J’ai bien connu ma grand-mère, Marie Mainil. J’avais 18 ans quand elle est décédée le 13 juillet 1965, et elle a toujours vécu avec nous à la ferme d’Obaix. Parmi mes plus lointains souvenirs, je trouve en bonne place les promenades à travers le village et les campagnes, un panier au bras. Nous allions faire la cueillette de thym sauvage ou de mûres dans les chemins creux. Assez curieusement, dans mon imaginaire, je nous vois de dos, elle imposante, dans sa robe noire, et moi lui donnant la main, allant d’un pas calme et serein, vers les lieux de nos récoltes.



Elle était la marraine de Paul, et nous l’appelions tous « marraine », comme nous disions d’ailleurs « marraine » à notre autre grand-mère Julia Tamigneaux. Et les visiteurs, du coup, l’appelaient aussi « marraine ».



Je ne sais plus si nous parlions beaucoup. Plus tard, oui, quand j’allais la visiter dans sa chambre. Je sais qu’elle me racontait beaucoup de choses, et que j’écoutais. Mais bien des souvenirs se sont évanouis. Elle parlait beaucoup de son Fayt, ça c’est sûr, et aussi des épisodes de la guerre. Mais pour moi, c’étaient des réalités étrangères à ce que je connaissais, et je n’en ai pas retenu grand chose. Dommage. Aujourd’hui, je me dis que je l’aurais interrogée. Par exemple, sur mon grand-père Jules Meurs, dont je ne sais finalement pas grand chose…




Elle est née à Fayt-lez-Manage (on disait encore Fayt-lez-Seneffe), le 18 octobre 1884, fille de Théodore Mainil et de Joséphine Neuwels. Elle venait après son frère aîné, François, né le 10 mars 1883.



Le frère et la sœur avaient des caractères bien contrastés. Autant François était espiègle, fantasque et sans gène, autant Marie était posée et sérieuse. Il était insouciant, elle était prévoyante ; il était dépensier, elle était épargnante, et elle devait cacher son argent de poche, sinon, il le lui chipait. Mais Marie finissait presque toujours par céder à ce grand frère qui aimait s’amuser, et pour qui elle avait peut-être trop d’indulgence : quand il avait fait des bêtises, elle acceptait de payer pour lui.



Elle a fait sa première communion à Fayt le 12 mars 1896. Elle a toujours conservé plusieurs souvenirs, images sulpiciennes comme on en faisait à l’époque.



Quelques années plus tard, on la voit sur deux photos sépia, posant avec sa cousine Léonie Mainil. Sur l’une, elles portent des grandes cruches en métal émaillé blanc. Sur l’autre, elles posent derrière une petite charrette tirée par un joli petit âne gris au ventre argenté. Elles allaient vendre le lait et le beurre de porte en porte, les cruches et les paniers étaient posés sur les sièges de la charrette. J’imagine qu’elles pouvaient de temps en temps y monter pour se faire tirer.



La cousine Léonie est petite, trapue, boulote. Marie était grande, élancée, et avait un squelette solide. Quand je l’ai connue, elle était imposante, avec des hanches larges, le dos très cambré, le buste redressé (1). Marie-Rose Sersté, une voisine d’enfance, témoigne aussi de l’impression qu’elle faisait quand elle est arrivée au village d’Obaix : grande dame, distinguée, digne.



La famille Mainil vivait dans une petite fermette entourée de quelques hectares dans un coin de campagne à moins de cinq minutes à pieds de la place et de l’église de Fayt. Nous y allions les jours de Toussaint, après la visite au cimetière, dans les années cinquante, pour saluer les fermiers qui louaient la ferme (2). Le chemin de Bellecourt était encore en cendrées entre les haies. Derrière la ferme, des pâtures plantées de vergers, quelques vaches. Le papa, Théodore, allait louer ses bras « chez Meurs », à la cense du Dî (3), à quelques 500 mètres de là, sur la commune de Bellecourt. C’est ainsi que Marie a connu Jules Meurs. Celui-ci, né en 1773 (il avait presque 10 ans de plus qu’elle) était déjà âgé et ne pensait plus à se marier. Il était resté à la ferme pour aider sa mère à élever ses deux plus jeunes sœurs Jeanne et Marie. Marie Mainil approchait de ses 30 ans lorsqu’elle l’a épousé en avril 1914, et elle est allée habiter à la ferme de Bellecourt, à la veille de la guerre. Le jour de son mariage, son fantaisiste de frère a quitté la noce pour aller avec son patron chercher des pigeons à Anvers.



La mort de François Mainil



Son fils aîné, Paul, est né dans cette ferme de Bellecourt en 1915. Malgré les réflexions de son frère François qui, depuis le front, écrivait à sa sœur que ce n’était pas une époque pour avoir des enfants…



Le second a suivi, après la guerre : François est né en 1919, après une grossesse difficile. Il n’était pas attendu, selon ses propres dires. Pendant tout le temps de cette grossesse, Marie était d’abord sans nouvelles de son frère François ; on disait qu’il était mort, mais la famille ne voulait pas le croire. Puis la nouvelle est finalement arrivée : il avait été tué lors d’une des dernières offensives en Flandre, en septembre 1918. Peu avant la naissance de son fils François, elle fera le voyage avec son papa Théodore pour aller récupérer la malle de son frère restée à Soulaines, dans l’Aube, chez des amis. La correspondance de ceux-ci (4) laisse entendre qu’ils n’ont pas voulu rester un peu de temps, mais sont repartis de suite, et qu’elle a été fort incommodée durant tout le voyage. Il est évident que le prénom de François donné à papa lui vient de ce frère adoré.



Ce drame la marquera jusqu’à la fin de sa vie. Elle a conservé soigneusement et cultivé les souvenirs de son frère : correspondance, photos, diplômes et médailles honorifiques qu’elle regardait et manipulait souvent. À la fin de sa vie, après ses thromboses répétées, qui l’ont conduite à la paralysie momentanée, puis à la cécité et à la perte de sa raison, elle criait sans arrêt « François ! François ! ». Ce n’était pas son fils mais son frère qu’elle appelait.



Le repli sur la fermette de Fayt



Le 1er avril 1921, Jules et Marie quittent la ferme de Bellecourt pour s’installer dans la fermette paternelle de Fayt. La maman, Joséphine Neuwels, était de santé fragile depuis longtemps. La mort de son fils chéri François l’a fait mourir de chagrin. Elle est décédée le 21 septembre 1921, quelques mois seulement après que sa fille soit revenue vivre avec elle. Marie s’est beaucoup occupée de son papa, Théodore, décédé le 23 janvier 1927, et aussi de sa belle-mère, Désirée Meurs, décédée le 18 mai 1927.



Ce sont des années obscures, d’une vie modeste et bien réglée. Mon grand-père, Jules Meurs, pensait vivre de ses rentes, mais il a tout perdu lors du crash économique de 1929 (5). La famille a vécu sur une petite exploitation d’environ 14 hectares de prairies et de vergers, avec un ou deux chevaux, quelques vaches. Ils pensaient que leurs fils quitteraient l’agriculture pour devenir instituteurs ou quelque chose de semblable. Quand Paul a voulu faire le fermier et qu’il est allé à l’école d’agriculture du Collège Saint-Eloi à Leuze, c’est chez un cousin, René Leclerc, qui occupait la grosse ferme de la Baume à La Louvière, qu’il est allé apprendre le métier (6). François, lui, a entrepris des « modernes » au Collège Saint Joseph de La Louvière, où il a fait ses « moyennes ».



Paul prenait fort au sérieux son engagement dans la JAP de Seneffe, dont il fut président. François prenait la vie du bon côté, plutôt insouciant, allant au bal à vélo avec des amis (7), le samedi, rentrant au milieu de la nuit, et dévorant avec ses copains le rôti préparé par sa maman pour le dîner du dimanche !



Le déménagement à Obaix



En 1937, Jules Meurs signe le bail pour la ferme d’Obaix, qu’il destinait à son fils Paul. L’occupation de la ferme devait commencer en 1939, lorsque celui-ci aurait terminé son service militaire. C’était compter sans la guerre : lorsque le déménagement se fit, en septembre, Paul avait été rappelé, devant les menaces d’Hitler, et à ce moment-là, François accomplissait son service militaire. Jules et Marie se trouvaient donc seuls à entreprendre une grosse ferme. Un domestique de Fayt, fidèle, les avait suivis, Emile Masuy.



La ferme était en très mauvais état : les occupants sachant qu’ils devaient la quitter, avaient négligé l’entretien des bâtiments et des terres (8) La grange aurait normalement du être remplie de paille : on avait mis un fond de fagots, recouverts de paille. Les terres n’avaient plus reçu de fumier et d’engrais au cours des dernières années. Durant les premiers mois, ils ont du cohabiter avec les anciens locataires qui achevaient leur bail. Ce fut une période pénible. Depuis longtemps, la santé de Jules le faisait souffrir, il était démoralisé, se négligeait. Deux mois après le déménagement, il est décédé.



Marie est restée seule à faire face. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle avait du cran et qu’elle savait tenir tête. Elle a pu compter sur des amis pour faire les travaux d’entretien nécessaires à la maison et à la ferme, et pour emprunter afin d’acheter le matériel agricole indispensable (9) À l’occasion de son décès, en 1965, le cousin Pierre Piette écrit : « En tout cas, nous conserverons de cousine Marie un excellent souvenir, entre autres celui d’une femme de tête, lucide, sachant mener sa barque et ne perdant pas ses moyens aux moments les plus difficiles ».



Auguste wezel



Elle a eu de l’aide également d’Auguste Wezel, originaire de Baulers, peintre en bâtiments, qui allait déjà travailler chez les Mainil au Fayt. Il était même parfois accompagné du peintre Georges Aglave, qui se fera appeler plus tard Aglane quand il atteindra une certaine notoriété, mais qui à l’époque tirait le diable par la queue (10).



Auguste a travaillé durant des années à remettre le corps de logis en état. Quand Jules Meurs et Marie Mainil sont arrivés à la ferme d’Obaix, la maison était dans un état lamentable. Les locataires précédents étaient si négligents et il faisait si sale et humide partout que la ferme avait un surnom chez les gens du village. Ils disaient : « èle cinse d’èle mine dè plomb » ! (la ferme de la mine de plomb). Il y avait, entre les chambranles des portes et les murs, des fentes d’environ un centimètre et demi. Patiemment, notre peintre a colmaté les fissures en fabriquant du papier mâché avec des dizaines de gazettes, comme on faisait alors avec les moyens du bord.



Auguste Wesel et Grand-Mère Mainil aimaient beaucoup s’entretenir, des heures de long, le soir, de tout et de rien, chacun dans un fauteuil, de chaque côté du poêle de Louvain. Il leur arrivait notamment de discuter politique, et alors, les conversations étaient fort animées, car leurs opinions différaient ; Marie ponctuait ses propos en frappant avec le tisonnier dans le bac à charbon ou sur la buse du poêle. Auguste était plutôt situé « à gauche » : il était de la classe ouvrière. Notre Grand-Mère avait des idées de droite. Elle a eu, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, cela n’a rien d’exceptionnel, des sympathies pour le parti rexiste, qui se présentait comme le parti des catholiques, jusqu’à ce que le cardinal Van Roey écrive une lettre qui ouvrit les yeux de beaucoup.



Malgré ces divergences d’opinion, Auguste était « le chouchou » de notre grand-mère, et nous devions faire très attention à ne pas le déranger, ne pas crier autour de lui, ne pas être impolis à son égard ! Durant la guerre, Auguste stoppait ses travaux de peinture et de plafonnage et allait traire les vaches avec notre Grand-mère. L’opération se faisait encore à la main. A cette époque, il avait fabriqué des cachettes pour l’argent, dans la cheminée de la chambre de Grand-mère, dans le pavement au fond d’un placard de la salle à manger, et dans la corniche d’une double porte en chêne.



Durant la guerre



Le décès de son mari, ses deux fils mobilisés, puis son fils aîné prisonnier en Allemagne, ont été des épreuves lourdes. Les archives conservent des brouillons de lettres où elle écrit au Notaire Denis et à d’autres pour que son fils Paul puisse être dispensé du rappel, mais en vain. Quand il sera prisonnier, elle essaiera de le faire libérer en raison de ses ascendances flamandes (les flamands étaient libérés), mais là, elle ne se souvient pas vraiment de son grand-père, qu’elle appelle François au lieu de Louis Neuwels.



Au moment de l’évacuation, elle a d’abord beaucoup hésité à quitter la ferme et prendre place dans le flot des fuyards, avant de se laisser convaincre. Elle n’est pas allée bien loin : lorsque les chariots sont arrivés au canal, à Godarville, le pont avait déjà été détruit, et elle est rentrée aussitôt. Mais la ferme avait déjà été pillée en partie.



Pendant l’hiver 42-43, des voleurs sont venus à la maison et sont entrés avec la complicité d’un voisin qui lui avait « tenu la jambe » longtemps. Elle a été ligotée sur une chaise et giflée, tandis que la cousine Joséphine était ligotée, bâillonnée et jetée sur un lit. Papa était parti à Baulers voir maman, à vélo. Les voleurs étaient au courant, ils savaient qu’on avait vendu des bêtes, et ils réclamaient l’argent, mais elle n’a jamais voulu dire où il était caché, elle répondait invariablement : « L’argent, il est à la banque ! ». Finalement, les voleurs sont partis avec les pains et le beurre ; on a retrouvé les « tèrins » (grands pots en terre cuite dans lequel on mettait le beurre à conserver)plus tard dans les champs. Elle a toujours dit qu’il s’agissait de l’Armée Blanche, et qu’elle savait qui ils étaient.



Cet épisode l’a marquée, parce qu’elle le racontait souvent. D’ailleurs, à partir de ce moment, elle n’a plus voulu rester seule le soir, et c’est ainsi que papa et maman se sont mariés plus tôt que prévu en avril 1943 ; jusque là, papa ne voulait pas se marier avant son frère…



Les travaux du ménage et de la ferme



J’ai connu ma grand-mère encore active. Avec son tablier bleu foncé à fines lignes quadrillées rouges qu’elle passait autour du cou et nouait derrière son dos, elle s’affairait à la cuisine, à des vaisselles interminables dans l’évier en pierre, au coin de la cuisine, avec la grosse pompe qui tirait l’eau du puits. A la cave, elle pesait le beurre et faisait les paquets qu’elle posait sur le « télî » (Sorte de banquette sur laquelle on mettait les « téles », terrines en grès ou en terre cuite contenant la crème fraîche pour faire le beurre ; en dessous, il y avait les « caveaux », compartiments voûtés destinés à accueillir les bouteilles de vin). L’été, elle cuisait les confitures dans une casserole en cuivre. Assise dans son fauteuil en dessous du baromètre, elle plaçait entre ses genoux le moulin à café et tournait la manivelle. Quand elle avait terminé, elle le posait sur le coin de la cheminée, vidait le petit tiroir dans un sac posé en suspension sur une grande cruche en émail blanc, et elle versait l’eau bouillante sur le café moulu et la chicorée.



Chaque samedi, entre quatre et cinq heures, elle frottait ses cuivres au Sidol : les bougeoirs et le crucifix de la cheminée, une petite bouilloire à thé qui ne servait plus que de garniture, posé sur le meuble à tiroirs, les espagnolettes… Pendant qu’elle faisait ce travail, le grand Télesphore Hiernaux, qu’on appelait Télès, arrivait à vélo, coiffé de sa casquette, avec sa cruche pour chercher le lait. Ils faisaient la conversation, chacun à un bout de la table. Cela durait une demi heure. A une époque, elle cirait aussi les chaussures pour le dimanche. Mais rapidement, cette tâche nous échut. Télès m’a montré un jour comment passer la brosse légèrement, sans appuyer, pour faire reluire : il avait fait son service militaire, lui !



Si papa et oncle Paul aimaient les chiens (au point de dormir avec eux dans leur lit), elle aimait les chats. Je me souviens notamment d’un gros « marou » qui s’étendait de tout son long comme un pacha sous le poêle de Louvain. Gare si nous osions le taquiner. D’ailleurs, il ne se laissait pas prendre ou caresser, sauf par elle.



Torréfier le café



Mais son travail le plus typique, c’était la torréfaction du café. Je ne sais à quel rythme, toutes les trois semaines ou tous les mois, elle procédait à l’opération sacrée dans son antre, le fournil. Nous achetions le café vert, en vrac, à la « Maison du Café », rue de Namur à Nivelles. Un mélange d’Arabica, de Maragogype et peut-être d’une autre variété dont j’ai perdu le souvenir. Elle s’installait pour l’après-midi, avec le tambour posé sur un poêle bas, un « crapaud ». On introduisait le café par une petite porte à glissière que l’on refermait soigneusement avec un petit verrou. Alors, elle tournait lentement, régulièrement. L’odeur se répandait d’abord dans le fournil, avant de se propager dans toute la maison en passant par le long corridor.



Comment savait-elle que le café était cuit et qu’il était temps d’arrêter de tourner, je ne le sais, une question d’odorat sans doute, et des années d’expérience. Elle versait alors les grains noirs et huileux sur de grands papiers bruns posés par terre tout autour d’elle pour laisser refroidir, et recommençait une autre cuisson. Quand elle avait terminé, il y avait du café bien brun partout. Lorsqu’il était refroidi, elle collectait tout dans un grand sac de jute et elle repliait les papiers bruns qui gardaient des traces grasses. Je garde de ces séances de torréfaction un souvenir mythique.



Le jardin des fleurs



Elle aimait beaucoup s’occuper des fleurs au jardin. Il y avait son parterre, à droite de l’entrée ; nous ne pouvions pas y toucher. Avec, au centre, ses fleurs favorites, des reines-marguerites pompons, les unes bleu foncé avec une pointe de rouge, et les autres, sa couleur préférée, rose presque fuchsia. Il y avait une bordure de petites violettes avec des feuilles argentées, des désespoirs du peintre, un coin de lobélias et des espèces de freesias à petites fleurs jaunes liserées d’orange. Le printemps commençait avec les tulipes. Je me souviens d’une variété de belles tulipes noires, comme je n’en ai plus jamais vu depuis. Ensuite, elle repiquait des salvias rouges, des pâquerettes blanches avec le dessous des pétales rouge, des œillets d’Inde jaunes tachés de brun, des ageratums mauves, des cosmos avec leur feuillage fin, un massif de gypsophiles. Mais surtout, défense de cueillir les reines marguerites ! La tentation était d’autant plus forte.



Plus loin dans le jardin, au bord du sentier qui longeait la clôture du petit verger – nous disions « la prairie des cochons » -, il y avait, je ne sais pourquoi dans le coin des légumes, un massif de pivoines d’où suintait un parfum capiteux citronné. Ailleurs, deux rosiers qui portaient de très belles fleurs. Ils avaient été ramenés du Fayt. Les pétales étaient blanchâtres à l’extérieur, et d’un rose très intense à l’intérieur. Tout le long du grillage qui séparait le jardin de la prairie, il y avait les verges d’or vivaces et envahissantes. Elles étaient encore en pleine floraison pour la procession du 15 août.



Au fond, la pelouse, le long du mur exposé au soleil de l’après-midi, où elle installait parfois un fauteuil en osier. Elle s’y asseyait, moitié au soleil et moitié à l’ombre du pommier « Jacques-le-bel », pour se reposer. Les violettes affectionnaient beaucoup l’ombre de ce pommier. Cette pelouse servait aussi à étendre le linge à blanchir. C’est le long de ce mur qui protégeait contre le vent du Nord que l’on mettait les pommes, sur un lit de paille et couvertes également de paille, pour y passer l’hiver. Il y avait des poiriers en espaliers. Tout à fait dans le coin, un grand buisson de buis dégageait une odeur puissante de matou et vrombissait de mouches et d’abeilles. Entre le jardin et la pelouse, il y avait deux rangées de cassis, de groseilliers à grappes rouges et des groseilliers à maquereaux (que nous appelions des « tonnes » ou des « groseilles à picots »).



L’été, elle revenait du jardin avec un bol de groseilles et de cassis mélangés, ou des framboises, qui lui étaient réservées. Il y avait aussi un mûrier plein de petites épines qui donnait de beaux fruits rouges attirants. Elle en faisait son goûter, bien saupoudré de sucre, parfois avec de la maquée.



Aussitôt après, elle taillait les belles tranches dans les grands pains sortis de notre four et conservés à la cave. Elle commençait toujours par faire une croix sur côté plat de la miche, avec la pointe du grand couteau. Puis, elle coinçait le pain contre sa poitrine et sciait de grandes tranches régulières que nous attendions pour les tartiner de beurre, de confitures du jardin, de cassonade… ou de moutarde. Sa place, à table, était à côté du tiroir où nous mettions les couverts, le dos au poêle de Louvain.



Elle aimait beaucoup les soupes de lait, et se préparait, pour son souper ou son déjeuner, des grandes assiettes de gruau d’avoine. Je vois encore les grandes boîtes de Quaker rangées tout en haut dans le placard. Je crois qu’elle aimait beaucoup le sucré. C’est elle qui préparait le cacao pour le souper de certains soirs. Du Kwatta, évidemment, sa grand mère Françoise Deridoux n’était-elle pas originaire de Bois d’Haine !? Elle diluait la poudre amère dans une assiette creuse avec du lait et du sucre. Quand elle avait obtenu un mélange homogène, elle le versait dans le lait bouillant et tournait rapidement. Nous trempions nos tartines au beurre salé dans nos bols remplis de ce liquide onctueux en écartant les peaux.



Un petit détail trivial, mais je sais qu’elle souffrait de constipation. Je l’ai appris à mes dépens. J’avais remarqué que, régulièrement, elle prenait une petite tasse à motifs bleus qui se trouvait tout en haut de son buffet à la salle-à-manger. Elle y puisait quelque chose qu’elle portait à la bouche. Un jour, poussé par la curiosité, je suis monté sur une chaise pour voir. Elle contenait des petits blocs noirs qui pouvaient ressembler à du sucre candi. J’en ai pris et j’en ai goûté. Cela avait un goût affreux, amer, qui m’a fait tout recracher. C’était de l’aloès ! Cette petite tasse existe encore chez maman, elle est accrochée à l’archelle où l’on place des objets comme garnitures.



Les promenades dans les chemins creux



En vieillissant, son rôle était de plus en plus de s’occuper des petits enfants qui commençaient à marcher et qui gênaient le travail des mamans. Elle les emmenait faire un tour de la cour et au jardin. En fait, elle a toujours promené les enfants. Je me souviens des longues après-midi dans la campagne, à la recherche de serpolet, de mûres, de champignons. A cette époque, le serpolet était encore abondant sur les « urées » qui étaient bien nettoyées par les moutons de Firmin (12). On trouvait du serpolet, dit « poulieû d’uréye » en wallon, notamment dans le chemin des bruyères, « derrière la ferme Jaucot » (13), ou dans le chemin « des âyes dè Lute » (14).



Pour les mûres, nous allions dans la prairie de Mr Compère, où il y avait des massifs immenses avec de gros fruits juteux, ou encore dans le chemin dit « des âyes du Rèt », également « derrière Jaucot », mais allant vers Rosseignies. Et nous poussions même jusqu’à l’Objou, sur Pont-à-Celles, par le sentier de Maillemont. Grâce à elle, j’ai toute une géographie de mon village dans la tête. Elle faisait sécher le thym sauvage sur des papiers étendus sur les coffres au grenier. L’hiver, elle préparait des tisanes au parfum frais et citronné.



Coquetterie



Elle était coquette et avait l’attitude d’une grande dame. Je ne me souviens pas qu’elle ait eu beaucoup d’humour, elle apparaissait plutôt sérieuse, digne. Elle mettait ses bijoux, notamment une belle broche ronde en or, incrustée de petites pierres qui dessinent une fleur. Elle a souhaité un jour profiter de la photo scolaire pour se faire photographier entourée de ses petits enfants. Ce jour là, elle avait un chemisier avec un col blanc à dentelles, et elle avait mis son dentier, ce qui lui donnait un sourire que nous ne lui connaissions pas.



Elle aimait les toilettes et allait régulièrement chez le coiffeur pour se faire une permanente, ce qui contrariait papa qui devait l’y conduire avec le cabriolet tiré par Cognac, le bidet. Didi Courtain (15) raconte une anecdote à ce sujet. Elle avait décidé d’y aller juste le jour où tout le monde était fort occupé, papa vidait la citerne de purin pour aller l’épandre sur la prairie. Elle s’était donc préparée en prenant un bain et en se pomponnant. Avant de partir, elle est allée au cabinet, au fond de la cour, prendre ses précautions. Elle est passée près du théâtre des opérations : on remplissait la tonne à la pompe entraînée par la poulie du tracteur Farmal. La tonne était presque remplie, il fallait y aller doucement, à cause de la mousse qui montait et risquait de déborder. Coup de génie, Didi fait une fausse manoeuvre, comme s’il avait compris l’embarras de papa : il pousse à fond la manette des gaz. Ça a giclé dans toute la cour juste au moment où grand mère passait. « Il faisait blanc de mousse partout ! ». Papa s’est caché pour rire à son aise. Le rendez-vous chez le coiffeur était loupé !



Une dignité parfois malmenée



Aux débuts de son mariage, papa était aussi réquisitionné pour faire la mayonnaise quand elle avait « ses époques », comme elle disait, parce qu’alors elle la ratait toujours. Inversement, papa l’a un jour réquisitionnée pour jouer au football de table. Nous devions recevoir ce jouet fabuleux à la Saint Nicolas. Le grand ami des enfants avait pris quelques jours d’avance pour amener le jouet encombrant et le cacher quelque part au grenier. Mais un soir précédent le 6 décembre, alors que nous étions tous au lit, papa avait envie d’une partie, encouragé par Didi et avec la complicité de son frère, oncle Paul. Il manquait un quatrième, et c’est grand mère Mainil qui a été réquisitionnée. C’est Jules qui a été réveillé, sans doute par les cris des joueurs pris à leur jeu, et qui est allé voir ce qui se passait. J’aurais voulu voir la scène, mais je n’ai pas difficile d’imaginer ma digne grand mère penchée sur les petits joueurs en bois, actionnant les manettes et encaissant les goals.



C’est encore Jules qui m’a entraîné un jour dans la chambre de grand mère. Nous n’avions pas osé allumer, et nous sommes allés à quatre pattes jusqu’au coffre que nous avons ouvert, et nous avons palpé les jouets de Saint Nicolas. Quelle meilleure cachette que cette chambre où il nous était interdit d’aller ! Cela nous a posé un sacré problème : que faisaient les jouets dans la chambre de notre grand-mère ? Mais nous l’avons vite résolu : Saint Nicolas ne pouvait tout transporter en une nuit, et donc, prévoyant, il déposait les jouets à l’avance dans les maisons. Il nous a fallu encore un peu de temps avant de comprendre que c’était elle qui disposait les jouets dans la salle à manger et pouvait se retirer discrètement dans sa chambre pendant que nous envahissions la pièce. Quand nous étions en pleine effervescence de découvertes, elle pouvait sortir et s’enquérir de la raison de tout ce raffut.



Marie Mainil ne savait pas chanter. Or, lors des repas de fête, chacun était invité à pousser la chansonnette, et certains avaient un ou deux classiques en réserve très attendus. Lorsqu’on la sollicitait avec insistance, elle se lançait avec une rengaine, invariablement la même, qui entamait quelque peu sa dignité, mais que nous reprenions aussitôt :



Ils sont dans les vignes les moineaux

Du matin au soir dans les coteaux

Ils ont mangé les raisins

Ils ont chié les pépins !

Si cette chansons vous emmerde merde merde

Merde merde merde merde merde

Je vais la recommencer afin de vous emmerder…




Et toute l’assemblée repartait pour un tour. Mais l’encanaillement de ma grand mère n’allait pas plus loin.



Une des rares fois qu’elle est allée au café, peut-être la seule, c’est le jour du baptême de Noëlle. Papa et oncle Paul avaient l’habitude d’aller au café le dimanche après la messe, le plus souvent « au marchau » (16). Ils s’y attardaient dans d’interminables parties de cartes et arrivaient régulièrement en retard pour le dîner. On nous envoyait parfois les rechercher, ce que nous aimions bien, car nous recevions un chocolat. Le jour du baptême, ils y sont restés encore plus longtemps, et surtout, ils y avaient entraîné le cousin Didi, qui devait être parrain. On a d’abord envoyé des enfants qui sont revenus bredouilles. À l’église, le curé s’impatientait. Alors, grand-mère Mainil est allée au café. Elle est entrée et s’est adressée à l’oncle Paul, qui s’est débiné en désignant papa : « adressez-vous au responsable ! Je n’y suis pour rien… ».



Des années plus tard, elle est un jour rentrée penaude et fâchée de chez le médecin, le Docteur Thonon, qui s’était établi dans la grosse maison juste en face de la ferme (17). Elle était dans la salle d’attente quand elle a vu des gamins qui dansaient tout nus devant la fenêtre, sautant sur leur lit, sans doute Philippe et le cousin Philippe Bastin de Bruxelles, qui venaient de prendre leur bain. Elle s’est levée et a frappé sur le carreau de la salle d’attente, essayant d’attirer leur attention, en faisant les gros yeux pour les faire cesser. En vain. Et un patient lui a dit « I n’faut nî vo dè fé, savèz madame, gna doulà ène douzène dè djoûnes dè sintches, y f’zont tertous les min.mès grimaces ! » (« Il ne faut pas vous tracasser, vous savez, madame, il y a là une douzaine de jeunes de singes qui font tous les mêmes grimaces »). Vexée, elle a quitté la salle d’attente et est rentrée furieuse à la maison sans passer à la consultation. Par ailleurs, elle était un peu effarée de voir le nombre de ses petits enfants !



Elle avait un sens patriarcal de la famille : ses deux filleuls étaient Paul et Adolphe, les aînés de chaque famille. Il avaient priorité lorsque nous passions chacun pour avoir notre « dringuèye », le lundi matin, avant de repartir pour l’internat. Et, bien sûr, ils recevaient une plus grande pile de pièces de 25 centimes…



Théodore Botrel



Je ne crois pas qu’elle ait été mélomane, et elle n’était certainement pas musicienne, mais elle aimait les chansons de Théodore Botrel. Il ne faut pas oublier que ce chanteur avait été l’expression du patriotisme à l’époque de la guerre 14-18. Elle aimait quand la cousine Octavie Dubois, originaire du Fayt, jouait ses chansons au piano. Elle nous demandait de chanter « J’irai revoir ma Normandie ».



Nous avons attendu longtemps pour avoir un tourne-disques à la maison. Jusque là, il y avait eu la vieille radio, perchée sur le porte-journaux, à laquelle les enfants ne pouvaient guère toucher : c’était l’affaire des adultes, et on l’écoutait le soir, mais elle a finit par se taire, devenue vraiment trop vieille. Je ne sais quelle année, sans doute vers 1962, nous avons racheté un énorme tourne-disques au voisin d’en face. Et je ne sais plus pour quelle fête, mais je crois bien que c’était un quinze août (nous fêtions les Marie), nous lui avions fait la surprise d’acheter un disque de Théodore Botrel. Lorsqu’elle a entendu la chanson « J’irai revoir ma Normandie », elle s’est mise à pleurer, et ces pleurs ont été communicatifs. Nous étions très émus nous aussi.



Sa piété



Il est difficile de savoir ce qu’était sa foi. Mais je l’ai toujours vue prier avec un petit missel, qu’elle utilisait pendant la messe et en dehors. Elle récitait ses prières. Je ne me souviens plus si elle disait son chapelet, mais je crois bien. Il y avait un bénitier à l’entrée de sa chambre, et elle se signait quand elle entrait.



Elle faisait des pèlerinages. Il y a dans ses archives une carte postale envoyée à son fils Paul depuis Bonsecours. Je crois qu’elle allait à la chapelle de Sainte Rita, près de la gare, à la limite de Buzet. Et lors de la procession su 15 août, elle posait une statue, des bougeoirs et des fleurs à la fenêtre de sa chambre. Elle ne manquait pas les tours des rogations au mois de mai.



Ses cousins



Elle était très attachée à ses cousins et cousines. En particulier Jules Courtain, de Baulers, (15). Il était le parrain de papa, et il a été aussi parrain de Jules, tandis que son épouse, cousine Marie, a été marraine de Louis. Les visites étaient régulières, et ce cousin a rendu des services. Il y avait aussi sa cousine germaine Joséphine Detant (18 ). Elle venait aussi de temps en temps à la maison. C’est d’elle qu’il s’agit dans l’épisode des voleurs pendant la guerre.



Elle parlait beaucoup de sa cousine Catherine, épouse d’Emile Masuy, qui habitait à Fayt, pas tellement loin de la fermette Mainil (19). On passait dire bonjour lors des visites, notamment à la Toussaint. Il y avait encore sa cousine Léonie Mainil, que j’ai moins connu.



Du côté Meurs, nous recevions la visite de cousine Marthe pour des séjours d’une semaine à quinze jours (20). Notre grand-père Jules Meurs était son cousin préféré.



La cousine Octavie, elle, nous était apparentée par les Piret (21). Elle venait très souvent à Obaix. Comme elle était de Fayt, Marie Mainil et elle avaient beaucoup de personnes et de souvenirs communs à évoquer et d’anecdotes à raconter.



Sa chambre



Elle occupait la grande pièce au centre de la maison, en façade de rue, accessible par « la salle-à-manger » avec une grande double porte en chêne qu’Auguste Wezel a un jour décapée. Il y avait son lit, au centre de la pièce, meuble haut, à l’ancienne, avec un couvre-lit épais de satin rouge. Une table de nuit avec le dessus en marbre. Sur la cheminée en marbre blanc, un enfant Jésus portant une sphère surmontée d’une croix, deux vases de chine avec leur couvercle. Il y avait un lavabo avec sa garniture : bassin, cruche, boîte à savon, boîte à peignes en faïence garnie de motifs fleuris mauves. Un grand coffre (qui dépannait St Nicolas !), une chaise longue (22). Une grande armoire à linge et une garde-robe penderie. Les cousines qui venaient en visite partageaient parfois son lit quand il n’y avait plus de place ailleurs.



Elle avait l’ouïe fine, mais quand elle farfouillait dans ses souvenirs, les lettres de son frère ou ses cartes postales, elle n’entendait plus rien et sursautait quand nous entrions dans sa chambre, par exemple pour lui annoncer le repas.



Sa santé



Marie Mainil avait une santé robuste. Elle avait subi – déjà avant la guerre ? – une intervention à une oreille. À une époque, que je ne situe plus très bien, sans doute dans les années 50, elle a eu un ulcère à la jambe qui ne guérissait pas ; le docteur Léonard avait essayé beaucoup de choses. On est allé chercher – je ne me rappelle plus sur le conseil de qui ? – de l’eau de Saint Quirin à Leernes, avec laquelle on lavait la plaie, qui s’est cicatrisée.



Un soir de l’hiver 58, elle a fait une première thrombose. Elle était en conversation avec Cousine Octavie, dans son fauteuil, quand elle s’est affaissée. Elle avait perdu l’usage de la parole et est restée paralysée. Peu à peu, les mouvements et la parole sont revenus. Elle a tricoté tant et plus pour rééduquer ses mains. Mais de thrombose en thrombose, elle a perdu la raison et son autonomie. Un des indices : elle ne reconnaissait plus Michel comme un de ses petit-fils, et lui disait souvent qu’il était temps qu’il retourne à sa maison (il y avait d’autres enfants « étrangers » qui venaient à la maison !). Les derniers mois, elle est devenue aveugle. Tante Odile et maman s’en sont toujours occupées. Les enfants lui portaient des verres d’eau, des jus de citron dans un joli cruchon en verre avec des rainures en spirale et un couvercle en étain ; il a un jour été cassé parce que deux enfants se disputaient pour aller le lui porter. Ils lui faisaient prendre ses médicaments ; elle était pour cela assez docile.



Elle n’a pas assimilé la télévision. Elle disait qu’il y avait des gens impolis qui restaient à la maison beaucoup trop tard, et elle demandait qu’on les renvoie chez eux ! Papa regardait souvent fort tard la télévision, qui se trouvait dans la salle-à-manger, juste à côté de sa chambre. Le dimanche, on l’installait dans un fauteuil et elle suivait la messe télévisée ; au moment de la collecte, un enfant devait passer avec le plateau, où elle mettait une petite pièce. Pour elle, c’était la messe en direct.



Elle s’est éteinte dans son lit.



Jean-François Meurs






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1/ Je trouve que sa petite fille Irène Meurs lui ressemble très fort : même morphologie du corps, même traits du visage. Le cousin Didi, Ferdinand Courtain, plaisantait en disant qu’on aurait pu poser une soucoupe avec une tasse de café sur son bas du dos.

2/ Remy Halterman, et son épouse Maria Paternoster, nous recevaient dans leur maison, comme des amis intimes.

3/ La ferme du Dieu-d’en-Bas à Bellecourt, qui avait été reprise par Jean-Baptiste Meurs.

4/ Julia Feuillâtre et sa fille, concierges du château de Saint Victor ; François Mainil avait été chauffeur de l’occupant du château, le député de l’Aube, Mr Delanoue.

5/ On conserve encore dans les archives familiales des billets d’actions dans les mines soviétiques et dans les mines brésiliennes de Minas Gerais, qui ne valaient plus rien.

6/ Cette ferme de la Baume a été récemment transformée en résidence ; les terres ont été expropriées pour construire l’hôpital de Tivoli.

7/ Notamment Marcel Colin, qui partira pour le Congo, à Jadotville, comme chaudronnier.

8/ l’ « état des lieux » témoigne, par exemple, que les toits étaient en mauvais état.

9/ par exemple l’entrepreneur Van Laethem, de Fayt.

10/ On conserve une photo de ces deux personnages dans les archives familiales. Auguste Wezel a été véritablement un protecteur pour Aglave : il l’a connu alors qu’il fréquentait l’académie des beaux arts, pour les imitations de bois et les trompe-l’œil, tandis qu’Aglane suivait les cours de dessin. Auguste l’a encouragé moralement et soutenu financièrement. Jusqu’à lui laisser sa maison en héritage.

11/ grands pots en terre cuite où l’on mettait le beurre pour le conserver.

12/ Firmin Massart, le berger d’Obaix.

13/ Le chemin qui part de la ferme Jaucot et va jusqu’au Bois-des Nauwes.

14/ Qui prend son départ en face du cimetière d’Obaix et conduit à Luttre. Les « âyes » désignent des buissons d’épineux, aubépines et prunelliers.

15/ Antoine Courtain avait épousé Elise Neuwels (sœur de Joséphine, la maman de Marie Mainil). Dont le cousin germain Jules Courtain, époux de Marie Denis ; dont Noël et Ferdinand Courtain, de Baulers Alzémont.

16/ le café attenant à la forge du maréchal ferrant, au milieu de la rue du Village, tenu par son épouse, « Irma du Maréchal ».

17/ Cette maison qui a disparu dans les années 1990 avait été la maison de fonction de l’institutrice de l’école communale, Mme Laurent.

18/ Fille de Dominique Detant et Adèle Neuwels, la troisième sœur Neuwels. Je crois que les liens entre les trois sœurs Neuwels étaient très forts.

19/ Catherine Colinet, fille de Clément et de Célina Mainil, sœur de Théodore.

20/ Marthe Debacker, fille d’Aimé et Aurélie Meurs d’Ecaussinnes, sœur de Désirée.

21/ Octavie Dubois, épouse d’Arsène Briart, fille de Jules Dubois et Odile Lavianne ; cette dernière était demi-sœur de Colette Crôone, épouse d’Alfred Piret, dont notre grand-père Adolphe Piret.

22/ Une partie coulissait et permettait d’allonger le siège pour étendre les jambes, tandis que le dossier était mobile, avec une barre qui le soutenait et était modulable grâce à une double crémaillère.

23/ Un thémestat et deux sédilanide.



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Photos



Les photos ci-dessous se trouve également dans la « Galerie Photo ». Vous y trouverez quelques commentaires dont le nom de chaque figurant.



Cliquer sur les photos pour en voir l’agrandissement et la description.

















Dans l’ordre, de gauche à droite :

01 : Léonie et Marie Mainil, avec l’âne, au Fayt

02 : Léonie et Marie Mainil

03 : Jules Meurs, Marie Mainil et Paul Meurs enfant

04 : Jules Meurs, Marie Mainil, François et Paul Meurs enfants

05 : Photo de mariage de Jules Meurs et Marie Mainil (cliquer sur la photo pour avoir le noms des figurants)

06 : Marie Mainil et ses deux fils, le jour du mariage de Paul

07 : A la fermette du Fayt (cliquer sur la photo pour avoir le noms des figurants)

08 : Photos envoyés à Paul Meurs prisonnier en Allemagne : Marie Mainil, François Meurs et deux chiens

09 : Jean Goossens, cousine Joséphine Detant (Neuwels), Marie Mainil, Marie-Louise Piret, Paul Meurs junior enfant

10 : Marie Mainil et Michel Meurs