Anne-Sophie au Mexique

Anne-Sophie Meurs a passé un mois au Mexique, cet été, fin juillet et août, dans le cadre d’une association de Volontaires. Elle nous communique le rapport de ce séjour…

De Mexico à Huetamo, province de Morelia

Morelia se trouve à l’Ouest de Mexico, un peu vers le Nord…


Arrivée à Mexico city, j’ai pris un taxi jusqu’à la « Casa de los amigos », une auberge de jeunes que l’on m’avait renseignée. Le lendemain, à 8h00, j’ai pris le métro. C’est un endroit réputé dangereux, mais je ne me suis jamais sentie menacée. Au contraire, un homme m’a aidée à m’imposer avec mon sac dans cette masse de gens indifférents. Et on ne m’a rien volé. De plus, c’est facile de s’y retrouver.


Ensuite, j’ai pris le bus pendant 4 heures jusqu’à Morelia. C’était un bus ETN, et dans un tel luxe, je ne réalisais pas encore que j’étais au Mexique. De là, j’ai appris qu’il y avait encore 4 heures de bus jusqu’à Huetamo. J’étais un peu découragée, mais le bus était plus marrant que l’autre : vitres cassées, sièges abîmés, petite Sainte Vierge au-dessus du chauffeur, et des marchands ambulants qui vendent des pommades magiques ou des fruits.


A Huetamo, j’étais censée prendre le bus jusqu’à San Jeronimo, mais le dernier venait juste de partir. Heureusement, en allant à la banque, j’ai rencontré une autre volontaire française. Nous avons pris le taxi à deux. On the road again pour une heure. Nous sommes arrivées vers 20 heures. Petit détail : les feuilles d’information étaient mal faites, car elles ne renseignaient pas tout cela, et il y avait un moyen plus direct d’y arriver : il existe un bus Mexico-Huetamo qui fait le trajet en 6 heures !

Les séjours à San Jeronimo et San Lucas, et les visites

Nous avons passé 15 jours à San Jeronimo, petit village à 2 heures de bus de toute civilisation, et 15 jours à San Lucas, qui est une petite ville. Nous allions faire nos courses à Huetamo, et c’est là que nous allions sur l’Internet.


Nous avons visité Purechucho, un village où les femmes fabriquent des chapeaux artisanalement. Nous avons aussi fait une excursion de 2 jours à la plage de Zihuatanejo, à côté d’Ixtapa, dans l’Etat de Guerrero… serrés à 9 dans une voiture. Expédition très comique, surtout quand on traverse le fleuve en voiture.


Il y avait un autre chantier à Morelia, qui s’est terminé plus tôt que prévu par manque de travail. Nous avons pu dormir dans leur maison. Nous avons visité la ville avec Brigitte, la coordinatrice, et Christophe, le belge. Le dernier jour, Brigitte et moi, nous nous sommes baladées à Patzcuaro, tandis que les autres poursuivaient leur voyage ailleurs.

Les chantiers

Il y avait un premier projet de reforestation. Nous avons planté environ 500 arbres le long des routes principales du village et sur le terrain de la future école. Nous avions pour tout matériel 3 pics, 2 pioches, 2 pelles… Nous aurions voulu protéger ces arbres contre les vaches qui se baladent librement, qui mangent et piétinent tout. Mais nous n’avions pas le matériel.


Le second chantier consistait à peindre les murs de la place du village. Les couleurs que le directeur avait demandées ne sont pas arrivées ; nous avons peint la place en bleu piscine et blanc. Je ne trouve pas ça très joyeux comme couleurs pour le Mexique ! Le matériel, 2 noix de coco ( !) et 10 pinceaux pour 30 personnes, arrivait le matin avec une demi-heure de retard sur l’horaire prévu. Mais nous étions prévenus, et nous nous répétions tout bas : « flexibilité ».


A San Lucas, le projet prévu était multiple : reforestation, nettoyage des rivières, récolte des déchets, animation des jeunes sur le thème de l’écologie. Pour ce dernier volet, nous n’étions que 3 sur 9 à parler espagnol, et nous n’avions pas forcément une âme d’animateurs, encore moins avec des adolescents qui n’ont guère envie de faire quelque chose sous cette chaleur de plomb. Nous avons donc réclamé plus de travaux pratiques. Ils n’ont pas voulu que l’on nettoie les rivières (trop dangereux ?). Alors, nous avons coupé les hautes herbes avec une faux sur le terrain d’une école où jouaient les enfants, et nous avons planté des arbres, de nouveau avec 3 pics pour tout le groupe. Le marathon écologique que nous avons fait avec les enfants de l’école primaire était très chouette nbsp;: ils ont créé de très beaux jouets en objets recyclés.

La vie au jour le jour, et le bilan

J’ai d’abord appris à m’adapter à un autre climat et à un autre mode de vie. Maintenant, je sais faire la sieste à la perfection, je sais creuser des trous avec mes doigts. Je plaisante. Mais rien n’est organisé, tout est improvisé, et c’est parfois énervant. J’ai donc appris à relativiser.


J’ai aussi appris à vivre en communauté, non seulement avec les autres volontaires, mais encore avec les jeunes de là-bas, qui étaient tout le temps fourrés chez nous. Très positif : pas de GSM ni de télé pendant un mois. Les élèves de l’école étaient très contents de nous voir : ils étaient fiers de nous faire goûter leurs plats, de nous faire écouter leurs musiques.


Je n’ai jamais pensé que nous allions changer le monde, ni le village. Mais j’aurais voulu davantage de travail et d’efficacité. L’échange interculturel est important, parler avec les gens. Mais pour cela, il faudrait savoir bien parler l’espagnol, ce qui n’était pas le cas de beaucoup. Je pense que pour faire un séjour vraiment valable, il faut partir un an sur place.

Anne-Sophie