” Pablo Neruda Cuando ya no sirven las palabras de consuelo y del llanto, sólo queda una salina, los días cuelgan deshilachados, grises y todo sabe a resaca de naufragio. Entonces, como pájaro en invierno me acurruco bajo el sol de la memoria para buscar ese tiempo en que sonaban cascabeles y la alegría era un pacto sagrado un conjuro, un talismán esencial para la vida. Un aroma a ternura sale a mi encuentro los asombros del alma y sus jazmines. Luego suben los nombres por mis raíces con su ensueño de barcos y naranjales, la sangre de mi sangre que se hizo yunque Quijotes y Valquirias cabalgando juntos. Los documentos del dolor envejecidos dejan de dolerme tanto, un bálsamo protector como el dulce catecismo de la infancia, perfuma las heridas con su certeza. Redescubro a mis espaldas los referentes del amor que siempre me sostiene, esas benditas sombras luminosa y el relincho constante de la lucha. Desde el fondo de mi tiempo surge la llama vestal que invalida lo confuso. Suenan cascabeles por todas partes, me asumo…Y soy otra roca sosteniendo la herencia. Elena Pahl | Traduction par Jean-François ROC “Il y a quelque chose de dense, de solidaire, installé au plus profond qui redit sans cesse son numéro, toujours le même signal” Pablo Neruda Quand les paroles de consolation deviennent inutiles Quand il ne reste des larmes qu’une trace de sel, Les jours sont suspendus, effilochés et gris, Tout prend un goût de ressac après naufrage. Alors, comme un oiseau en hiver Je me blottis sous le soleil de la mémoire Pour rechercher ce temps Où les grelots sonnaient, Au temps où la joie était un pacte sacré Une exhortation, un talisman essentiel pour vivre. Une bouffée de tendresse monte à ma rencontre : Les étonnements de l’âme et ses jasmins. Les noms émergent ensuite à travers mes racines Avec leurs rêves de bateaux et d’orangers, C’est le sang de mon sang qui devint une enclume Chevaliers Quichotes et Walkyries chevauchant ensemble. Les archives vieillies de la douleur Cessent de me tourmenter, Un baume protecteur Pareil au doux catéchisme de l’enfance Parfume les blessures de son exactitude. Je découvre à nouveau sur mes épaules Ceux qui ont porté l’amour qui m’irrigue encore, Ces ombres lumineuses et bénies Et le hennissement constant de la lutte. Des profondeurs de ma saison Surgit la flamme vestale qui abolit le hasard. Les grelots s’agitent de tous côtés, Je m’assume… Et je suis un autre roc Qui fonde l’hérédité. Elena Pahl |