Julien Barbier

Né à Ottignies le 29 mars 1985, décédé le 16 mars 2005. Fils de Patrick BARBIER et Françoise MARCHAL, petit fils de Paul BARBIER et Jeanne VAN DER STAPPEN, arrière-petit-fils d’Ernest BARBIER et Marie MEURS.

Cette dernière est la fille de Jean-Baptiste MEURS et Désirée MEURS, donc descendante de Vincent MEURS et Maximilien MEURS, tous deux fils de Jean-François MEURS et Rosalier Gréer.




A l’aube de ses 20 ans, ce 16 mars, Julien a décidé de son grand départ. Au cours de la célébration qui a rassemblé des centaines d’amis, en particulier des jeunes, dans la trop petite église de Bousval, Françoise et Patrick, ses parents, Nicolas, Benjamin et Caroline, ses frères et sœur ; ainsi que Delphine qui fut son amie, et puis ses amis de la JAP, ont partagé leurs sentiments et évoqué des souvenirs avec Julien.

Françoise, sa maman, a choisir ce texte extrait du livre :

« Le Prophète » de Khalil Gibran


Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit : « Parlez-nous des Enfants ».
Et il dit : « Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel à la Vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non pas de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées.
Ca ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes.
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L’archer voit le but sur le chemin de l’infini, et il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ;
Car de même qu’il aime la flèche qui vole, il aime l’arc qui est stable. »

Patrick, son papa, a choisi :

« Au cœur de la vie »


Hier,

tu étais encore parmi nous,
avec ton rire,
avec ta joie,
avec ton élan,
avec ta franchise.

Aujourd’hui,

tu es parmi nous,
dans nos larmes,
dans nos questions,
dans notre désespoir,
dans notre tristesse.

Demain,

tu seras avec nous,
dans les souvenirs,
dans les récits,
dans nos cœurs,
dans notre foi commune.

Et aussi cet extrait de « Oscar et la Dame Rose »

d’Eric-Emmanuel Schmitt :


Cher Dieu,

Le petit garçon est mort.
Je serai toujours dame rose mais je ne serai plus Mamie-Rose. Je ne l’étais que pour Oscar.
Il s’est éteint ce matin, pendant la demi-heure où ses parents et moi sommes allés prendre un café. Il a fait ça sans nous. Je pense qu’il a attendu ce moment-là pour nous épargner. Comme s’il voulait nous éviter la violence de le voir disparaître. C’était lui, en fait, qui veillait sur nous.
J’ai le cœur gros, j’ai le cœur lourd. Oscar y habite et je ne peux pas le chasser. Il faut que je garde encore mes larmes pour moi, jusqu’à ce soir, parce que je ne veux pas comparer ma peine à celle, insurmontable, de ses parents.
Merci de m’avoir fait connaître Oscar. Grâce à lui, j’étais drôle, j’inventais des légendes, je m’y connaissais même en catch. Grâce à lui, j’ai ri et j’ai connu la joie. Il m’a aidé à croire en Toi. Je suis pleine d’amour, ça me brûle, il m’en a tant donné que j’en ai pour toutes les années à venir.

A bientôt,
Mamie-Rose.

Le témoignage de Delphine, son amie :



A toi Julien, notre Julien tendresse, notre Julien amour, notre Julien passion, notre Julien rêveur, notre Julien moqueur…
Julien ma joie, Julien ma paix, Julien ma tristesse.

Julien, tu débordais de tant de choses et de sentiments ;
Partout où tu passais, tu laissais une traînée de lumière, de joie et de volonté ;
Tout le monde pouvait compter sur toi, tu donnais tout, sans rien demander.

Tu es parti et sache que tout ce que je peux écrire, je le fais grâce à ton sourire, tes yeux, le souvenir de tous nos moments passés.

J’ai tant de choses dans la tête, tant de questions, tant de regrets, … Mais il me reste ce grand silence qui me dit tant…
Je sais que d’où tu es, tu veilles sur nous, tu nous parles, je t’entendrai…

Et quand les regards seront trop lourds, je penserai à toi, je regarderai ton étoile et tous ces mots voleront en éclats, il n’y aura plus que ce que tu voulais toi…
Tu seras toujours le même, rien ne sera jamais fini, tout gardera ton murmure…
Ce petit supplément d’âme, ce rayon de soleil, je le garde pour moi…

Julien, tu voulais qu’on soit heureux, que je sois heureuse, on le sera pour toi, je le serai pour toi, on construira un monde qui te ressemble.

De la part de Caroline, sa sœur


Julien, mon Julien, mon petit frère, mon protecteur…
Je veux te lire ce texte. C’est maman qui me l’a donné quand j’avais des choix à faire :

Quand plusieurs routes s’offriront à toi
Et que tu ne sauras pas laquelle choisir
N’en prends pas une au hasard
Mais assieds-toi et attends
Respire profondément avec confiance
Comme le jour où tu es venu au monde
Sans te laisser distraire par rien
Attends encore et encore,
Ne bouge pas,
Tais-toi et écoute ton cœur
Puis, quand il te parlera
Lève-toi et va où il te porte.

S. Tamaro

Julien, mon petit frère,
c’est ce que tu as fait : tu as écouté ton cœur. Tu l’as suivi là où il t’a emmené. Loin de nous pour être heureux et en paix avec toi-même. Quand je t’ai vu dans ton cercueil, j’avais envie de te secouer, de te dire : « Julien, tu ne t’es pas assez battu ». Mais tu es serein et très beau.
Regarde la vie, comme elle est belle, comme on t’aime. Regarde Clara qui a encore besoin de son tonton Juju, Maman, Papa, Nicolas, Benjamin.
Et moi, Julien, j’ai besoin de toi pour vivre, tu le sais bien. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir perdu ma moitié, qu’on m’a arrachée de toi.
Regarde, Julien : tous tes amis sont là pour toi. Ils t’aiment et ne t’oublieront pas. On gardera de toi ton sourire, ta bonne humeur, ta joie de vivre, nos souvenirs et toutes les choses que tu souhaites qu’on garde de toi.
Mais voilà, tu as choisi un autre chemin que nous et nous respectons ton choix. Comme tu nous l’as demandé, même s’il est très dur à accepter. On a perdu notre petit frère physiquement, mais il a gagné une plus grande et plus profonde place dans notre âme et dans notre cœur.
Tu seras toujours avec nous dans les moments difficiles, pour nous aider à remonter la pente et dans les moments de joie et de bonheur, comme tu l’as toujours été.
Je ne t’oublierai jamais, je t’aime, Julien. Et je veux que tu saches que je suis aussi avec toi. Maintenant, tu es en paix avec toi-même et on sera en paix avec toi.

Nicolas a évoqué ses connivences avec son petit frère


et rappelé qu’il avait choisi Julien comme témoin de son mariage…

Et Benjamin nous a raconté « Le cadeau de St-Valentin »



L’histoire commence alors qu’une mère punit sa fille de 5 ans d’avoir gaspillé un rouleau de papier d’emballage de valeur aux couleurs de la St-Valentin.
La mère devint de plus en plus irritée quand elle découvrit que sa fille avait utilisé le papier d’emballage pour envelopper une boîte cadeau qu’elle avait déposée sur son bureau dans sa chambre.
Quoiqu’il en soit, la petite fille offrit quand même à sa mère, le matin de la St-Valentin, le présent qu’elle avait soigneusement enveloppé dans le papier en lui disant :
« Voici, Maman, c’est pour toi ! »
La mère, visiblement embarrassée par sa réaction exagérée de la journée précédente, ouvrit le cadeau pour se rendre compte que la boîte était vide. Elle parla à sa fille d’une manière rude :
« Ne sais-tu pas, jeune fille, que quand nous offrons un cadeau à quelqu’un, il doit y avoir quelque chose à l’intérieur de la boîte ? »
La fillette en larmes répondit à sa mère :
« Oh, maman, la boîte n’est pas vide, je l’ai remplie de baisers jusqu’à ce qu’elle en soit pleine avant de l’emballer. »
La mère, complètement renversée, tomba sur ses genoux et prit sa fille dans ses bras, et lui demanda de lui pardonner pour les paroles dures qu’elle avait prononcées et la colère qu’elle avait exprimée.
Peu après, un terrible accident survint et prit la vie de sa fille. La mère conserva la boîte dorée sur sa table de chevet tout au long de sa vie. A chaque fois qu’elle faisait face à un problème difficile ou qu’elle était découragée, elle ouvrait la boîte et y prenait un baiser imaginaire en se rappelant tout l’amour de l’enfant qui les y avait déposés.

La réalité de la vie fait que chacun de nous a reçu un cadeau, emballé dans un beau papier. Ce cadeau est rempli de baisers et de l’amour inconditionnel de notre famille, de nos ami(e)s et de Dieu. Il n’existe aucune possession plus précieuse que l’amour.

Je vous ai lu ce texte pour vous remercier tous de la boîte de baisers que vous nous avez offerts. Et en particulier Sandrine, Christian et Marie.

Je voudrais aussi par ce message envoyer à mes parents, de ma part, de celle de mon frère et de ma sœur, et de celle de tous ceux qui sont là aujourd’hui pour nous soutenir, une boîte de baisers bien remplie. Pour qu’ils en aient à suffisance pour toute leur vie.

Je voudrais enfin remercier mon petit frère Julien pour tous les baisers qu’il nous a offerts au cours de sa vie. Ces derniers forment une boîte bien pleine.

Les parents et ami(e)s sont comme des anges qui nous soutiennent quand nos ailes ont de la difficulté à se rappeler comment voler…

Le message de ses amis de la Fédération des Jeunes Agriculteurs



Julien,

Tu es parti sans nous dire au revoir, nous, tes amis. Tu nous as laissé une lettre dans laquelle tu nous expliquais les raisons de ton départ vers d’autres cieux. On a dur à se résigner à cela, mais on n’a pas le choix. Cela a été ton dernier vœu de t’éloigner de nous et de nous laisser tous orphelins, essayant de comprendre ton désir de t’envoler sans nous pour ce voyage où nous espérons qu’enfin tu trouveras la paix, le bonheur que tu recherchais.

C’est notre vœu à tous qu’enfin tu reposes en paix. Là-haut, ils t’accueilleront les bras ouverts pour que tu puisses atteindre la quiétude que tous et chacun recherchons.

Mais sache une chose : tu laisses derrière toi, mon grand, une foule de personnes qui t’aimaient pour ce que tu as été, es, et seras à jamais pour nous : notre Julien à nous. Mais, Julien, que va-t-on faire sans toi ?! Quel vide tu vas laisser !

On ne cesse de penser à toi, à ce que l’on a vécu avec toi, à tous ces instants de pur bonheur. Une chope à la main, la casquette sur la tête et crac boum, le Julien national trouvait le mot ou la phrase qu’il fallait pour faire rire. Que ce soit avec ta Waza ou la polo, tu étais toujours prêt à démarrer au quart de tour pour faire des « spéciales » comme on les aimait. Elles se terminaient d’ailleurs souvent à la friterie, dans un café, à une soirée, et même parfois, on peut le dire aujourd’hui, dans un champ de chicorées.

En fait, tu étais toujours là à nos côtés pour nous écouter et nous rendre service. Ton écoute, tes paroles nous réconfortaient. Si nous rencontrions des difficultés, tu n’hésitais pas à te salir les mains pour nous aider. Partout où tu donnais un coup de main, ton aide était appréciée et on espérait te revoir au plus vite !

Et quoi aujourd’hui ? Nous sommes tous autour de toi pour t’accompagner vers ton dernier voyage. Oh Julien ! L’expression pétillante de tes yeux, ton grand sourire, ta bonne humeur qui t’accompagnait, ton rire, tes bêtises à la 3-6-4-2, toi tout simplement, resteront à jamais en nous.

Ce soir, en rentrant chez nous, il nous suffira de lever les yeux vers le ciel, et on notera une étoile de plus qui brillera de mille feux. Nous saurons alors que tu es arrivé à destination.

Salut, mon grand, et bonne route.

Ses amis de la FJA ont alors défilé, déclamant chacun un couplet :

Je vais t’aimer

J’veux bien t’aimer
Mais comment est-ce
Que j’peux t’aimer
Si j’te vois pas ?

J’veux bien t’aimer
Bien sûr j’en rêve
Mais comment veux-
Tu que ça marche ?

J’veux bien me mo-
Quer du proverbe
Qui dit « loin des
Yeux, loin du cœur »

Dieu que c’est faux
Que c’est acerbe
Que c’est exprès
Pour nous faire peur

J’veux bien t’aimer
Mais comment est-ce
Que j’peux t’aimer
Si t’es pas là ?

Pour m’env’lopper
De ta tendresse
Et m’consoler
Si ça va pas.

Oui je veux bien
T’aimer de loin
Le cœur tout plein
De ton grand vide

T’aimer d’amour
Et de chagrin
T’aimer pour rien
Les yeux humides

J’veux bien t’aimer
Mais pour être franc(he)
J’suis pas solide
Si j’te vois pas

J’suis comme aveugle
Sans canne blan-
che ni chien guide…
Et sans ton bras

Pour traverser
Ce passage-là
Aussi grand que
L’océan

Pour traverser
Mais jusqu’à toi
Y’a pas d’arc-en-
Ciel assez grand

J’veux bien t’aimer
Bien entendu
De toute façon
Est-ce que j’ai l’choix ?

Je suis piégé(e)
Je suis perdu(e)
Je tourne en rond
Je t’aime déjà

Même si je sens
Que je m’éreinte
A te chercher
Les bras tendus

Dans cet effrayant
Labyrinthe
Trop compliqué
Et trop tordu

Je vais t’aimer
Même si tout ça
C’est sans issue
C’est impossible

Et j’y croirai
Comme déjà j’crois
Au p’tit Jésus
Et à la Bible

Je sais pas en-
core comment est-ce
Que j’vais t’aimer
Si j’te vois pas

Mais j’vais t’aimer
C’est une promesse
Est-ce que t’entends
C’que j’te dis là ?!

Je vais t’aimer !
Je vais t’aimer…