Pierre Piette


Descendance de Maximilien Meurs


Né à Ecaussinnes-Lalaing le 16 mars 1916, décédé à Uccle le 20 avril 2002. Fils de René Piette et Marthe Debacker, petite-fille d’Aimé Debacker et Aurélie Meurs. Epoux de Denise Pierrard (1918-1983). Ingénieur de formation, il a travaillé toute sa vie aux usines Fabelta de Tubize.





Oncle Pierre

Mes propos ne seront peut-être pas conformes à ceux requis en pareille circonstance, mais, après tout, ils sont destinés à Oncle Pierre, et je sais qu’il ne les désapprouverait pas.


Un sourcil qui se lève en forme d’accent circonflexe, l’œil qui s’arrondit comme un oiseau de nuit en éveil, c’était le signe qu’Oncle Pierre était prêt à nous livrer une anecdote, une tranche d’histoire de chez nous : histoire qu’il racontait avec son humour bien à lui.


En Afrique, on dit qu’un vieil homme qui meurt, c’est toute une bibliothèque qui disparaît. Pour notre famille, même si elle est relativement petite et hétérogène, Oncle Pierre, c’était l’histoire de la famille : la mémoire des Piette et des familles apparentées. C’était une passion chez lui, cet attachement à ceux qui l’avaient précédé, à ses ancêtres, à nos ancêtres, et il ne manquait pas une occasion pour nous transmettre toutes les histoires drôles, pittoresques, dramatiques parfois, qui constituent l’histoire d’une famille.


Il avait des talents de conteur et par là, nous rassemblait : enfants, neveux, nièces, et par la suite les plus jeunes. C’était un passeur de témoin qui, avec beaucoup de bonheur nous rattachait ainsi à nos racines. Et Dieu sait si nous en avons bien besoin dans nos vies bousculées.


Mais Oncle Pierre, c’était aussi beaucoup de générosité envers les autres, de serviabilité. Et cela, avec beaucoup de naturel et de simplicité. Combien n’en a t-il pas aidé parmi nous ? Et de différentes manières ?


Je ne retiendrai ici que le tonton professeur qui aidait à s’y retrouver avec les maths, la physique, l’électricité… Avec la rigueur de l’ingénieur et la détermination obstinée des Piette, il expliquait les mystères des matières scolaires. Et notre fils Gilles ne me démentira certainement pas, lui qui a pu compter sur son grand-oncle lorsqu’il calait sur ses livres. Oncle Pierre savait être disponible et c’est une vertu bien malmenée de nos jours.


Chacun gardera, bien sûr, ses propres souvenirs, mais je pense qu’il laissera à chacun d’entre nous l’exemple de ce que veut dire être juste, mesuré, équitable.


Durant les longues années de problèmes de santé qu’il a vécues et qui l’handicapaient de plus en plus, il a fait preuve d’un courage et d’une dignité exemplaires. Il répugnait à se plaindre, profitant de la vie : un homme actif demeuré autonome jusqu’au bout.


Dans les derniers jours, lorsque nous l’avons vu, il nous a dit : « J’ai eu une bonne vie, bien remplie, je suis prêt ». Quelle leçon de calme et de sérénité. Sans regrets ni amertume, il nous donnait la paix et la quiétude.


Oncle Pierre, c’était l’époux de tante Denise, ma marraine. Alors, Oncle Pierre, bon voyage pour retrouver ton épouse et ma marraine, et embrasse-la de notre part.


Et si le Bon Dieu a des problèmes avec ses machineries célestes et ses tuyauteries divines, il trouvera enfin en toi l’ingénieur de ses rêves !


Philippe Bastin
Mercredi 23 avril 2002



Le cousin Pierre Piette

Descendant de Maximilien Meurs d’Ecaussinnes par la cinquième et plus jeune des filles, Aurélie Meurs, sa grand-mère.


Rappelons la généalogie :


Maximilien Meurs, époux d’Angélique Dubosqueille, dont cinq filles :



  1. Euphémie, épouse de Célestin Pète

  2. Victoire, épouse de François Dubrulle, dont les descendances Dejean, de Braine-le-Comte et Petersbroeck, agents de change (actuellement firme Petercam)

  3. Désirée, qui épouse son cousin germain Jean-Baptiste Meurs, mon ancêtre, par :
    3.1. Jules Meurs, mon grand-père.

  4. Marie, célibataire
  5. Aurélie, épouse d’Aimé Debacker, dont :
    5.1. Marthe Debacker, épouse de René Piette, dont :

    5.1.1. Marie-Thérèse
    5.1.2. Pierre
    5.1.3. Gabriël
    5.1.4. Marguerite
    5.1.5. Anne-Marie

Le cousin Pierre a été pour moi une source intarissable de renseignements et d’anecdotes, connaissant beaucoup de choses sur la famille Meurs élargie, aux Ecaussinnes et ailleurs. Mais aux Ecaussinnes principalement, bien sûr. Il a en effet vécu dans la maison familiale de La Bassée, où Maximilien et son épouse s’étaient retirés quand ils ont abandonné la ferme de Scouflény. Sa grand-mère y tenait le commerce d’épicerie, tandis que la tante Marie, célibataire et nonagénaire y tenait le commerce d’aunages et de couture. Deux des autres sœurs vivaient à moins de deux-cent mètres : Euphémie, l’aînée, au Pilori, et Victoire, la seconde, le long du petit chemin qui conduit à la ferme du château fort. Seule Désirée, mon arrière-grand-mère, vivait éloignée, à Bellecourt, puis Fayt. Mais les liens entre les sœurs étaient très étroits.


Aimé Debacker, époux d’Aurélie, et mon grand-père Jules Meurs , se côtoyaient beaucoup, et ils étaient célèbres dans toutes les branches de la famille Meurs pour être toujours ensemble lors des enterrements, étant les derniers à partir, se tenant au courant de tout, dans l’évolution de la famille.


Pierre a beaucoup accompagné son papa, René, qui allait chez les uns et les autres, jusqu’à Ronquières et Virginal : les Delvienne, les Robert, les Dechief, etc. Il y avait une promenade chaque dimanche. Il connaissait donc les liens de famille et pouvait démêler les liens, dire leur qualité. Il était rempli d’anecdotes et de détails.


Il connaissait aussi les lieux de la mémoire familiale. C’est lui qui m’a montré les pierres tombales des Dubosqueille levées contre le mur de l’église Sainte Aldegonde à Ecaussinnes Lalaing. Il m’a montré également la maison de Jean Meurs, à Ronquières, et la ferme Meurs de Virginal.


C’est encore lui qui a identifié un grand nombre de photos contenues dans l’album de famille. Et notamment celle de Maximilien Meurs et Angélique Dubosqueille. Il m’a fourni ensuite photocopie de faire-parts de décès et d’autres documents.


Non seulement il avait bonne souvenance, mais il aimait la rigueur. Il faisait alors des plans, des schémas, pour clarifier sa pensée. Il ponctuait ses affirmations péremptoires en frappant avec son long doigt sec sur la table ou le document… Sa mémoire a rarement été prise en défaut. Je le considère comme une source sûre.


Quand j’ai entrepris les recherches généalogiques, il s’est aussitôt passionné, et a entrepris des recherches de son côté, notamment dans les registres de Braine-le-Château (patronymes Matte et Balsac). Mais son handicap ne lui a pas permis longtemps de fréquenter les archives, à cause des marches trop difficiles à emprunter pour lui, et aussi de la difficulté, à l’époque, de disposer d’une machine pour lire les mirco-films.


Mais le principal est qu’il m’ait aidé considérablement à dépasser « donner de la chair » aux personnes recensées par la généalogie administrative, et à ébaucher ainsi une « histoire de famille ». Ce dont je lui suis fort reconnaissant.


Jean-François Meurs