Généalogie de BOURGOGNE (de BOURGOIGNE)

Les Bâtards de la Maison de Bourgogne ont fait l’objet de plusieurs études, parmi lesquelles une, dont je me sers, qui a paru en 1955 dans l’Intermédiaire des Généalogistes n° 60, en hommage à Georges Dansaert. Ces enfants illégitimes sont si nombreux que, probablement, rares sont les familles belges qui ne descendent pas des ducs de Bourgogne par quelque quartier : on connaît seulement deux bâtards de Philippe le Hardy, et quatre, à peine, de Jean-Sans-Peur, mais l’un de ceux-ci, Jean, qui devint évêque de Cambrai, en eut dix-sept. C’est lui qui nous intéresse. Quant à Philippe-le-Bon, il eut trente-trois maîtresses, mais qui ne lui donnèrent que vingt-six enfants.

La bâtardise n’impliquait point la dépréciation sociale : une de Croij, Agnès, se laissa joyeusement "débaucher en un bal" par son souverain, et ses descendants en tirèrent orgueil. Ils furent investis de charges importantes ou simplement honorables. Nous les voyons traités avec égards et sollicitude jusqu’à la fin du règne des Archiducs Albert et Isabelle.

I – Philippe II le Hardi (1342-1404)

Quatrième fils du roi de France Jean II "le Bon" (dynastie des Valois) et de Bonne de Luxembourg. Né à Pontoise le 17 janvier 1342, décédé à Hal le 27 avril 1404, à l’âge de 63 ans, inhumé à la chartreuse de Champmol à Dijon. Duc de Bourgogne de 1363 à 1404. Sa conduite courageuse à la bataille de Poitiers (1356) lui valut son surnom de "Hardy" et l’apanage du duché de Bourgogne (1363), par lequel la deuxième maison capétienne de Bourgogne était fondée (une première lignée venait de s’éteindre avec Philippe 1er de Rouvre, 1349-1361).

Il épousa, le 19 juin 1369, Marguerite de Mâle, née le 13 avril 1350, fille de Louis, comte de Flandre, de Nevers, de Rethel et d’Artois (famille de Dampierre). Elle lui apporta donc la Flandre où il mit fin à la révolte des Gantois par la paix de Tournai (1385). Elle mourut à Arras le 21 mars 1405, à l’âge de 55 ans. Elle fut inhumée à Lille, en la collégiale Saint-Pierre, dans la chapelle de Notre-Dame de la Treille, où son père et sa mère, Marguerite de Brabant, reposaient depuis 1384.

A la mort de son frère Charles V de France (1380), Philippe le Hardy fut l’un des régents de Charles VI ; mais il fut écarté du pouvoir en 1388. En 1392, il revint au gouvernement où il s’opposa à Louis d’Orléans. Il protégea le sculpteur Claus Sluter (né à Haarlem vers 1350, mort à Dijon en 1406).

Ce prince "sage, froid et imaginatif, et qui sur ses besognes véoit au loin", comme dit le chroniqueur Froissard, avait atteint dans les Pays-Bas à des résultats inespérés. Il y laissait sa dynastie maîtresse de l’Artois, de la Flandre, du Brabant et du Limbourg, victorieuse de la maison de Luxembourg. Si l’habileté de Philippe fut certainement pour beaucoup dans ces rapides progrès, on ne peut se dissimuler toutefois que, joint à la faiblesse de l’Allemagne, l’appui qu’il trouva constamment auprès de Charles VI, son neveu, roi de France, l’aida singulièrement à les accomplir. En effet, il disposait à son gré des ressources de la couronne, était tout-puissant à Paris, profitant de la folie du roi pour s’emparer du gouvernement de la monarchie, fiançant le dauphin Louis à Marguerite de Bourgogne, fille de son fils Jean sans Peur, et faisant épouser Michelle de France à son petit-fils (1403). Il apparut aux princes belges comme le représentant et le chef incontesté de la maison de Valois. Pur Valois lui-même d’ailleurs, c’est la France qui demeura toujours son objectif et son champ d’action par excellence. Manifestement, il n’a pas cru qu’il jetait les fondements d’un Etat nouveau destiné à entrer plus tard en lutte avec sa propre patrie, et que son petit-fils s’établirait un jour en souverain à Bruxelles. Tout ce qu’il voulait, c’était d’assurer à ses descendants le premier rang en France. Il résidait presque continuellement aux bords de la Seine ou dans ses terres héréditaires de Bourgogne. (Cf. Henri Pirenne).

De Marguerite de Mâle, il eut :

  1. Jean dit "sans Peur", né à Dijon le 28 mai 1371, qui suit en II.
  2. Charles, né au palais ducal de Dijon en avril 1373, mort le 12 juillet 1373.
  3. Marguerite, née au château de Montbard le 16 octobre 1374, décédée en 1441. Elle épouse à Cambrai le 12 avril 1385 (même jour que son frère Jean) Guillaume VI de Bavière, comte de Hainaut, Hollande et Zélande (1365-1417), frère de Marguerite, épouse de Jean sans Peur.
  4. Louis, né au château de Rouvres en juillet 1377, mort le 10 janvier 1378.
  5. Catherine, née à Montbard en avril 1379, morte de 26 janvier 1426, mariée le 15 août 1393 à Léopold IV de Habsbourg, duc d’Autriche. Veuve en 1411, elle fut en butte à l’hostilité de son beau-frère, Frédéric d’Autriche bien décidé à la déposséder de ses biens et des terres alsaciennes. Son frère Jean sans Peur la fit revenir à la cour de Marguerite de Bavière en 1415 où elle resta jusqu’à sa mort.
  6. Bonne, née en juin 1380, morte le 10 septembre 1399.
  7. Antoine, né en 1384, comte de Rethel. Il épouse (contrat de mariage à Paris le 19 février 1393) Jeanne de Saint-Pol, fille de Waleran de Luxembourg, comte de Saint-Pol. Il devint par ce mariage duc de Brabant et de Limbourg ; en effet, Waleran de Luxembourg était apparenté à Wenceslas de Luxembourg, duc de Brabant, dont la duchesse Jeanne était la veuve (voir Bertrand Schnerb, p. 130-131) ; elle était la nièce de Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie et roi des Romains. Il épouse en secondes noces Elisabeth de Görlitz, ce qui lui donnait des doits sur le duché de Luxembourg. Tué à la bataille d’Azincourt le 25 octobre 1415. Dont :

    7.1 Jean, né vers 1403. Marié à La Haye le 10 mars 1418 à sa cousine Jacqueline de Bavière, fille de Guillaume VI de Hainaut (+ le 31 mai 1417) et de Marguerite de Bourgogne (fille de Philippe le Hardi) et comtesse héritière du comté de Hainaut (elle était veuve du dauphin Jean de France, fils de Charles VI, décédé le 4 avril 1417)

    7.2 Philippe, né vers 1404

  8. Marie, née en septembre 1386, morte le 6 octobre 1428, mariée en mai 1401 à Amédée VIII, comte puis duc de Savoie.
  9. Philippe, né au château de Villaines-en-Duesnois le 8 octobre 1389, mort le 25 octobre 1415 à la bataille d’Azincourt, devenu en 1404, par renonciation de ses frères Jean et Antoine, comte de Nevers et de Rethel. Il épousa à Soissons, en avril 1409, Isabelle de Coucy, comtesse de Soissons, fille d’Enguerrand VII de Coucy, mort en captivité après la bataille de Nicopolis, et d’Isabelle de Lorraine, sœur du duc Charles II.. Il épouse en secondes noces Bonne d’Artois. Dont il eut Jean de Bourgogne baptisé à Clamecy le 21 octobre 1415, comte d’Etampes et de Nevers.
  10. Charles, né à Dijon en décembre 1391, mort presque aussitôt.

II – Jean Sans Peur, duc de Bourgogne (1371-1419)

Fils aîné de Philippe II le Hardi et de Marguerite de Mâle, né à Dijon le 28 mai 1371, assassiné à Montereau le 10 septembre 1419. Inhumé à la chartreuse de Champmol à Dijon. Duc de Bourgogne de 1404 à 1419. Père de Philippe III "le Bon", qui lui succède comme duc de Bourgogne.

Petit homme à la tête massive et écrasée, sans finesse ni grâce, parlant avec difficulté, se présentant mal, négligé dans sa mise, ne risquant jamais de grosses sommes au jeu, mais doué d’un tempérament politique et positif et ne reculant devant rien pour arriver à ses fins. (Pirenne, p. 369). La puissance que lui a léguée son père est trop grande, ses intérêts débordent déjà trop largement hors des frontières du royaume pour qu’il puisse conserver vis-à-vis de la couronne de France les allures d’un vassal. Il choisit comme devise des mots flamands : "ik houd", "je tiens".

Lors de la démence de Charles VI, roi de France, il disputa le pouvoir à Louis d’Orléans et le fit assassiner (1407), provoquant ainsi la guerre civile (les Armagnacs contre les Bourguignons). Pour se défendre de son crime, le duc Jean fit faire par ses conseillers un apologue du tyrannicide.

Il doit son surnom de « sans Peur » aux ambassadeurs anglais qui se trouvaient à Paris lorsqu’on y apporta la nouvelle de sa victoire à l’issue de la Bataille de Liège (Othée) le 23 septembre 1408. Les liégeois s’étaient révoltés contre leur Prince évêque Jean de Bavière, beau-frère de Jean sans Peur. Ce dernier vint à son secours et prit la tête de l’armée qui se constitua pour une expédition punitive. (Bertrand Schnerb, p. 277).

Chef des Bourguignons, soutenu par l’université et la bourgeoisie, il ne réussit pas à canaliser le mouvement des "Cabochiens" (de Simon Caboche, ancien écorcheur de la Boucherie de Paris, qui dirigea la sanglante révolution, tolérée par Jean sans Peur. Ils prirent la Bastille, mais furent finalement exterminés par les Armagnacs). Il dut quitter Paris en 1413. Il s’allia aux Anglais, puis se réconcilia avec le dauphin, futur Charles VII, mais fut assassiné le 10 septembre 1419 au pont de Montereau par un partisan du dauphin, Tanguy du Châtel. (cf. Dictionnaire Robert).

Il épouse à Cambrai le 12 avril 1385 Marguerite de Bavière, fille d’Albert, comtesse de Hainaut, de Hollande et de Zélande. Le même jour, sa sœur Marguerite épouse Guillaume de Bavière, frère de Marguerite.
Marguerite de Bavière est morte à Dijon le 24 janvier 1424.
Dont :

  1. Marguerite, née au palais ducal de Dijon l’été 1393, morte le 2 février 1441 (ou 1442 selon Bertrand Schnerb) ; fiancée en janvier 1396 à Charles, dauphin de France, fils de Charles VI roi de France (ce dernier, frère de Philippe le Hardi), né en février 1392 et décédé en 1401 ; fiancée à nouveau le 5 mai 1403, et mariée le 31 août 1404 au dauphin Louis de France, duc de Guyenne (+ le 18 décembre 1415), second fils de Charles VI, roi de France, décédé le 18 décembre 1415 à l’âge de 18 ans ; remariée le 10 octobre 1423, à Arthur de Bretagne, comte de Richemont, qui devint duc de Bretagne, connétable de France.
  2. Marie, née au palais ducal de Dijon en décembre 1394, morte le 30 octobre 1463, mariée le 12 juillet 1406 à Adolphe IV de La Marck, comte de Clèves.
  3. Philippe le Bon, né à Dijon le 30 juin 1396, mort à Bruges le 15 juin 1467. Il épousa le 14 février 1405 Michelle de France, fille de Charles VI et Isabeau de Bavière. Michelle vivait à la cour de Flandre avec sa belle-mère Marguerite de Bavière.
  4. Catherine, née sans doute à Paris à la fin de 1400, morte à Gand ; mariée d’octobre 1407 à novembre 1413 au fils aîné de Louis II, duc d’Anjou, comte de Guise. Louis d’Anjou ayant choisi le camp des Armagnac, il décida de renvoyer son épouse, le mariage n’ayant pas été consommé, en 1413 ; promise à un prince de la maison de Lancastre avant de mourir en 1414.
  5. Jeanne, née entre 1401 et 1403, qui « épouse » en juillet 1406 Olivier de Blois, comte de Penthièvre. Décédée en septembre 1412 lors d’une épidémie.
  6. Isabelle, née entre 1401 et 1403, décédée en septembre 1412 lors d’une épidémie, comme sa sœur.
  7. Anne, née en 1404, morte le 14 novembre 1432. Mariée le 13 avril 1423 à Jean de Lancastre (Plantagenet), duc de Bedford, frère du roi Henri V et régent du royaume de France en 1423.
  8. Agnès, née à Gand, au palais comtal ten Walle, baptisée le 21 décembre 1407, morte le 1er décembre 1476. Mariée le 5 août 1425 à Charles Ier comte de Clermont, puis duc de Bourbon.

Jean sans Peur "débaucha", lors d’un bal, Agnès de CROIJ, grande maîtresse de la maison d’Isabelle de Portugal (épouse de Philippe le Bon et duchesse de Bourgogne). Agnès est fille de Jean, sire de Croij et d’Araines, baron de Renty et de Seneghem, chevalier, conseiller et chambellan de Philippe le Hardy et Jean Sans Peur, gouverneur du comté d’Artois, chambellan du roi et grand-bouteiller de France, tué à la bataille d’Azincourt; et de Marguerite de Craon, dame de Tours-sur-Marne, fille de Jean de Craon, seigneur de Dommart, de Bernardville en Ponthieu et de Montsoreau, et de Marie de Châtillon, héritière du vidamé de Laon et de la seigneurie de Clarcy. Sans avoir jamais été mariée, Agnès de Croij laissa un enfant, né du duc Jean :

  1. Jean de Bourgogne, qui suit III.

De Marguerite van BORSSELEN, décédée en 1420, issue d’une des plus puissantes familles du comté de Zélande, le duc laissa encore 3 bâtards :

  1. Guy, bâtard de BOURGOGNE, décédé à Calais en 1436, qui épouse Jeanne de BAVIERE, fille bâtarde de Albert (Aubert) de Bavière, comte de Hollande, dont : Philippe. Guy fit une carrière d’homme de guerre.
  2. Antoine de Bourgogne, chevalier de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
  3. Philippotte, qui épouse le 30-7-1429 Antoine de ROCHEBARON, baron de Berzey le Châtel, en Mâconnais, écuyer tranchant de Philippe-le-Bon, fils de Maché et d’Alix de Roussillon.

III – Jean de Bourgogne

Fils de Jean sans Peur et Agnès de Croij, demi-frère de Philippe le Bon. Né à Dijon en 1404. Légitimé de BOURGOGNE, Prévôt de Bruges, Prévôt de Saint-Pierre à Lille, évêque de Cambrai depuis le 11-5-1439, Archevêque de Trèves le 24-1-1446, décédé à Malines le 27-5-1480, laissant dix-sept bâtards. Il fit célébrer à Cambrai une messe servie par ses trente-six fils et petits-fils illégitimes.

C’est à lui qu’échut l’honneur de tenir sur les fonts baptismaux Marie de Bourgogne, la dernière héritière légitime de la race. Dans le Chœur de l’église des Saints Michel et Gudule se trouvait son épitaphe : Insigni Ecclesiae Cameracensi Joannes de Burgundia annis quadraginta uno mansuete ac benigne praefuit, Cujus Corpus hic jacet guerris, inter Regem Francorum et duos duces Burgundiae, tum admodum vigentibus; Cor vero in choro Cameracensi honorifice tumulatur. Qui obiit anno Domini M. CCCCLXXX Aprilis die XXVII.
Son corps fut vraisemblablement déposé dans le caveau des Ducs de Brabant, tandis que son cœur, comme le dit l’inscription funéraire, fut enseveli dans la cathédrale de Cambrai. Son portrait figure au Recueil d’Arras.

Etant étudiant à l’Université de Louvain, il avait épousé clandestinement Marguerite, légitimée ABSOLONS, fille de Henri Absolons et de Marguerite Lombaerts, maîtresse de l’hôpital de Notre-Dame à Vilvorde, dont on trouve le portrait dans le Recueil d’Arras. Dont :

  1. Jean de Bourgogne, qui suit IV.
  2. Elisabeth de Bourgogne, épouse d’Antoine THOENIS, chevalier. Etait veuve en 1482.

On lui connaît en outre sept maîtresses…

 

Crayon généalogique de Croij

I – Guillaume de Croij

Seigneur de Croij et d’Airaines. C’était un seigneur picard de second rang, mais qui avait fait un beau mariage en épousant, en 1354, Isabelle, dame de Renty, héritière d’une grande famille artésienne. Dont :

  1. Jean

II – Jean de Croij

Tué à la bataille d’Azincourt le 25 octobre 1415, en même temps que son fils homonyme.
Seigneur de Croij, d’Airaines, de Renty, de Seninghem et de Sempy. Il épouse en 1384 Marguerite de Craon, fille de Jean de Craon, seigneur de Domart-en-Ponthieu et de Marie de Châtillon.
En 1398, il devint chambellan de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, puis conseiller. Il devint un des proches conseillers de Jean sans Peur. Voir à ce sujet son implication plus que probable dans l’assassinat de Louis d’Orléans, et le récit de sa capture par des hommes de ce prince, dans Bertrand Schnerb, p. 220-221.

Sur une branche de la famille de Craon, voir également Bertrand Schnerb pages 226-229. Marguerite de Craon est une cousine germaine d’Antoine (décédé à Azincourt le 25 octobre 1415), fils de Pierre de Craon, Seigneur de Beauverger..

De Jean de Croij et Marguerite de Craon :

  1. Jean. Il devint le 23 mai 1405 écuyer échanson de Philippe, comte de Charolais (le futur Philippe le Bon). Tué à la bataille d’Azincourt le 25 octobre 1415.
  2. Agnès, maîtresse de Jean sans Peur, dont Jean, bâtard de Bourgogne, né à Dijon en 1404.
  3. Antoine, qui épouse Jeanne de Roubaix, fille de Jean, seigneur de Roubaix.
  4. Jeanne, épouse de Philippe de Hornes. Leur arrière-petite-fille Jeanne épousera notre ancêtre Jean de Bourgogne, fils de Jean, bâtard de Jean sans Peur.

IV – Jean, alias Philippe, de Bourgogne

Jean, alias Philippe, légitimé de BOURGOGNE, chevalier, seigneur de Herlaer depuis le 24 novembre 1459 (relief du 10 octobre 1500), seigneur d’Amerval et de Monstrecourt. Fils de Marguerite Absolons. Il fit son testament le 24-12-1506 à Vilvorde où se voit encore son monument funéraire. Les Bourgogne-Amerval portaient : écartelé aux 1 et 4 d’azur au semis de fleurs de lys d’or, à la bordure componée d’argent et de gueules, qui est Bourgogne moderne; aux 2 et 3 bandé d’or et d’azur de six pièces, à la bordure de gueules, qui est Bourgogne ancien; à l’écusson d’or au lion de sable, armé et lampassé de gueules, en cœur sur le tout, à une plaine d’or en pointe de l’écu.

Il épouse à Bruxelles en 1450 Jeanne de HORNES, fille bâtarde de Guillaume, alias Philippe, légitimé de Hornes et de Hélène Gilloen; fille de Josse Gilloen, écuyer et de Anne van de Walle, fille de Georges van de Walle, Grand Bailli d’Ypres et de Marguerite S’Rycken. Guillaume, légitimé de Hornes était fils d’Antoine de Hornes et petit-fils de Philippe de Hornes (1423-1488) seigneur de Gaesbeek, Beaucignies, etc., et de Jeanne de Lannoy, sa première épouse, fille de Jean I, seigneur de Lannoy, de Lys et de Maingoval et de Jeanne de Croij, fille de Jean de Croij, sire d’Araines et de Renty, Conseiller et Chambellan de Philippe le Hardy et de Jean-Sans-Peur, Grand Bouteiller de France en 1411, gouverneur des comtés d’Artois et de Boulogne, tué en 1415 à Azincourt, et de Marie de Craon, fille de Jean, dit le Jeune, seigneur de Dommart, de Clarcy, de Bernardville et de Montsoreau (+ 1400), vidame de Laon, et de Marie de Châtillon.

Il laissa :

  1. Philippe de Bourgoigne, né à Vilvorde en 1445, participa à la bataille de Nancy, seigneur de Herlaer sous Vilvorde, par relief du 3-12-1508. Il épouse Barbe van den EEDE, dont : Corneille, décédé sans alliance.
  2. Corneille, à qui son père laissa les deux tiers de son héritage, le reste revenant à Godefroid et à Charles de Bourgogne (relief du 23 juin 1533).
  3. Marguerite, X 6-9-1490 Jacques de JAUCHE de MASTAING, chevalier, seigneur de Geet, Lierde, Hérimès, fils de Jean, seigneur D’Assche, à qui elle ne donna que des filles.
  4. Charles, seigneur de Herlaer, grand-fauconnier du Roi d’Espagne, prévôt général des Pays-Bas, Chef mayeur de Vilvorde du 25-2-1522 au 2-3-1528. Acheta le Nedermolen le 27-10-1515. Décédé à Vilvorde en 1535. Epouse Catherine van AESLST, décédée en 1533, fille de Thierry van Aelst. On voit encore leur dalle funéraire sur un des murs du transept de l’église de Vilvorde.
  5. Martin, décédé à Vilvorde le 25 juin 1529, ainsi que l’atteste l’inscription funéraire qui jadis se trouvait dans l’église de Vilvorde : Hier liet begraven Martinus van Herlaer die sterft A° 1529 den 25 dagh van junius.
  6. Godefroid, né à Gand 1452, qui suit en V.

 

Jean de Croij et Marie de Craon
Agnès de Croij et Jean-Sans-Peur Jeanne de Croij et Philippe de Hornes
Jean de Bourgogne et Marguerite Absolons Antoine de Hornes
Guillaume de Hornes et Hélène Gillioen
Jean de Bourgogne et Jeanne de Hornes

V – Godefroid de Bourgogne

Seigneur d’Amerval et de Monstrecourt par relief du 7 avril 1536, pair du Cambraisis. Il épouse Jeanne de POIX, fille de Jean (ou Pierre) seigneur de Séchelles (alias Saneilles) et de Clairy et de Jeanne-Antoinette de Belloy, dame de Montigny-le-Romain.

Dont :

  1. Charles, abbé de Cantimpré en Artois
  2. Philippe, dit Josse, seigneur d’Amerval, Berchem et Saint-Laurent. Il épouse Marguerite d’ENGHIEN, fille d’Hercules d’Enghien, seigneur de Kestergat, et de Dorothée de Roovere. Il convola en secondes noces avec Marie de CAMBRAI, dite BAULDET, dame de Cartegnies, décédée en 1587. Dont descendance…
  3. Catherine, alias Philippe, dame de Monstrecourt. Epouse en premières noces Pierre de HERAUGIERES, seigneur de de Villers et de Metz-en-Couture. En secondes noces : Charles-Claude de CHATILLON, seigneur de Berry. En troisièmes noces : Charles-Jean de FONTAINES, seigneur de ce lieu, de Tourbiches en Denain, prévôt de Cambrai.
  4. Antoinette, chanoinesse de Denain
  5. Marie, chanoinesse à Moustier, vivait encore en 1601. Elle épouse le 18-6-1539 Jérôme de HAYNIN, chevalier, seigneur du Cornet et de Frémicourt, Prévôt de Cambrai, tué aux armées le 15-6-1565, fils de Jean et de Jacqueline Ansel. Elle se remaria avec Antoine de Gouy. Tous les deux sont inhumés à la Madeleine de Cambrai. Ancêtre des Cleenewerck de Crayencour (dont Marguerite Yourcenar).

Godefroid eut en outre pour maîtresse Jeanne de CRECY, dont :

  1. Gédéon, né en 1490, qui suit VI

VI – Gédéon de Bourgogne

Fils bâtard de Godefroid de Bourgoigne et de Jeanne de Crécy, chevalier. Il épouse Jeanne de MEYERE ou SMEYERS. Armoiries : de Bourgogne ducal brisé d’un chef et d’une champagne d’or. Cimier : une fleur de lis d’or.

Dont :

  1. Simon, qui suit en VII
  2. Philippe, prêtre
  3. Adrien, mort jeune
  4. Anne, vivante en avril 1566.
    Épouse 1° : Anthonis OVERDATS;
    Épouse 2° : Anthonis de CLERCQ

VII – Simon de Bourgogne (Simoen de Bourgoigne)

Licencié ès lois, seigneur de Penderblocq à Marcq-lez-Enghien, échevin de Grammont, puis d’Enghien, décédé à Grammont le 31-3-1598. Il épouse Jacqueline ROUSSEAU, fille de Jean (?), Trésorier du duc de Clèves ; décédée le 2-12-1606. Dont il eut trois enfants :

  1. Jacques, décédé le 11-10-1617, échevin d’Enghien. Il épouse Jeanne CARLIER.
  2. Simon-Nicolas, Receveur général d’Enghien, Echevin d’Enghien, décédé le 27-9-1621 à Enghien. Il épouse Anne ROBIN décédée le 21-11-1623.
  3. Jeanne, qui épouse avant 1586 Jean PAPELEU, échevin, mayeur, bourgmestre de Marcq. Ancêtre le la famille MEURS.

 

Jean-François