Branche de Nivelles de la famille Piret

Des journaliers et des gens de la terre

La généalogie Piret que nous présentons ici trouve son épicentre à Nivelles et aux alentours : Grambais (Nivelles), Ittre, Bornival, Monstreux, Arquennes, Buzet… Malgré la proximité, elle n’a pu être rattachée à la lignée des Piret provenant de Promelles, à Vieux-Genappe. Il ne manque peut-être que quelques éléments pour faire les liens… Ils seront sans doute difficiles à établir, car il s’agit d’une branche fort modeste au départ : des journaliers, qui ne possédaient guère de biens (les continuels déplacements sont un indice supplémentaire) et pour lesquels on ne trouve pas d’actes notariés comme on en trouve lorsqu’il y a augmentation du patrimoine ou héritage.

Peu à peu, une partie de la famille se fixe à Nivelles. Une lignée, qui sera au centre des préoccupations de ce site, s’installera pour trois générations à la ferme de La Loge, proche du Hameau St-Pierre et de Ittre-Baudémont. Cette lignée donnera des agriculteurs. Les autres seront jardiniers (comme beaucoup de familles à Nivelles au XIXe siècle), menuisiers, cabaretiers, etc.

Les graphies du nom : Piret et Pieret

La graphie la plus ancienne, celle de la génération de Remi Piret, est habituellement « Piret ». Cependant, dans l’acte de mariage de Marie-Joseph Piret à Bornival, avec Nicolas Leroi, on trouve les deux graphies sur le même document : « Piret » une fois et « Pieret » deux fois pour trois des témoins. Peu à peu, dans la génération suivante, on voit apparaître plus couramment la graphie « Pieret », à propos de Jean-François et de ses enfants. Mais c’est toujours en concurrence avec la graphie « Piret », que l’on trouve dans les mêmes actes ! Les deux se côtoient. Les mêmes variations continuent d’exister dans l’Etat Civil de Nivelles pour la génération de Nicolas (1783-1841), notamment à la naissance de ses enfants. Il faut s’imaginer la façon dont les gens prononçaient le nom, sans doute de façon traînante, provoquant une diphtongaison du « i » en « îye », avec une mouillure, comme « Pilleret ».

Cette circonstance a provoqué un jugement en 1892, qui rectifie le nom de Piret en Pieret pour Nicolas, notre ancêtre. L’acte d’Etat Civil de naissance de Ittre écrivait Pieret, ainsi que l’acte de mariage établi par l’Etat Civil de Feluy (le témoin signe néanmoins Louis Piret). Il s’en est suivi une bifurcation dans la famille : Si les descendants de Valentin et Antoine ont gardé sans problème le nom de « Piret », les descendants de Napoléon ont adopté la graphie Pieret, à la suite de ce jugement. Par contre, en ce qui concerne Nicolas, frère de Napoléon, la mère insiste et déclare, lors de l’établissement de l’acte de mariage de son fils, que c’est par erreur que « l’officier de l’Etat Civil d’Ittre l’y a dénommé comme fils de Nicolas Joseph Pieret et de Marie François Wandor, vu que les véritables noms de son père et de sa mère sont : Nicolas Joseph Piret et Marie-Françoise Vandooren ». Une déclaration semblable est faire lorsque Nicolas, veuf, se remarie. On notera par ailleurs que Marie-Françoise Vandooren contribue à faire évoluer son patronyme pour lequel la graphie la plus ancienne est bien Wandor, puis Vandor…

L’ancêtre le plus éloigné recensé jusqu’ici

L’ancêtre Piret le plus éloigné auquel je remonte avec certitude est Jean-François Piret : jusqu’à lui, les actes de naissance, mariage et décès sont formels. Toutefois, il me semble pouvoir remonter une génération encore, jusqu’à Remi Piret, grâce à plusieurs indices :

1° Au mariage de Nicolas Piret, notre ancêtre, fils de Jean François, figure comme témoin un Louis Piret, « cousin de l’époux ». Or, ce Louis est fils de Lucas (ou Luc) Piret, pour qui je trouve une filiation claire sur l’acte de décès : il est fils de Remi Piret et de Marie Barbe Gilbert.

2° La marraine dudit Nicolas Piret est Anne Catherine Piret. Je retrouve celle-ci comme témoin au mariage de Marie Joseph Piret et Nicolas Leroy à Bornival, ensemble avec Lucas Piret dont nous venons de parler, et Bernardine Piret. Cette dernière étant identifiée avec certitude comme sœur de Lucas et fille de Remi.

3° Le parrain dudit Nicolas Piret est Nicolas Leroy, que nous évoquions ci-dessus au 2°. Comme on le voit, c’est son oncle par alliance. Et c’est sans doute à cause de lui que notre ancêtre porte ce prénom !

Marie Joseph Piret (celle qui épousera Nicolas Leroy) est témoin au mariage de notre ancêtre Jean François. Or, on voit toujours apparaître un ou plusieurs frère/soeur parmi les témoins aux mariages.

5° Des jumeaux sont issus du couple Jean François Piret et Marie Thérèse Dehoux. Ceux-ci sont baptisés à Bornival, probablement en catastrophe, car normalement, étant de Grandbais, le baptême aurait dû avoir lieu à Notre Dame de Nivelles. De fait, le curé constate aussitôt leur décès. Or, le garçon porte le prénom de son parrain, Remi Piret. Sans doute est-ce son grand père.

6° Il y a tout lieu de penser que Remi Piret habitait Bornival au moment de ce baptême. En tout cas, ses deux plus jeunes enfants s’y trouvent au moment de leur mariage : Lucas et Bernardine. Cette dernière est, en plus, née et baptisée à Bornival.

Le flou des sources

Nous savons peu de choses en ce qui concerne Remi Piret, sauf par son acte de décès. Et encore, je n’arrive pas à tout vérifier. Selon cet acte dressé à Arquennes le 23 janvier 1794, il est décédé à l’âge de 86 ans. Il aurait été baptisé à la Paroise Notre Dame de Nivelles; mais je ne trouve pas de Remi Piret dans les tables des naissances (rappelons que les registres des actes de baptêmes n’existent plus, ils ont disparu dans l’incendie de la Collégiale). L’acte de décès dit encore que le mariage eut lieu à Monstreux, mais je n’ai rien trouvé non plus dans les registres de Monstreux. Enfin, l’acte de décès de son épouse le qualifie de « journalier ».

Son épouse était Marie Barbe GILBERT, « décédée à Arquennes l’an 1784, le quatorzième jour du mois de décembre à une heure du matin, administrée des sacrements ordinaires, épouse de Remij Piret, journalier, enterrée le jour suivant dans le cimetière d’Arquennes »…

Les enfants présumés du couple Remi PIRET – Marie-Barbe GILBERT sont (sans pouvoir établir l’ordre des naissances) :

Anne Catherine, d’Ittre, probablement l’aînée, marraine de Nicolas et témoin, avec Bernardine et Lucas, au mariage de Marie Joseph Piret avec Nicolas Leroy.

Marie Louise, baptisée à Buzet le 2 mars 1739 (parrain : Charles Joseph Breda, marraine : Marie Louise Lutte). Elle est témoin au mariage de Jean François

Jean François, baptisé à Nivelles, paroisse Notre Dame, le 23 septembre 1740, notre ancêtre qui suit.

Marie Joseph, né à Nivelles (deux dates possibles : soit le 9 juillet 1730, soit plus probablement le 31 mai 1744). Elle épouse à Bornival le 28 juillet 1778, Nicolas Joseph LEROY, né à Arquennes et paroissien d’Arquennes. L’acte dit : Marie Joseph Piret de cette paroisse, mais née à la paroisse Notre Dame de Nivelles (tt Lucas Joseph Piret, Philippe Joseph Barbier, Guillaume Leroy, Bernardine Pieret, Anne Catherine Pieret).

Lucas, né à Nivelles le 28 janvier 1746. Epouse à Arquennes le 4 juin 1781 Marie-Barbe BATAILLE, dont descendance. Paroissien de Bornival au moment de son mariage. Un document de vente confirme qu’on l’appelait Lucas, et non Luc.

Bernardine, né à Bornival, selon son acte de mariage, mais ces actes sont parfois imprécis et indiquent, en fait, la paroisse où le conjoint habite au moment du mariage. Je ne trouve pas d’acte de baptême de Bernardine à Bornival, mais je trouve une Marie Bernard Piret, née à Nivelles le 29 octobre 1747 : la date correspond bien. Elle épouse à Arquennes le 11 avril 1780 (parmi les témoins il y a Lucas J. Piret, frère de Bernardine et sa marque X) Gaspar Joseph BERTEAU, fermier de Feluy.

7° Il faut peut-être aussi ajouter une seconde Marie Joseph, épouse de Remi Fahy/Fayt à Bornival. Ce ne serait pas la première fois qu’on trouve deux fois le même nom dans une famille. On trouve plusieurs fois Lucas et Bernardine comme parrains de ses enfants.

Jean-François Meurs

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