Généalogie de Lallieux
Les recherches de Mr Emile de Lalieux de Nivelles sont à la base des notes ci-après, ainsi que la généalogie publiée (hors commerce) en 1965 par Mr René Goffin. Cette dernière généalogie est elle-même basée sur les notes de Mr Emile de Lalieux, qui les avait soumises à Mr Goffin, et qui, dit-il, a été surpris de découvrir leur publication. Cette généalogie est inachevée et plusieurs fois erronée. J’y ai ajouté des compléments à partir de l’épitaphier de Feluy établi par Fernand de Lalieux, de l’examen des registres paroissiaux de Bornival, Monstreux, Arquennes, Obaix et environs. Et surtout les corrections nombreuses apportées par Mr Alain Lutte, corrections approuvées par son cousin Emile de Lalieux.
Pour Mr Emile de Lalieux, le nom comportait à l’origine la particule, et tous les Delalieux en proviennent. C’est pourquoi je conserve très souvent cette graphie.
Henricus de ALLODIO
En 1203-1222, Henricus de Allodio (de l’Alleud) est titulaire de l’alleu de Ronquières, qui s’étendait aux limites de Bornival, de Feluy et d’Henripont. L’endroit est connu aujourd’hui sous le nom de « Pont à Lalieux » (1).
Henri de Lalieux est vassal de Sohier (ou Sieger), Sire d’Enghien. Il est qualifié de "miles", titre équivalent à celui de "chevalier". En 1203, 1207, 1219, 1220 et 1222, le Seigneur Engelbert d’Enghien et son fils Sieger, d’accord avec Henri de Lalieux, font aumône à l’abbaye de Cambron de plusieurs parties de terre. Ces donations sont signées par lui avec Egide de Hallut, Otton de Trazegnies et plusieurs autres.
Il est encore cité comme premier témoin sous le nom de Dominus Henrico del Alluet » dans un acte de novembre 1227 où Engelbert d’Enghien notifie que Jean et Eustache de Henripont ont renoncé à l’alleu de Petit-Enghien donné à Aywières par Alix de Henripont (2).
Vu les lieux, il est probablement l’ascendant de ceux qui vont suivre.
Notes :
- A la limite du Hainaut et du Brabant, au bord de la Salm, à Feluy, proche de la cense de "la Grattière" et aux confins de Bornival, l’endroit s’enfonce comme un coin dans le territoire de Ronquières. Le lieu-dit est "le Pont à Lalieux". Un pont (important ou remarquable ?) enjambait la rivière. Il subsiste une ancienne ferme, désormais simple habitation, qui a subi de nombreux remaniements au cours des siècles : les marques des tailleurs de pierres en témoignent. Selon les archéologues, la cave date du 14ème siècle. Le corps de logis conserve des murs de moellons. J’ai photographié cette ferme vers 1990. Depuis lors, les nouveaux propriétaires ont procédé à des restaurations.
- Copie dans le cartulaire in folio pp 287-288 et in-4° folios 50v à 51v, et dans « Annales d’Enghien », tome 7, 1908, pp 30-31
I – Pière de LALLEUCQ (Pierre de Lalieux)
Homme de fief de l’abbesse de Nivelles en 1340. Il possédait le manoir "de Lalluecq". Décédé bien avant 1406. Pierre de Lalieux apparaît à Jauchelette et à la maison de Lalieux, sise à Feluy, aux confins de Ronquières. Il laisse au moins deux fils légitimes :
- Jakemart, ou Jakes (1) de Lalleucq, qui suit en II.
- Jehans. Il est probablement père (2) de :
2.1. Henris, homme de l’abbesse, remplissant les mêmes fonctions que Pière, et mambourg de l’hôpital de Genappe en 1409 (3). Voir aussi : "… un fief donné à Henrion, fils Jehan Laleu au Boy Seigneur Ysaac en novembre 1389 » (4).
Notes :
- Jacques et Jean, fils de Pierre, sont cités dans plusieurs actes passés le 6 9bre 1354, le 3 avril 1366, en mars 1376, et en mai 1378, par devant les mayeurs et échevins de Nivelles (AGR, Greffe scabinal de Nivelles).
- Il n’est pas l’auteur d’une branche cadette II bis, comme le fait Goffin.
- Fiefs de Madame de Nivelles, Archives Générales du Royaume à Bruxelles, volume n° 1347.
- AAPN 1995 page 240, Saint Sépulcre de Nivelles, archives au Musée d’Archéologie de Nivelles.
II – Jakemart ou Jakes de LALLEUCQ (de Lalieux)
Fils de Pierre de Lalieux. Il vivait à la Maison qui porte son nom. Avec son frère, il reçut le 12 juin 1406, en arrentement perpétuel de l’abbé de Cambron, moyennant 25 livres tournois l’an, trente bonniers de terre abannable (1) "en la Rouge Cousture" (2) et cinq bonniers de pré contigus à la rivière, "venant viers le pont" et tenant au "bosketiau de Laluecq". En contrepan, les deux frères obligeaient "toute leur maison, yestre, tenure et entrepresure con appelle le Maison de Laluecq". Jakes eut trois fils légitimes :
- Colins, ou Colart (Nicolas). Le 11 mars 1417, il arrenta à ses frères ci-après nommés un tiers de tous les héritages qu’il possédait en la Rouge Cousture, entre la maison de Laluecq et Bouttegnies.
- Jakemart ou Jakes, qui suit en III.
- Jehans. C’est probablement lui qui épousa N. de le Fontaine, et qui s’établit à Ronquières. En 1419, en effet, il partage avec son frère Jakes, prend les héritages de Ronquières et laisse à son frère le fief de la famille. Il vit encore en 1453. De son épouse, il eut au moins deux enfants :
3.1. Jehans, dit Jehans de Lalleucq le Jeune, qui demeura à Rombise en Ronquières. On l’y voit comparaître avec son père en août 1453. Dont postérité, selon Goffin, avec Isabiel de Renghomont.
3.2. Jakes, encore célibataire en 1453. C’est probablement lui qui s’établit à la ferme dite "la maison à Jacques Delalieu" et plus tard "la belle maison" à Sorbise, construite sur des terrains cédés en 1475 ou 1486 (3) Dont quatre enfants légitimes qui vivaient à Ronquières en mai 1490 : Jehans, Watelet, Pasquet, et Jacob ou Jacques
Notes :
- "abannables", semble vouloir dire "qui font partie du ban seigneurial ».
- Les "Rouges terres" sont situées sur une butte à droite en allant de Ronquières vers Nivelles. La terre est vraiment rouge foncé. Elles sont situées sur la rive opposée à l’alleu dit "de Lallieux".
- Voir Histoire de Ronquières par E. Landercy, 1959, page 69.
III – Jakemart ou Jakes de LALLEUCQ
Fils de Jakemart ou Jakes. Né avant 1390. En 1417, avec son frère Jean, il acheta la part des biens que Colin possédait en la « Rouge Coulture » entre Bouttegnies et la maison de Lalieux. Le 16 mars 1419, lui et son frère Jehans se partagèrent plusieurs biens : Jakes cédait des héritages à Ronquières, et Jean abandonnait à son frère ses droits sur la maison du fief de Laluecq.
Il est surnommé "Malville" dans l’acte de 1417 cité ci-dessus. Malville est un lieu-dit à Bornival, non loin du Pont-à-Lalieux, où on trouve deux fermes : "la Haute Malville" et la "Basse Malville". Il est marchand de pierres à Feluy (1).
Il épouse Isabiel N. et en eut au moins :
- Yernoul, fixé à Sorbise, paroisse de Ronquières. Il s’unit à demiselle Marie van den Bossche, dite dou Bos et de Moriensart, fille de Henri, écuyer, petite-fille naturelle de messire Yernoul, chevalier.
- Jehan, qui suit en IV.
- Hanette ou Jacquenette, sans hoirs en janvier 1446. C’est peut-être elle qui épousa Josse de HALLUT, fixé en décembre 1497 au Pont-à-Lalleucq. Josse de Hallut fonde un obit en 1468 à prendre sur la "cense du pont à lalieux" (2).
Notes :
- L’Echo de l’Histoire, Seneffe, 1983, n°1.
- M. Alain Lutte place un gros point d’interrogation.
IV – Jehans de LALLEUCQ
Fils de Jakemart ou Jakes. Il possédait le manoir de Lalleucq à Ronquières. Il apparaît à Feluy le 11 décembre 1448, pour la cession d’un bien. Il est, en 1448, fixé à la maison de Lalleucq. Ce doit être lui qui épouse Maigne le Plichenier, de Nivelles, laquelle lui survivait en juin 1454. En mai 1468, elle est également décédée. Dont :
- Haniau ou Hanette, née vers 1446. Ainsi que son frère Ghislain, elle arrenta audit Josse de Hallut, leur oncle, le 12 mai 1468, la moitié d’une maison et de nombreuses parcelles en dépendantes, sises au Pont-à-Lalleucq.
- Isabeau, née vers 1447, épouse en février 1468 de Jehan Stilman, dit dou Masich. Dont postérité.
- Ghislain, qui suit en V.
- Colart, né vers 1450.
V – Ghislain de LALLEUCQ
Fils de Jehan. S’étant déshérité du Pont-à-Lalleucq, il s’établit à Samme, dont il était échevin en 1491. Décédé avant 1525. Son épouse, N. N. lui avait donné :
- Colart, qui suit en VI.
- Martin, échevin de Samme en 1545 … Il épousa Marie de le Vollée, alias Moreau, probablement sans hoir.
- Josine, conjointe à N. Gaudré, une famille, souvent de meuniers, qui était établie à Monstreux, Arquennes, Petit-Roeulx-lez-Nivelles et Rosseignies sous Obaix.
- Elisabeth, femme de Jakemart le Carlier, veuf en mai 1537.
VI – Colart ou Nicolas de LALIEUX
Fils de Ghislain. Echevin de Samme de 1525 à 1556 (1). Il épouse en premières noces Margherite URSMER, fille de Jehan, bailli de Samme ; en secondes noces : Catherine THIBé (2), qui fonda avec Colart un obit le 26 octobre 1556 dans l’église de Virginal. Du premier lit, Paul et Loys ; du second lit Martin et Marguerite.
- Paul, échevin de Samme de 1577 à 1576. Epoux de Barbe de Castille, veuve en 1586, vivante en mai 1589, dont :
1.1. Margherite, qui vivait à Samme, épouse 1° de Benoist Duquesne, veuf de N.N. (3). Elle épouse 2° Josse Despret ou des Pretz, censier, échevin de Samme, décédé après le 24 avril 1624 (4). Marguerite est décédée après le 24 avril 1624. Ancêtre des Godeau, voir ce crayon généalogique.
1.2. Catherine, qui apparaît en 1589
- Loys, ancêtre de la famille Meurs, qui suit en VII.
- Martin, demeurant à Bornival, à la ferme de Malville. Il testa le 7 mai 1601 avec sa femme Michielle BELLESOEUR (5), fille, semble-t-il, de Jérôme et Anne Heine. Il dicte un avis de parents en faveur de ses enfants Martin, Jean et Marie (6). Il prend à ferme l’héritage dit « du Champ Gaÿ » à Monstreux le 21 novembre 1602, à commencer en 1604 (7). Il paie aussi une somme sur les champs "du Gaÿ" (8). Décédé à Bornival le 25 octobre 1615 (9). Dont :
3.1. Marie, épouse de Philippe HANS, lequel est décédé avant 1638 (10). Le 27 mai de cette année là, à Bornival, les héritiers exigent de leur frère Jacques le partage des meubles (11). Dont, notamment : Jacques, Marie, Jenne, Marguerite.
3.2. Martin, dit "le jeune" (12). Avec son beau-frère Philippe Hans, il doit une rente au surplus du testament fait par Martin de Lalieux (son père) le 7 mai 1601. Il paie une rente à l’hôpital St Nicolas sur sa maison et closière lez la chapelle de l’espinette à Monstreux (13). Il possède une maison, jardin et tenure séante à Monstreux, joignant le chemin de Bornival à Nivelles et le chemin de Nivelles à Ronquières, nommée "la Petite Rose" (14). Il est décédé à Monstreux le 4 juillet 1632, et le partage entre ses enfants nés de Marguerite del Porte se fait le 28 juin 1636. Il avait épousé successivement :
1° Marguerite del Porte, décédée le 29/01/1623, sans doute fille de Jan de la Porte et Jenne Loussette. (15) dont :
Jenne, Françoise, Philippe et Jean.
2° Anne de Haynault dont, à Monstreux : Antoine, dit aussi Jean, et Pierre.
3.3 Jean, auteur de la branche VII bis, d’Obaix, dont descendent les Tamigneaux. Né à Bornival. Il s’établit à Rosseignies, hameau d’Obaix, dont il devint échevin en 1587. Décédé à Rosseignies (Obaix) après 1605 et avant 1608. Voir ce rameau.
3.4. Margherite. Elle épouse : 1° Gilles de Kuercq, maïeur de Samme en 1555, … 2° Jean le Cuvelier, déjà décédé en 1595, dont postérité
Notes :
- C’est le Nicolas de Lalieux, échevin de Virginal en 1532, cité par Stroobant dans son Histoire de Virginal.
- Catherine Thibé : le patronyme Thiby, ou Tiby est courant dans les environs et notamment présent à Rosseignies, ce qui explique peut-être l’installation (voir le mariage) de Jean de Lalieux à Rosseignies.
- Selon René Goffin.
- Renseignement de André Querton, auteur d’une généalogie Godeau.
- Martin de Lalieux et Michielle Bellesoeur : voir obits et fondations de la paroisse de Bornival, n° 1, Intermédiaire 144, novembre 1969.
- Etait-il malade, lui, ou bien son épouse ?
- Livre des bailles de l’hôpital St Nicolas, cahiers Van Genechten, greffes de Ittre, p. 147.
- Comptes del maison del Carité ou des Douze Apôtres, de 1605 à 1612.
- Voir les registres paroissiaux.
- Marie, épouse de Philippe Hans : Cahier Van Genechten II Bornival, acte 48 des greffes scabinaux, 13 juillet 1638
- Van Genechten, VIII, p.9
- C’est peut-être de lui qu’il est question, ou alors de son père ou de son cousin (voir descendance de Loys de Lallieux ci-après) dans la condamnation qui suit : Martin de Lalieux, pour avoir renié Dieu et proféré plusieurs blasphèmes exécrables le dernier du mois passé, chose nullement permise ny tolerable, serat condampnez (par le mayeur) à l’exemple d’aultre d’estre mis sur ung eschafaur devant le chasteau et illecq estre sa langue persée et en oultre estre condempnée en l’amende de cent flor. à employer en ornements pour la décoration de la paroische de ce lieu (Monstreux) avec interdiction de plus faire le semblable sur peine de sa vie – ou bien autrement sera fait droit comme la court trouverat mieulx convenir selon l’exigence du cas, etc. (Condamnation de Martin de Lalieux : GSN Bornival, 13 septembre 1601 : transcription par l’abbé Van Genechten, cahier VII).
- Voir les Comptes de l’hôpital pour 1630-31
- GSN Monstreux VG II 8, 27 janvier 1624 et GSN Monstreux, VG II 8, 28 mars 1626.
- Marguerite de la Porte avait des droits sur la « Petite Bonne » à Monstreux : GSN Monstreux 7 may 1621, VG II 7.