ESTELLE MARTIN, 1925 – 2016.

EstelleMartin.jpg

En 1925, le 20 avril, dans une ferme de Bois-de-Nivelles, naquit une petite fille. Ses parents, Jules et Odile Piret, lui donnèrent le prénom d’Estelle, ce qui veut dire « étoile ». Estelle fut la seconde d’une fratrie de trois filles : Louisa, 1921, Estelle 1925 et Irène, 1928.

Dès son plus jeune âge, la petite Estelle apprit le sens du mot « travail » ! Il faut dire qu’avec ses parents et surtout sa maman Odile, il n’était pas question de rester à rien faire…

Lorsqu’elle fut en âge scolaire, Estelle fréquenta d’abord l’école du village à Bois-de-Nivelles.
En secondaire, elle fut pensionnaire à l’Institut du Sacré Cœur à Nivelles où elle apprit, entre autres, la cuisine et la couture, discipline qu’elle appréciait beaucoup et dans laquelle elle se montra particulièrement douée.

Avec les années, Estelle était devenue une belle jeune fille. Elle ne tarda pas à être remarquée par René, de dix ans son ainé. Avant de s’engager dans une relation sérieuse et durable, il lui posa une question très importante à ses yeux … et cela, Estelle me le rappelait souvent ; cette question, c’était : « est-ce que vous savez travailler ? » Réponse affirmative de l’intéressée ! Et c’est ainsi qu’Estelle quitta la ferme de ses parents pour venir dans la ferme de René à Lillois. C’était en 1945, Estelle avait 20 ans…

Un an plus tard, naissait un petit garçon, Marc, à qui, bien entendu, Estelle et René apprirent rapidement le sens du mot travail. Estelle fut une jeune maman. Elle fut également une jeune grand-mère. Elle avait 43 ans lorsque Marc et Adélaïde lui donnèrent sa première petite fille, Marie-Claire, et quatre ans plus tard Dominique. Pour ses petites filles qu’elle adorait, Estelle eut souvent l’occasion de mettre en pratique ses dons pour la couture : des salopettes pour Marie-Claire, des petites robes pour Dominique….

Et vingt ans plus tard, elle reprit son fil est ses aiguilles pour réparer les pantalons des gamins de Marie-Claire. Durant toute son existence, Estelle ne cessa d’aider ses proches.

Outre sa famille et son travail, Estelle aimait beaucoup son jardin. Jusqu’à la fin, quand le temps le permettait, elle s’y aventurait, avec deux cannes, au risque, parfois de « culbuter » selon son expression favorite.

La vie d’Estelle ne fut pas toujours rose… Lorsqu’elle était confrontée à de gros problèmes, elle demandait l’aide de Sainte Rita à qui elle vouait une grande dévotion. Je me souviens, il n’y a pas si longtemps, de son inquiétude lors de l’opération de Marc. Alors, à 89 ans, la petite Estelle n’a pas hésité à prendre un taxi pour aller jusqu’à Bruxelles à cette chapelle située près de la gare centrale pour brûler un cierge à Sainte Rita.

Ceux qui nous quittent continuent à vivre dans l’esprit de ceux qui restent … Tante Estelle, tu seras toujours présente dans notre cœur et dans notre esprit. Toi, que ta kiné surnommait « madame, il faut ! », puisse ton exemple nous aider à continuer notre chemin avec autant de courage que toi…

Christine Lechien