Chanson de François Loriaux, Charleroi

1/
Je suis t’un garçon bien alvé
Ça s’voit sur ma philosomie
Mais j’ai la chite pour chanter
Surtout pad’vant les jon.nes fi-es
Car je cache z’à me marier
Faut bien qu’ça s’fèye un jour ou l’autre
Mais j’prends patience car j’veux trouver
‘n fille qui s’rait pas n’crousse dè taute

ref.
j’suis vraiment s’une choète occasion
je n’fais pas d’ma gueul’ pour vous l’dire
j’ai reçu t’une bonne inducation
et je ne suis pas de la p’tit bîre !

2/
A m’maugeo j’sus tout seû d’éfants
Tout me r’viendra, ça c’est nature
Mais d’l’héritance de mes parents
Croyez-moi je n’en ai pas cure
Car j’occupe un bel emploi
J’suis buralisse dans une fabrique
Je gangne quarant’-cinq francs par mois
Pau temps qui court, c’est magnifique !

3/
Nia des siens qui sont brichaudeurs
Ils fréquent’nt les mwéch’s compagnies,
Ils sont rouleurs, ils sont bîyteurs
Tout passe au bleu pour des biestries
Moi je spaurigne mon argent
Aussi dans mon porte-monelle,
J’ai toujours un chien d’saquants francs,
En mettant d’crèss’ ma p’tit’ dringuelle

4/
Quand j’suis invité un’ sadju
Comm’ je connais ma politesse
Pour ne pas passer pour un cu,
Je ne fais pas des crompès djesses
Je stieds mes pieds avant d’entrer
Car je n’suis pas de la bass’ classe
Je ne grazenn’ pas dedans mon nez
Je ne rach’ pas patavau les places

5/
Dans l’ménag’ je chipot’ voltî
Et quand je perds t’une journée
Avec maman je fais l’samedi
Ou je m’occupe de la buée
Souvent je rabroïwe les bas,
J’lave les bidons ou je fais bouillire
La caboulée de nos pourcha
J’vous dis ça, c’est pas pour du rire

6/
Dans l’jardin j’aime à travailler
Nous avons de belles ramonasses,
Des buloquiers, des cèringuiers
Des pertigonniers, dès spinasses
De timps aïeurs avec papa
Je sarkèle ou bien je fouille
Ou bien je mène le puria
N’croyez pas que je vous stich’ des couilles

7/
C’est bien astieu si je n’trouv’ pas
N’sakî pou me mettre en mènadje,
Je n’suis ni moudrél’ ni bourria
J’aim’ pas ceux qui s’fout’nt des ramages
Aussi, si je sais rencontrer
Une petit’ gent bien gentie,
Elle s’ra heureus’, je peux l’jurer
Tout l’temps de sa viquérîe.