J’ sus mau marié

Canchon comique par F. Vinck
Air : Les Bateliers de la Volga

Prumier couplet
Despus l’joue de m’mariage
Ej’ sus in rage
Sus m’blanc bounet
Je n’pale nié de s’langage
Ni d’ calaudâche
V’la ci m’sujet :

Refrègne
J’ai n’fèmme, ce s’t’enne vraie dresse
Jésus, Maria, quée pièce !
Quand à cint mètes, sus l’pavé, vos l’viyez,
Vo dites : lauvau s’té baro culbuté …
Mais à vo grande surprise
C’est m’fèmme qui vo ravise
Et in vous-même, malgré vous, vos pinsez
Ej plains l’malheureux qu’est si mau attelé

Deuxième couplet
Ee n’affaire que j’erdoute,
Cé d’daller in route
Avé m’monumint ;
Tout au long de m’quemègne,
C’est l’même refrègne
Pa tous les djeins :

Refrègne
Rawète ée pau quée pièce
Vaut mieux pourmener n’dresse
J’intinds qu’on dit in vétiant de m’costè :
Si c’est s’djambot, i n’peut mau d’l’erchanner !
Là-d’sus, ej prins l’avanche
Mè m’fèmme avé s’grosse panche,
Em crie : Tu s’t’honteux ou bè tu t’fous d’mi !
Ej sus r’couneu, là-d’sus tout l’monde in rit …

Troisième couplet
Dins l’lit, quand l’fait s’n’intrée,
Quand elle est plachée
Ej sus s’coité
Par nuit’, quand elle s’ertourne
Si elle quaie sus m’fourne,
J’sus rinterré !

Refrègne
Einfin, j’sus ée martyre
Personne ne d’vrot in rire
Malgré qu’on dit qu’l’homme est maite à s’maison
Bé mi, c’est m’fèmme qui porte les pantalons.
Ee joue, je m’mets in rage
Sur li comme ée sauvage :
Sans crié gare, su m’carpinte, elle s’a rué,
Quand j’m’ai r’levé, j’tos quatte doigts rap’tiché !

Quatrième couplet
Met’nant, avec franchise,
Faut que j’vos dise
Ses qualités :
Elle me rind des services
Malgré ses vices
Vl’là s’biau costé :

Refrègne
Elle a n’tiette sympathique
Elle a ée biau physique,
Et malgré qu’on rit de s’n’arrondissemint,
Ça m’garantit quand i fait du grand vint.
Si i fait caud, c’est l’contraire,
D’j’ai l’omb, avé s’derrière ;
El’ proverbe dit : i faut l’user comme on l’a,
Be malgré tout, mi j’in fais co du cas !

Chanson en dialecte montois, qui faisait partie du répertoire de Marcel Génique, papa de Michèle, épouse de Jules Meurs. J’ai gardé l’orthographe du texte imprimé, avec quelques changements pour la rendre plus directement compréhensible.

Ma femme est trop « épaisse »

1/ Depuis le jour de mon mariage,
Je suis en rage
Sur mon « blanc bonnet »
Je ne parle pas de son langage
Ni de cancans
Voilà ici de quoi il s’agit :

J’ai une femme, c’est une vraie armoire (buffet)
Jésus ! Marie ! Quelle pièce
Quand, à cent mètres, vous la voyez sur le pavé
Vous dites : là-bas c’est un tombereau culbuté
Mais à votre grade surprise
C’est ma femme qui vous regarde
Et en vous-mêmes, malgré vous, vous pensez
Je plains le malheureux qui est si mal attelé !

2/ Une affaire que je redoute
C’est de me mettre en route
Avec mon monument
Tout le long du chemin
C’est le même refrain
Chez tous les gens :

Regarde un peu quelle pièce !
Il vaut mieux promener un buffet
J’entends qu’on dit en regardant de mon côté
Si c’est son gamin, il ne peut mal de lui ressembler
Là-dessus, je prends de l’avance
Mais ma femme, avec sa grosse panse
Me crie : Tu es honteux, ou bien tu te moques de moi !
Et je suis reconnu, là-dessus, tout le monde en rit…

3/ Dans le lit quand elle fait son entrée
Quand elle est placée
Je suis écrasé
La nuit, quand elle se retourne
Si elle tombe sur ma (fourne)
Je suis enterré !

En fin, je suis un martyr
Personne ne devrait en rire
Malgré qu’on dit que l’homme est maître à sa maison
Eh bien moi, c’est ma femme qui porte les pantalons
Un jour, je me mets en rage
Sur elle, comme un sauvage :
Sans crier gare, elle s’est jetée sur ma charpente
Quand je me suis relevé, j’étais rapetissé de quatre doigts !

4/ Maintenant, avec franchise
Il faut que je vous dise
Ses qualités
Elle me rend des services
Malgré ses défauts
Voilà son beau coté :

Elle a une tête sympathique
Elle a un beau physique
Et malgré qu’on rie de son arrondissement
Cela me protège quand il fait du grand vent
S’il fait chaud, c’est le contraire
J’ai de l’ombre grâce à son derrière ;
Le proverbe dit : il faut l’user comme on l’a
Eh bien, malgré tout, moi j’en fais encore du cas.